Chronologie

De 1868 à 1887

1868

L’Église

Une partie de l’édifice des Soeurs grises de Saint-Albert, construit en 1862-63 est aménagée pour accueillir les vieillards. C’est le premier hospice en Alberta.

Établissement de la province oblate de la Saskatchewan, avec Mgr Grandin comme premier vicaire apostolique. Le nouveau vicariat comprend quatorze oblats et sept missions: Ile-à-la-Crosse, lac Caribou, Saint-Albert, Sainte-Anne, Saint-Joachim, Saint-Paul-des-Cris et Lac-la-Biche.

En mai, il assiste au premier concile plénier de Québec. En octobre, il y a réception officielle de Mgr Grandin qui prend résidence à Saint-Albert. Il est accompagné de quatorze recrues dont plusieurs frères coadjuteurs.

Arrivés à Saint-Albert, les frères construisent la boutique. C’est le premier atelier de bois, de fer et de cuir. Ici, par exemple, le frère Croteau fait des moccasins et des sabots de bois; le frère Leriche, un forgeron qui restera 40 ans à Saint-Albert, fait de tout en commançant par des charrues, des serrures, jusqu’aux clous. Patrick Bowes est menuisier. Adolphe Perreault et Némoz sont deux charpentiers et Boisgontier sera fermier pendant 60 ans. D’autres suivent : le frère Brochart qui a sculpté les anges dans la crypte; les frères Lavoie, Avrillon et Gérante, charpentiers; les frères Lambert et Touze qui dirigent le moulin à farine et la scierie.

En 1913, une partie du vieux magasin de la baie d’Hudson est transportée à la mission et mise à côté de la première pour l’agrandir. Cette boutique est détruite par un incendie en février 1956.

1868-69

Le Canada

Le Canada, qui craint que les États-Unis acquièrent les prairies, achète à la Compagnie de la baie d’Hudson les territoires de l’Ouest, la Terre de Rupert. Pour un territoire dix fois plus grand que ce qu’était le Canada à cette époque, le gouvernement du Dominion paie I 500 000 $ comptant à la Compagnie de la baie d’Hudson qui garde environ 18 OOO hectares de terres entourant immédiatement ses postes de traites.

Le gouvernement passe le Rupert’s Land Act qui ne contient aucune provision ayant trait au bilinguisme. L’article 5 de la Loi impériale de 1968 détermine le statut des territoires, les soumettant à l’autorité d’Ottawa. En 1869, le gouvernement fédéral nomme un lieutenant-gouverneur, William McDougall, et des conseillers qui forment un gouvernement local.

Lorsque les Territoires du Nord-Ouest deviennent possession canadienne, Sir John Young émet la proclamation suivante: « Par l’autorité de Sa Majesté, je vous assure qu’après votre union (des Territoires du Nord-Ouest) avec le Canada tous vos droits et privilèges civils et religieux seront respectés. »

1869

Les Territoires du Nord-Ouest

Un conflit éclate le 28 octobre lorsque Louis Riel veut négocier les termes de l’adhésion des Territoires au Canada. Louis Riel et un conseil mixte réunissant 24 colons de la Rivière Rouge, soit douze francophones et douze anglophones, dressent une liste des droits relatifs au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Au nombre de ces droits figurent l’égalité du français et de l’anglais à l’Assemblée législative et devant les tribunaux, la publication dans les deux langues de tous les registres publics et le bilinguisme du juge de la Cour supérieure.

Des quatorze droits réclamés, trois traitent de la langue. Le premier ministre Sir John A. MacDonald accepte de reconnaître les droits en question. Les négociations reprennent avec Riel en 1870 qui veut que les territoires accèdent au statut de province. Un compromis est mis de l’avant : on crée le Manitoba. Les territoires situés à l’extérieur des frontières du Manitoba sont appelés les Territoires du Nord-Ouest. Un lieutenant-gouverneur y exerce les pleins pouvoirs.

1870

Le Canada

La Compagnie de la baie d’Hudson remet au gouvernement canadien l’administration politique du territoire du Nord-Ouest. Les Territoires du Nord-Ouest sont incorporés au Canada. Le Manitoba devient alors une province et le reste du territoire est administré par le Conseil des territoires du Nord-Ouest établi en 1875. Le siège est à Regina à compter de 1883.

Dans le but d’augmenter le peuplement dans l’Ouest, le gouvernement fédéral divise le territoire en terres de 160 acres, chacune pouvant être achetée au coût de 10 $ par des hommes âgés de 2i ans ou plus.

Les autres provinces

Le Manitoba entre dans la Confédération. La Loi de 1870 sur le Manitoba prévoit, dans des termes semblables à ceux de l’article 133 de la Loi de 1867, que les débats de l’Assemblée législative peuvent se dérouler en français et en anglais, que les registres, les procès-verbaux et les lois doivent être publiés dans les deux langues. Les deux langues peuvent être utilisées devant les tribunaux de la province.

L’Église

L’immigration augmente considérablement dans les territoires du Nord-Ouest. Mgr Grandin lutte pour les droits des Indiens et des Métis et organise le ministère auprès des colons. Mgr Grandin et ses missionnaires font preuve de dévouement héroïque durant l’épidémie de la petite vérole.

Saint-Albert

Construction de la deuxième cathédrale à Saint-Albert : 84 pieds sur 32, avec des transepts de 72 pieds et un jubé. Le père Grouard, plus tard évêque de la Rivière-la-Paix, décore le sanctuaire de peintures à l’huile. La cathédrale est bénie le 2 avril 1872.

1871

Le Canada

Dans le but d’augmenter le peuplement dans l’Ouest, le gouvernement fédéral divise le territoire en terres de 160 acres, chacune pouvant être achetée au coût de 10 $ par des hommes âgés de 21 ans ou plus.

Les autres provinces

Possédant une dette considérable, la Colombie-Britannique se joint au Canada. Le dominion s’étend donc maintenant jusqu’au Pacifique.

Edmonton

La Mission de McDougall est construite à l’extérieur du fort Edmonton (certaines sources disent 1873).

L’Église

Saint-Albert devient le premier siège episcopal de l’église catholique en Alberta créé à Saint-Albert le 22 septembre 1871. Saint-Albert est le centre du nouveau diocèse qui porte le même nom et Mgr Grandin en est le premier évêque. Le nouveau diocèse comprend la Saskatchewan, l’Alberta et le territoire du Nord-Ouest. Mgr Grandin prend officiellement possession de son siège le 7 avril 1872 et inaugure la seconde cathédrale.

En 1889, le diocèse de Saint-Albert sera divisé et Mgr Pascal o.m.i. deviendra vicaire apostolique de Prince-Albert. Le 30 novembre 1912, l’archidiocèse d’Edmonton est érigé par Sa Sainteté Pie X. En 1948, l’archidiocèse d’Edmonton comprend deux diocèses : Edmonton (le siège métropolitain), Calgary et deux vicariats apostoliques : Grouard et Mackenzie.

En 1949, son excellence Mgr John Hugh MacDonald est le quatrième évêque et le troisième archevêque. Il a été précédé par Mgr Vital-Justin Grandin (1871-1902). Mgr Emile Legal est le premier archevêque en 1912 (1902-1920). Mgr Henry Joseph O’Leary (1920-1938).

Rome crée la province ecclésiastique de Saint-Boniface. Le 22 septembre 1871, Saint-Boniface devient un siège métropolitain avec trois suffragants : l’évêque (Grandin) du diocèse de Saint-Albert que la même autorité créait en même temps ainsi que les vicaires apostoliques de l’Athabasca-Mackenzie (Mgr Faraud) et de la Colombie-Britannique.

La mission catholique de Grouard est déjà établie en 1871.

1872

Les Territoires du Nord-Ouest

Le lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest est Alex Morris.

Edmonton

Richard Hardisty remplace William Christie au poste de facteur en chef.

L’Église

Le père Lacombe est nommé vicaire général du diocèse de Saint-Albert.

Cold Lake

De 1872 à 1879, le père LeGoff visite Cold Lake une ou deux fois par année.

Une personnalité intéressante

Lorsque la Compagnie de la baie d’Hudson ferme la succursale de Saint-Albert en 1887, M. Edmond-Hector Brosseau décide de prendre la relève en établissant un commerce dans un petit coin du Stopping Place du patriarche Beaudry.

Né a Laprairie près de Montréal le 7 octobre 1843, il émigré avec sa famille à Plattsbrug dans l’état de New-York 12 ans plus tard. A l’âge de 21 ans, Brosseau sert dans l’armée du Nord et participe à la guerre civile américaine. Il se rend ensuite à Panama et de là en Californie où les mines d’or l’attirent. Il s’installe à Quesnel en Colombie-Britannique pendant un certain temps. En 1872, il traverse les Rocheuses et se rend au fort Edmonton et ensuite à Saint-Albert. Il épouse Julie L’Hirondelle. En 1880 (certaines sources disent 1892), il installe son commerce dans un édifice imposant qu’il fait construire à l’extrémité nord du pont de Saint-Albert. En 1900, il vend son magasin à MM. Hébert et Perron. Peu après, il devient associé de M. J.H. Gariépy et devient co-propriétaire d’un magasin général connu à Edmonton sous le nom de Gariépy et Brosseau. Il vendra bientôt ses intérêts au futur sénateur P. -E. Lessard et va établir sa famille à Brosseau, Alberta où il se fait cultivateur, éleveur et marchand de chevaux ainsi que commerçant.

Il meurt en septembre 1917 à l’âge de 74 ans. De ses 4 fils, deux, Joseph et Jean-Baptiste, sont fermiers à Brosseau et deux autres, Edmond et Albert, sont commerçants.

1873

Le Canada

L’ honorable Alexander Mackenzie est premier ministre du Canada de 1873 à 1878 (gouvernement libéral du 07.11.1873 au 09.10.1878).

Les autres provinces

L’Ile-du-Prince-Edouard devient une province canadienne.

Les Territoires du Nord-Ouest

Le Conseil des Territoires du Nord-Ouest charge son greffier de faire préparer et distribuer les lois criminelles du Canada en français et en anglais.

La gendarmerie à cheval du Nord-Ouest, (North-West Mounted Police) un corps de gendarmerie connu sous le nom de police à cheval, est fondé. En octobre 1874, 201 hommes et 16 officiers arrivent au fort Qu’Appelle d’où un certain nombr e sont envoyés à d’autres points stratégiques de l’Ouest. Ajoutées à ce qui reste des 150 hommes arrivés l’année précédente, ces recrues forment un total d’environ 300 hommes.

Calgary

A l’été de 1873, la première maison chapelle est construite sur la rivière Elbow à 21 miles de Calgary. Les pères Scollen et Doucet et deux frères en sont responsables. Un monument est érigé à l’endroit précis par Mgr Carroll évêque de Calgary le 20 août 1939.

Saint-Albert

Narcisse Beaudry construit le premier hôtel, situé maintenant au No 16 de l’avenue Saint-Vital à Saint-Albert.

1874

Les Territoires du Nord-Ouest

Le premier contingent de la Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest arrive au fort Edmonton en octobre 1874. Au printemps, on choisit un site au fort Saskatchewan. La gendarmerie revient à Edmonton en 1915 (certaines sources disent 1909).

Edmonton

Ouverture du premier bureau de poste à Edmonton.

Saint-Albert

En 1874, une inondation emporte le pont du père Lacombe sur la rivière Esturgeon. La mission de Saint-Albert reconstruit le pont à ses frais au coût de 700 $ (certaines sources disent 1 300 $). Le 30 mars 1875, Mgr Grandin indique dans son journa l que les contracteurs ont enfoncé les pilliers du pont. Le 26 avril 1876, Mgr Grandin indique dans son journal que les gens ont travaillé toute la journée à réparer le pont. MM. Majeau et Harnois surveillent les opérations. Le passage des voitures est payable afin de défrayer les frais de construction et d’entretien. Baptiste Galarneau est le premier gardien du pont payant.

Le 27 juillet 1874 à lieu l’ouverture d’un collège pour garçons à Saint-Albert. Les Soeurs grises y enseignent.

1875

Le Canada

Début de la construction du chemin de fer transcontinental.

Création de la Cour suprême du Canada.

Les Territoires du Nord-Ouest

Les Territoires du Nord-Ouest sont d’abord gouvernés de Winnipeg par le lieutenant-gouverneur du Manitoba assisté d’un conseil dont la première session s’est tenue le 27 août 1873. En 1875 (certaines sources disent 1876), ces immenses territoires reçoivent d’Ottawa une organisation distincte en attendant qu’ils soient divisés en quatre districts en 1882 : ceux de l’Assiniboia, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de l’Athabasca. M. David Laird est nommé lieutenant-gouverneur avec résidence à Battleford (Régina devient la capitale des Territoires du Nord-Ouest en 1883). Il est assisté de trois juges MM. McLeod, Ryan et Richardson, d’un officier militaire, d’un secrétaire, M. E.-A. Forget, et d’un chérif. Le même jour, le district du Keewatin est constitué et sa création proclamée par le gouverneur Morris, qui en qualité de premier magistrat du Manitoba, demeure l’administrateur assisté d’un conseil de six membres.

En 1875, une nouvelle loi fédérale, l’Acte des Territoires du Nord-Ouest, crée une assemblée partiellement élue, le Conseil des Territoires du Nord-Ouest. Aucune protection n’est accordée au français. Les trois conseillers nommés par le gouvernement fédéral sont unilingues anglais.

Selon l’article il de l’acte de 1875, « La majorité de tout district pourra établir l’école qu’elle jugera à propos (such schools as they think fit); mais la loi de 1875 accorde aussi aux contribuables minoritaires de tout district, qu’ils soient protestants ou catholiques, le droit d’établir des écoles séparées et de n’être obligés à maintenir que
celles-ci.

La Loi des Territoires du Nord-Ouest de 1875 n’inclut aucune provision ayant trait au bilin- guisme mais en 1877 un amendement à cet effet est apporté à la loi.

La Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest bâtit le fort Saskatchewan (région de Lamoureux). Dans le journa l de Mgr Grandin, le n mars 1875, on lit : « Received visits from the colonel, captain, Mr Hardisy etc.. Great reaction in the settlement to the report that the governement plans to build a fort on the right bank of the Saskatchewan just above the confluence of la rivière Esturgeon ». Ils déménagent leurs quartiers à Edmonton en 1909 (certaines sources disent 1915).

Calgary

À l’automne de 1875, le gouvernement fédéral, désirant protéger les colons qui se dirigent vers l’Ouest, érige un fort militaire sur la rivière à l’Arc. Le fort est sous le commandement du capitaine Brisebois. La caserne du poste est bâtie à l’endroit exact où l’on croit que le fort La Jonquière a été élevé en 1751 (certaines sources disent 1754). L’année suivante, le colonel McLeod change le nom à celui de Calgary déjà porté par un château appartenant à sa famille et qu’on dit signifier eau claire.

Les Oblats (les pères Doucet et Scollen) ont également commencé (1873) une maison de missionnaires à une vingtaine de milles de là. Ils déménagent alors dans le voisinage immédiat du fort. Cette station oblate qui est sous la direction du père Léon Doucet porte le nom de Notre-Dame-de-la-Paix. L’église est encore là en 1927. Déjà en 1876 il y a un commencement de population blanche établie autour du fort.

Lac-la-Biche

Encore jeune missionnaire à la mission du Lac-la-Biche, Mgr Grouard rapporte de France une petite presse d’imprimerie et des caractères montagnais qui vont servir à imprimer des catéchismes, des livres de prières et de cantiques en montagnais et en cri.

Lamoureux

En 1875, MM. Joseph et Francis Lamoureux, Baptiste Beaupré et James Reid s’établissent sur la rive nord de la rivière Saskatchewan du Nord, juste en face de la ville actuelle de Fort Saskatchewan. Ils se choisissent de longues bandes de terre aboutées à la rivière. Joseph Lamoureux va alors chercher sa famille au Québec.

La même année, les Oblats de Saint-Albert y offrent des services religieux et cela jusqu’en 1891. En 1891, la paroisse compte 25 familles et Mgr Grandin la nomme la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes. Elle a son premier prêtre résident, l’abbé E. Dorais.

Saint-Albert

Mgr Grandin fonde le petit séminaire de Saint-Albert.

1876

Le Canada

Invention du téléphone par le Canadien Alexander Graham Bell.

Edmonton

L’hôtel de Donald Ross est érigé à l’extérieur du fort, à Edmonton.

L’Église

Saint-Joachim d’Edmonton

Le gouverneur de l’honorable Compagnie de la baie d’Hudson demande à Mgr Grandin de sortir la chapelle et la résidence du missionnaire de Saint-Joachim de l’intérieur du fort Edmonton. Le père Lacombe veut prendre une terre pour la mission dans le voisinage d’Edmonton mais on y met opposition. Il faut alors transporter l’église à un demi-mille des habitations. Malcolm Groat, qui occupe un large territoire situé juste à l’extérieur de la réserve de 3 000 acres de la baie d’Hudson, va gracieusement offrir une partie de son terrain à Mgr Grandin.

Dans son journal, Mgr Grandin rapporte qu’il se rend au fort Edmonton et rencontre M.Hardisty le 12 juin 1876. Ils prennent le thé avec M.Grote (Groat) et complètent un contrat avec lui. M. Grote (Groat) donne 4 arpents de terre à Mgr Grandin pour établir une mission et une école. Le 8 août, Mgr Grandin visite le site choisi par le père Blanchet pour la prochaine église Saint-Joachim. Le site est près de l’intersection de ce qui est maintenant la 109e avenue et la 121e rue.

Les deux bâtisses, l’église et la résidence du missionnaire situées dans l’enceinte du fort Edmonton sont démolies et le bois est transporté sur le terrain de M. Groat. On reconstruit alors un bâtiment de 20 X 30 pieds pour servir à la fois de résidence et de chapelle. Le bois de la première chapelle est mis en échafaudage près de cette maison en attendant que les frères de la mission de Saint-Albert soient libres pour achever l’église pendant l’été de 1877. La desserte de la mission de Saint-Joachim est assurée par les pères de Saint-Albert. Suite au déménagement de 1876, c’est le père Blanchet qui en est responsable.

LeGoff

Le traité de 1876 établit la réserve de LeGoff.

Une personnalité intéressante

Sur le même terrain que la nouvelle église de Saint-Joachim, il y a une cabane louée à un jeune aventurier américain qui y ouvre un magasin. Il s’agit de Frank Oliver qui publie aussi un hebdomadaire. Il deviendra le propriétaire et l’éditeur de The Edmonton Bulletin. Il sera aussi ministre de l’Intérieur dans le gouvernement fédéral de Wilfrid Laurier.

1877

Les Territoires du Nord-Ouest

Bien que l’Acte des Territoires du Nord-Ouest de 1875 accorde aux contribuables minoritaires de tout district, qu’ils soient protestants ou catholiques, le droit d’établir des écoles séparées et de n’être obligés à maintenir que celles-ci, la Loi n’inclut aucune provision ayant trait au bilinguisme. Mais en 1877, l’Acte des Territoires du Nord-Ouest est amendé de manière à ce que l’article 11 qui deviendra l’article 110 dans la version de 1886 de la loi des Territoires du Nord-Ouest dise ceci :

« Either the English or the French language may he used by any person in the debates of the said Council, and in the proceedings before the Courts, and both those languages shall be used in the records and journals of the said Council, and the ordinances of the said Council shall be printed in both those languages.  » (Aunger p. 208)

Le Parlement canadien étend aux Territoires du Nord-Ouest la teneure de l’article 133 de la constitution. Toute personne pourra donc faire usage soit de la langue française soit de la langue anglaise dans les débats du conseil ou de l’assemblée législative des Territoires, ainsi que dans les procédures devant les tribunaux. Les deux langues doivent aussi être utilisées dans les documents et les journaux du conseil et dans la publication des ordonnances.

La loi de 1875 et celle de 1877 constituent la base des droits des catholiques français des Territoires du Nord-Ouest avant 1905 et le maintien de ces droits est l’objectif politique premier de la commuanuté francophone d’Edmonton et des environs.

L’Église

La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton

Le 14 janvier, la nouvelle église de SaintJoachim d’Edmonton est bénie par le père Henri Grandin. C’est la deuxième église érigée sur une parcelle de terre donnée par Malcolm Groat (entre la 122e rue et la 123e rue du côté sud de l’avenue Jasper à Edmonton). Le père Grandin devient curé résident le Ier octobre 1883 en compagnie du frère oblat Zéphyrin Lizée.

Lac-la-Biche

Le père Grouard (plus tard évêque) opère la première presse en Alberta à la mission du Lacla-Biche. Il a rapporté cette presse de la France en 1875.

Lamoureux

La paroisse Notre-Dame de Lourdes de Lamoureux est fondée en 1877.

Une personnalité intéressante

Membre de la Police montée du Nord-Ouest, Alfred Arcand arrive en Alberta le 10 janvier 1877 alors qu’il vient se rapporter au gouverneur des Territoires, M. Laird. Ses premiers devoirs policiers le conduisent au fort McLeod. Plus tard, il est cantonné au fort Edmonton où l’on fait appel à ses talents pour conclure un traité avec les Pieds-Noirs. De retour au Québec en 1880, il revient dans l’Ouest peu après amenant avec lui un groupe de 22 personnes. Arcand et son épouse s’installent sur une ferme près de Saint-Albert. Pendant de nombreuses années, il fait la classe aux enfants dans un petit local de 20 pieds sur 24 connu sous le nom d’école Bellerose. En 1912, il se lance dans le commerce en ouvrant un comptoir d’échange au Lac-la-Biche. Il fait l’achat d’une vaste ferme à Saint-Albert en 1923. Il est décédé le 6 février 1933.

1878

Le Canada

Le très honorable Sir John Alexander Macdonald est premier ministre du Canada de 1878 à 1891 (gouvernement conservateur du 17.10.1878 au 06.06.1891).

Les Métis

À compter de 1878, les vagues d’immigration font en sorte que les Métis commencent à craindre pour leurs terres. On fait déjà parvenir des pétitions au gouvernement d’Ottawa dans l’espoir d’obtenir ce que leurs compatriotes manitobains ont obtenu à savoir l’arpentage officiel de leur terrain. Ces pétitions proviennent des Métis de langue anglaise et de langue française de Saint-Laurent en Saskatchewan en février 1878, de Prince Albert et Cypress Hills en Saskatchewan, en juin 1878, de Duck Lake en 1880 et de Qu’Appelle en 1881.

En 1878 et en 1879, l’archevêque Taché de Saint-Boniface, le gouverneur Laird de Batdeford, le colonel Richardson de la Gendarmerie royale et d’autres font tous parvenir des pétitions à Ottawa demandant une conclusion à toute cette affaire. Le 22 novembre 1881, Ottawa refuse d’accepter la légitimité des demandes des Métis. En 1881 (certaines sources disent 1882), Mgr Grandin se rend à Ottawa pour visiter les ministres. Les autorités vont enfin promettre d’arpenter les lots près de la rivière Esturgeon.

En 1883, Ottawa exige que l’arpentage soit fait par township plutôt que par le système d’arpentage propre à la province de Québec où les terres sont très étroites mais très profondes. Ceci signifie que neuf ou dix familles sont alors regroupées sur une même section de terrain, ce qui détruit les foyers et les colonies établis des Métis. On se prononce contre la nouvelle décision et plusieurs délégués se rendent à Ottawa. On obtient alors un traitement spécial pour la colonie de Saint-Albert et on promet des scripts aux habitants, assurant ainsi leurs droits légauxen matière de terrain. On obtient également le droit à la représentation sur le Conseil des Territoires du Nord-Ouest.

Ce n’est qu’en juin 1885 que les représentants gouvernementaux arrivent à Saint-Albert dans le but de remettre aux Métis le droit à leur terrain. Malheureusement les Métis ont le droit de prendre ou de vendre les scripts pour leur terre ce qu’ils feront rapidement.

Tous les regroupements de Métis n’ont pas gain de cause et en mai 1884, on forme un comité de redressement. Riel devient président de ce comité dont le but est de rétablir la justice. Bien qu’en mars 1885 le gouvernement fasse mine de répondre aux demandes des Métis, c’est trop peu et trop tard. La rébellion est déjà en marche.

Saint-Albert

La Compagnie de la baie d’Hudson ouvre un poste pour la traite. Sa construction est une partie du vieux fort Edmonton, transportée ici par M. Hardisty, le facteur. Louis Châtelain est le premier représentant de la Compagnie à SaintAlbert. Le magasin ferme en 1887 et sa bâtisse est transportée sur les terrains de la mission pour servir de hangar, de boutique et finalement de buanderie. Elle passe au feu en 1956.

Le 28 janvier 1878 (certaines sources disent 1871), une délégation de citoyens du district de Saint-Albert rencontre Mgr Grandin et le père Leduc. On veut reconstruire le moulin à farine. L’évêque décide alors de former une compagnie de six actionnaires. La compagnie se compose de 28 parts de 100 $ chacune. Les actionnaires sont les frères Lamoureux, James Reid, H. Majeau, G. Gagnon, Will Cust, B. Beaupré et C. Beauregard. On bâtit alors un barrage sur la rivière Esturgeon à 18 milles de Saint-Albert. Les eaux du barrage nourrissent les meules et la scie qui ont été installées dans le moulin au prix de 556 $. Le moulin à farine et à bois va opérer non sans problème pendant 10 ans. En 1882, il ne reste que deux partenaires : la mission et les frères Lamoureux. En juillet, la mission achète les parts au prix de 5 000 $. Le moulin fonctionnera encore sept ans. Le 24 mars 1889, un feu de prairie détruit les édifices, 100 sacs de farine et quelque 400 000 pieds de bois pour une valeur de 25 000 $. En automne de 1890, Messieurs G. Hutton et Dan Maloney construisent un autre moulin avec l’aide du village.

1879

Saint-Albert

À Saint-Albert, on construit une nouvelle résidence de trois étages, de 6o pieds sur 30, pour l’évêque, les missionnaires, les frères et les aspirants au sacerdoce.

Cold Lake

De 1879 à 1882, le père Petitot visite la région de Cold Lake.

Une personnalité intéressante

Après avoir enseigné à Baie-Saint-Paul au Manitoba de 1877 à 1879, Onésime Dorval arrive au lac Sainte-Anne en automne de 1879 où elle demeure jusqu’en 1881. Elle est une des premières personnes à recevoir un certificat d’enseignement dans le Nord-Ouest. Née au Québec en 1843, Onésime Dorval va enseigner à Winnipeg, à Saint-Albert, au lac Sainte-Anne, à Saint-Laurent de Grandin, à Battleford et à Batoche. Elle est décédée en 1932 près de Duck Lake.

1880

Edmonton

Le premier journal d’Edmonton, The Edmonton Bulletin, est lancé par Frank Oliver.

Saint-Albert

Le 4 juillet 1880, Mgr Grandin revient d’Edmonton avec la permission d’ouvrir un bureau de poste dans sa résidence. C’est le père Leduc qui est maître de poste. Le bureau de poste est transféré chez M. Henry McKenney en 1885.

En octobre, on entend dire que la mission de Saint-Albert a maintenant une moissonneuse-batteuse.

1881

Le Canada

Une compagnie organisée sous le nom du chemin de fer Canadian Pacifie Railway (CPR) reçoit en 17 février 1881 une charte qui lui permet de commencer ses opérations. Cette voie ferrée est d’une importance capitale pour le Canada et particulièrement pour l’Ouest.

Les autorités du CPR ayant décidé de faire passer leur ligne au sud de Batdeford donne alors naissance à deux villes : Régina, nommée en l’honneur de la reine Victoria et Calgary qui précédemment était un poste militaire situé au confluent des rivières de l’Arc et du Coude sur l’emplacement de l’ancien fort La Jonquière.

Les autres provinces

Incorporation d u Canadien Pacifique. Le Canada a promis à la Colombie-Britannique que la construction du réseau de chemin de fer serait terminée dans un délai de 10 ans. On pose le dernier crampon le 7 novembre 1885.

Les Territoires du Nord-Ouest

Le lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest en 1881 est Edgar Dewdney.

L’Église

En 1881 (certaines sources disent 1878), les Soeurs grises de Montréal établissent le premier hôpital du nord de l’Alberta à la mission de Saint-Albert.

Une personnalité intéressante

Bon nombre de Canadiens français arrivent du Québec à Edmonton. Xavier Saint-Jean est probablement le premier de ce groupe arrivé aux environs de 1880. En 1881, il commence à faire de la réclame dans l’Edmonton Bulletin que Frank Oliver vient de lancer. Il se présente comme ébéniste possédant sa propre fabrique de meubles située derrière le magasin de Heiminck sur la rue Main. En 1890, il devient propriétaire de plusieurs édifices dont un hôtel à Fort Saskatchewan et l’hôtel Canada à Edmonton, lequel devient par la suite le Queen’s.

1882

Les Territoires du Nord-Ouest

Les Territoires du Nord-Ouest sont scindés en quatre districts, à savoir Assiniboia, Athabasca, Sakatchewan et Alberta. Ce dernier district sera nommé en l’honneur de la princesse Louise Caroline Alberta, quatrième fille de la reine Victoria et épouse du Marquis de Lorne, gouverneur général du Canada de 1878 à 1883.

La Compagnie de la baie d’Hudson

La Compagnie de la baie d’Hudson fait arpenter une partie de son immense réserve et met les lots sur le marché. Il s’agit de la partie située au sud de l’avenue Jasper jusqu’à la rivière. La partie située au nord de l’avenue Jasper ne sera subdivisée et vendue qu’en 1912.

Edmonton

Le premier plan d’Edmonton est levé en automne de 1882. De nombreux propriétaires francophones sont déjà établis à l’extérieur du fort. Il y a, entre autres, Joseph Hébert, G. Gagnon, C. Ouellette, P. Ouellette, Joseph Pétrie, Octave Bellerose et le Métis francophone Laurence Garneau qui possède le terrain appelé aujourd’hui le district Garneau près de l’université.

L’Église

Le père Lacombe est à nouveau nommé vicaire général de Saint-Albert.

Saint-Albert

De janvier à mai 1882, on prépare le bois pour la construction d’un grand couvent et d’un hôpital pour les Soeurs grises de Saint-Albert. Le travail dure cinq ans. L’édifice est terminé en septembre 1887. Les religieuses refusent d’occuper le nouvel édifice alors que Mgr Grandin et ses missionnaires sont si mal en point. On décide alors que l’évêque va habiter le nouvel édifice et que les religieuses vont occuper la résidence de l’évêque. Elles y accueillent des malades, prélude de l’Hôpital général d’Edmonton.

Mgr Grandin insiste auprès du gouvernement fédéral pour qu’on arpente au plus tôt les lots qui longent la rivière et qu’on y établisse les Métis.

Cold Lake

Le père Laurent LeGoff construit une maison chapelle à Cold Lake. Il est le premier Blanc à vivre dans la région.

Les fêtes et les célébrations

Selon l’ancien quotidien d’Edmonton, le Edmonton Bulletin, c’est le 24 juin 1882 qu’on célèbre la Saint-Jean-Baptiste pour la première fois. Cette fête a lieu à Saint-Albert.

1883

Les Territoires du Nord-Ouest

Le 27 mars 1883, M. Edgard Dewdney, lieutenant-gouverneur des Territoires depuis le 3 décembre 1881, transporte le siège de son gouvernement à Régina. La ville devient aussi les quartiers généraux de la police montée.

La circonscription électorale d’Edmonton est établie le 22 janvier 1883 en vertu de l’Acte des Territoires du Nord-Ouest, 1875; à l’élection du 29 mars 1883, le premier député élu est Frank Oliver. À cause de l’étendue et du nombre d’habitants, cette circonscription est divisée en deux le 4 août 1885 ce qui permet l’élection d’un deuxième représentant pour la nouvelle circonscription de Saint-Albert. La première élection a lieu le 15 septembre 1885 et c’est M. Sam Cunningham qui est élu.

Les Métis

Le père Leduc et Dan Maloney se rendent à Ottawa. On leur promet d’arpenter les lots qui longent la rivière de Saint-Albert et de donner des « scripts » aux Métis qui en deviendront les propriétaires. Ils obtiennent également d’être représentés au Conseil des Territoires du Nord-Ouest.

En juillet, on procède à l’arpentage mais on ignore complément les réclamations : on coupe les lots déjà occupés par les Métis, on divise les terrains en communes (townships) sans égard pour les premiers occupants.

L’Église

Mgr Grandin célèbre le jubilé d’argent de sa consécration épiscopale.

Mgr Grandin obtient les services de quelques religieuses de la congrégation des Fidèles compagnes de Jésus pour les écoles de Prince-Albert et de Saint-Laurent-de-Grandin près de Batoche en Saskatchewan. Mais les conditions n’étant pas très favorables à Prince-Albert et près de Batoche particulièrement pendant l’insurrection des Métis, les religieuses déménagent à Calgary.

Mgr Grandin fait l’acquisition de tout un bloc de terrain à proximité du fort. Ces lots ont été mis sur le marché par la Compagnie de la baie d’Hudson qui a fait arpenter la partie sud de son immense réserve. Le lot est situé entre la 110e
et 111e rue et la 99e et 100e avenue (avenue Victoria).

Le père Lacombe apaise les Indiens Pieds-Noirs mécontents de la construction du CPR.

Avec l’aide du père Legal et du frère Scollen, le père Lacombe complète un dictionnaire et d’autres manuels pour les Pieds-Noirs.

La paroisse Saint-Joachim d’edmonton

En octobre, le père Henri Grandin, neveu de Mgr Grandin, vient s’installer en permanence dans la maison-chapelle de Saint-Joachim située sur la propriété Groat. Il est accompagné du frère scolastique Zéphyrin Lizée qui termine ses études. Le père Grandin a été précédé par le père Scollen qui a subit une violente attaque du choléra.

Calgary

Le chemin de fer du Canadian Pacific arrive à Calgary.

Le Canadian Pacific Railway traverse l’Alberta, au sud, favorisant le développement de la région. Dû au climat aride, c’est l’industrie des ranchs qui sera développée. Ainsi, Calgary dépassera Edmonton quant au développement jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Fondation du Calgary Herald, Mining and Ranch Advocate and General Advertiser, le premier journal de Calgary.

Une personnalité intéressante

Né à Sainte-Martine dans le comté de Châteauguay en 1860, Stanislas LaRue arrive à Edmonton en 1883 (certaines sources disent 1884). Dès son arrivée, il achète du terrain et travaille pendant deux ans comme arpenteur pour le compte de J. Cameron. De juillet 1885 à septembre 1889, il est commis à Edmonton. Puis on le nomme responsable du transport de la poste par diligence entre Edmonton et Calgary. Il s’associe ensuite à J.H. Picard pour ouvrir le magasin général LaRue et Picard.

Comme plusieurs Canadiens français d’alors, il devient président de la Société Saint-Jean- Baptiste en 1895. Il est membre et officier de la Chambre de commerce d’Edmonton.

1884

Les Territoires du Nord-Ouest

L’ordonnance numéro 5, section 14 de 1884 établit un Conseil de l’Instruction publique divisé en deux comités, l’un catholique, l’autre protestant, avec droit de surveillance et de direction de ses propres écoles. Selon cette ordonnance, « notices may be either printed or written and must be in both the French and English language. (Aunger p. 215) De plus, un district scolaire séparé peut être établi à part d’un ou de plusieurs districts scolaires publics adjacents. Une seule restriction : pas plus d’une heure d’enseignement religieux par jour, à la fin de la journée. La loi scolaire, édition 1943, déclare à la clause 157 : No religious instruction shall be permitted in any school from the opening of the school until one half-hour previous to its closing in the afternoon, after which time any such instruction permitted or desired by the Board may be given.

Dan Maloney est nommé notaire public pour les Territoires du Nord-Ouest, par le lieutenant-gouverneur Dewdney.

Calgary

M. Roussel offre au père Lacombe une parcelle de terre pour la construction d’une église dans la région de Calgary. Au printemps 1884, on y construit une maison-chapelle. Le père Rémas est chargé des Cris et des Métis et le père Edmond Claude des villages naissants et des camps de construction. En 1887, on bâtit une nouvelle église qui est bénie en décembre 1889.

Saint-Albert

Le village de Saint-Albert est arpenté. On délimite 500 lots don t 250 sont situés sur le bord de la rivière.

M. Dewdney, le lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest visite Saint-Albert. Son but est d’examiner le pon t que le gouvernement se propose d’acheter. Pour prouver à l’éminent visiteur que le pont est solide, Dan Maloney organise une cavalcade en règle. Les chevaux passent quatre par quatre en rangs serrés et à pleine vitesse, puis s’arrêtent de l’autre côté du pont et entourent la voiture du lieutenant-gouverneur comme une garde d’honneur. Le gouvernement achète le pont de Saint-Albert pour 300 $ en 1886.

Un photographe veut photographier les élèves des Soeurs grises de Saint-Albert. C’est la première photo que tout ce monde ait jamais vue.

1884-85

Les Territoires du Nord-Ouest

En 1884-85, le gouvernement publie le premier dénombrement de la population du Nord-Ouest dans le « Recensement des trois districts provisoires des Territoires du Nord-Ouest, 1884-85 ». Ce document révèle les chiffres suivants au sujet de la population francophone de la région d’Edmonton. L’une des trois subdivisions du district de l’Alberta porte le nom d’Edmonton et comprend presque tout le territoire au nord de la colonie. Sa population totale est de 5 616 habitants dont 107 Blancs d’origine française et 940 Métis de même souche. Au total, 1 522 habitants, soit près de 60 % de la population non indienne est d’origine française. Le recensement ne donne pas de chiffres pour la colonie d’Edmonton elle-même.

1885

Le Canada

La côte du Pacifique est reliée à celle de l’Atlantique par une ligne de télégraphe le 24 janvier 1885. Par le fait même d’importantes parties du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest se trouvent dotées des mêmes avantages. Le téléphone, invention toute récente, est même installé au cours de cette année entre Edmonton et Saint-Albert.

Inauguration du chemin de fer transcontinental.

Situé sur le versant nord du mon t Sulphur, Banff devient le premier parc national du Canada, afin de protéger les sources thermales Cave et Basin.

Les Territoires du Nord-Ouest

Un remaniement des districts électoraux a pour résultat la nomination de 12 nouveaux conseillers formant pour les Territoires une espèce de chambre dont l’un des premiers soins fut de censurer le gouvernement fédéral pour sa négligence à faire droit aux demandes des Métis. Elle demande aussi non seulement des pouvoirs plus étendus mais même l’établissement d’un gouvernement régulier comme ceux dont jouissent les provinces du Dominion.

La circonscription électorale d’Edmonton établie le 22 janvier 1883 en vertu de l’Acte des Territoires du Nord-Ouest, 1875, est divisée en deux le 4 août 1885 et la nouvelle circonscription de Saint-Albert est établie. Deux candidats se présentent : J. Lamoureux et S. Cunningham. C’est le dernier qui l’emporte.

Les Métis

Le 27 mars, Louis Riel arrive du Montana. Il fonde un comité de redressement. Le gouvernement offre de l’aide, mais ce n’est pas ce qu’on voulait et il est déjà trop tard. Le 18 mars, Saint-Laurent et Duck Lake sont assaillis et pillés. Le 25 mars, on apprend à Saint-Albert que le soulèvement a commencé. Le Vendredi saint, les homme s de Gros-Ours massacrent les habitants du Lac-la-Grenouille et tuent les pères Fafard et Marchand ainsi que le fermier instructeur.

Le 4 avril, Mgr Grandin apprend le massacre du Lac-la-Grenouille. Trois familles de Lamoureux se réfugient chez les soeurs de Saint-Albert. Cinq familles du fort Saskatchewan accourent à Saint-Albert. Le révérend John Howard, ministre méthodiste d’Edmonton, demande à Mgr Grandin d’héberger sa famille. Le 11 avril on vient annoncer que les Indiens du lac Castor marchent sur le fort Saskatchewan. Toutes les familles du fort Edmonton, sauf quatre, évacuent femmes et enfants sur Saint-Albert. D’autres viennent de Namao. La maison accueille 15 femmes et 21 enfants. Le 17 avril, les réfugiés regagnent leurs demeures.

En avril, on attaque Wetaskiwin, lac Sainte-Anne et Rivière-qui-Barre. Un contingent de 300 soldats monte de Calgary à Edmonton. Le Ier mai, quatre compagnies du 65e Bataillon arrivent à Edmonton: deux se dirigent vers Victoria, les deux autres vers Battleford.

Peter Erasmus, un guide métis, arrive à la mission du Lac-la-Biche et les informe du massacre de Frog Lake. M. Young, le responsable du poste de la baie d’Hudson, amène son épouse à Edmonton. À peine sont-ils partis que les Cris de Beaver Lake pillent le magasin de la baie d’Hudson.

Le 10 mai, Saint-Albert organise une compagnie de volontaires; le capitaine est Sam Cunningham, le premier-lieutenant est Dan Maloney, le lieutenant est Octave Bellerose; Alfred Cunningham est sergent-en-chef. Plus tard, les volontaires sont officiellement reçus dans la Milice du Canada et reçoivent le nom de Saint-Albert Mounted Rifflemen.

Le 18 mai, Louis Riel est arrêté. Du 22 au 27 mai, les rebelles se rendent. Six éclaireurs, sous la direction de Frederick Durocher de Saint-Albert s’enrôlent comme commissionnaires entre fort Pitt et Edmonton le 31 mai. Quelques jours plus tard, 30 volontaires quittent Saint-Albert pour protéger les habitants du Lac-la-Biche. Après avoir capturé Gros-Ours en juillet, ils reviennent à Saint-Albert. Le 9 juillet, le Saint Albert Mounted Riflemen est dispersé.

Condamné à mort, Louis Riel va en appel mais sa demande est rejetée. Il sera pendu le 16 novembre à Régina.

L’Église

Le père Lacombe apaise les Pieds-Noirs pendant la rébellion de Riel. Il obtient la libération de plusieurs prisonniers de la rébellion et accompagne les chefs Pieds-Noirs à Ottawa.

Calgary

L’école catholique de Calgary naît en 1885 dans le district connu sous le nom de Mission. Mgr Grandin fait venir les religieuses Fidèles compagnes de Jésus.

Saint-Albert

À Saint-Albert, un autre moulin à farine est construit entre les deux ponts de Saint-Albert par George Bull et George Hutton. M Arnaud est le meunier. Ce moulin est détruit par le feu en 1894.

En novembre 1885, on installe un téléphone dans l’évêché de Mgr Grandin à Saint-Albert. En 1887, la centrale téléphonique est installée chez M. Jos Léonard; sa soeur Rose (Mme Walter Veness), est opératrice.

Une personnalité intéressante

Arrivé à Saint-Albert en 1880, David Chévigny ouvre le Saint-Albert Hotel. Reconstruit par Nazaire Asselin et Ed Chévigny après un incendie en 1896, l’hôtel est géré par M. Asselin jusqu’en 1920. L’hôtel sera ensuite loué à J.A. McNeil et plus tard à Pete Mckay. Un deuxième incendie détruit l’hôtel que M. McKay doit reconstruire. L’hôtel sera alors vendu à M. Petit et par la suite à M. Guy McNeil.

Léon Harnois est l’époux de Christine Lacombe, la soeur du père Albert Lacombe. En plus d’être élu vice-président de la société Saint-Jean Baptiste de Saint-Albert en 1885, on lui attribue aussi l’organisation du district scolaire No. 2 des Territoires du Nord-Ouest. C’est lui qui aurait donné le nom de Standoff à un hameau près duquel s’était déroulé un combat contre les Indiens. Quelques mois plus tard, ayant perdu des tenailles dans un ruisseau situé au sud-ouest de Standoff, il lui donne le nom de Pincher Creek.

1886

Les Territoires du Nord-Ouest

En 1886, un recensement attribue 15 000 habitants non autochtones à l’Assiniboia, 5 000 à l’Alberta et         8 000 à la Saskatchewan.

En 1886, pas moins de 31 nouvelles écoles sont ouvertes dans les Territoires du Nord-Ouest formant avec celles déjà existantes un total de 90 dont 76 sont protestantes et 14 catholiques.

L’Église

La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton

Le jour de la fête de Saint-Joachim, le père Jean-Marie Lestanc, administrateur du diocèse, bénit la nouvelle église de Saint-Joachim en présence des pères Grandin, Lizée, Quévillon et Biais et de toute la population catholique d’Edmonton. Cette troisième église construite de bois sur un terrain acheté à la Compagnie de la baie d’Hudson près du fort (noe rue et 99e avenue) fait face à la 111e rue à l’ouest de l’église actuelle. C’est le père Henri Grandin qui en a dirigé la construction. Le bois nécessaire provient de la scierie Saint-Christophe située à quelques milles de Saint-Albert, et arrive par la rivière le 5 juillet.

L’éducation

Edmonton

Le père Lestanc est nommé inspecteur des écoles catholiques du district d’Edmonton des Territoires du Nord-Ouest. Il est remplacé par le père Hippolyte Leduc en 1887. Le père Lestanc reprend le poste de 1889 à 1891. M. A. Gillies le remplace en 1892 et Albert Bétournay lui succède en 1893.

En juin 1886, on embauche M. Saint-Cyr pour enseigner à la jeunesse catholique d’Edmonton.

En 1888, Mgr Grandin réussit à obtenir les services de quelques religieuses de la communauté des Fidèles compagnes de Jésus.

Saint-Albert

MM. Corriveau et Jules Chave ouvrent une quincaillerie et une boutique de forge (aujourd’hui au No 18 de l’Avenue St-Vital).

L’éducation

Première école de campagne ouverte à Saint-Albert, la Sam Cunningham School, à 5 milles à l’ouest, près du Big Lake. Le premier maître fut l’abbé Quévillon.

1887

Saint-Albert

À Saint-Albert, le 2 octobre 1887, deux cloches d’église arrivent de France. Elles serviront jusqu’en 1957.

À Saint-Albert, Louis Châtelain ouvre un magasin pour remplacer celui de la Baie (18, Avenue Saint-Vital).

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