Chronologie

De 1926 à 1948

1926

Le Canada

Le très honorable Arthur Meighen est premier ministre du Canada de juin 1926 à septembre 1926 (gouvernement Union du 29.06.1926 au 25.09.1926).

William Lyon Mackenzie King est premier ministre du Canada de septembre 1926 à 1930 (gouvernement libéral du 25.09.1926 au 07.08.1930).

Edmonton

En 1926, il y a trois postes de radiodiffusion à Edmonton : le Edmonton Journal exploite CJCA, le International Federation of Bible Students exploite le poste CHCY et Jim Taylor et Hugh Pearson, propriétaires de Radio Supply Co. Ltd., exploitent le poste CFCK qui sera vendu à la University of Alberta pour devenir CKUA le 21 novembre 1927.

Les politiciens francophones

Aux élections de 1926, Léonidas.-A. Giroux est élu dans le comté de Grouard et L. Boudreau à Saint-Albert pour le Parti libéral. Pour le UFA, L. Joly est élu à Saint-Paul et A. Delisle dans le comté de Beaver River. Delisle a défait JosephM. Déchène.

Deux des sept membres de la Commission scolaire des écoles séparées sont des francophones : C.-E. Barry et C.-E. Gariépy. Barry est remplacé par J.O. Pilon en 1927.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

La première réunion du comité provisoire de l’ACFA a lieu à Saint-Joachim le 19 janvier 1926. M. Gariépy est nommé secrétaire pour cette première assemblée. Mgr Pilon, le président d’assemblée, annonce qu’il a été nommé chapelain de l’association. Il faut choisir un autre président. Le Dr Amyot est élu unanimement. M. De Savoye est élu secrétaire de l’association. M. Gariépy est élu trésorier et M. Lachance est élu vice-président. On nomme alors un comité de Constitution. On s’entend pour qu’il y ait un premier congrès en juin ou juillet et l’on nomme un comité du congrès. M. Rioux accepte la position de secrétaire général le 5 mai 1926 pour un salaire de 2 400 $ par année. Il est, à l’époque, viceprésident de l’Association libérale de Saint-Albert et recenseur. Rioux informe l’exécutif qu’il va se dégager de ces deux responsabilités.

L’ACFA est officiellement fondée lors de son premier congrès qui a lieu au Memorial Hall du 15 au 18 juillet. On annonce une première séance le jeudi soir, trois séances le vendredi, trois le samedi, une grand-messe à Saint-Joachim le dimanche matin et enfin une séance de clôture le dimanche soir en présence de hautes personnalités de l’Alberta et des voyageurs de l’Université de Montréal car le premier congrès coïncide avec l’arrivée des excursionnistes de l’Université de Montréal (un groupe de personnes de l’Est qui fait ce qu’on appelle à l’époque un voyage de liaison). Parmi les invités spéciaux de ce premier congrès il y a donc M. le chanoine Chartier, le vice-recteur de l’Université de Montréal, M. Lionel Bergeron, sous-ministre de l’Éducation du Québec, M. A. Filteau, inspecteur des écoles du Québec, M. Médéric Martin, maire de Montréal et plusieurs journalistes du Québec représentant Le Canada, Le Devoir, La Presse, Le Droit, L’Action Catholique, Le Soleil, La Tribune et La Patrie.

Le dîner du dimanche est offert par M.C. Gibbs, maire suppléant de la ville d’Edmonton. Les voyageurs et les membres du congrès vont ensuite présenter leurs hommages au lieutenant-gouverneur de l’Alberta puis ils se rendent à la University of Alberta où un thé leur est servi. Ils sont accueillis par le Dr Tory et le doyen Kerr. M. A. Boileau présente le mot de la fin. Lors de ce premier congrès, il est résolu d’appuyer l’organisation d’un second voyage de liaison des Canadiens français de l’Ouest dans la province de Québec en collaboration avec les compagnies de chemin de fer. On décide aussi de réclamer aux compagnies d’élévateurs des gardiens d’élévateurs et des acheteurs de grain capables de parler français. Le premier président élu est le Dr J.-E. Amyot. Le vice-président est T. Gobeil, le secrétaire est H. de Savoye et Georges Bugnet est le trésorier. Le premier secrétaire général est J.-A. Rioux.

L’éducation

Lors du premier congrès de l’ACFA du 15 au 18 juillet 1926, un congrès de spécialistes tient sa première rencontre le jeudi 15 après-midi. Cette rencontre réunit les maîtres bilingues, les commissaires et les secrétaires d’écoles.

On rapporte la formation du comité provisoire de l’Association des instituteurs bilingues de l’Alberta lors du congrès de l’ACFA de 1926 et on ajoute que MM. Racette et Sylvestre s’occupent de l’organisation, du recrutement et de la formulation de la constitution.

En juillet 1927, il y a un total de 83 instituteurs bilingues dans la province. Dans les procès-verbaux des réunions de l’exécutif de l’ACFA de 1927, on annonce que l’association des instituteurs bilingues de l’Alberta compte maintenant 43 membres. Dans le compte rendu du deuxième congrès de l’ACFA tenu du 22 au 24 juillet 1927, on présente le rapport du Comité des instituteurs.

Présidée par Rosaire Racette, l’AIBA se fixe comme objectifs

a) de veiller à l’application entière et efficace du programme officiel de français tel que le gouvernement l’autorise;

b) de protéger la classe enseignante bilingue de l’Alberta au point de vue financier;

c) de faciliter les rapports entre les instituteurs et les commissions scolaires de l’Alberta;

d) d’aider à l’enseignement efficace du français par le truchement des inspecteurs.

L’AIBA disparaît au fil des ans et est remplacée par l’Association des éducateurs bilingues de l’Alberta (AEBA) en 1946.

Villeneuve

Le premier cercle paroissial de l’ACFA est formé à Villeneuve en mai 1926. Selon l’article 6 des constitutions refondues et adoptées le 19 juillet 1929, les membres de l’ACFA sont groupés en cercles paroissiaux sous la juridiction d’un comité composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire-trésorier et de deux conseillers ou plus. Sans les cercles paroissiaux (locaux), l’ACFA perd sa raison d’être puisque le but essentiel de l’ACFA est de rassembler toutes les forces françaises de la province. En décembre 1926, il y a déjà vingtsept cercles paroissiaux. Edmonton en a trois : Immaculée-Conception, Saint-Joachim et Saint-Edmond.

Calgary

Fondation du Cercle de Calgary de l’ACFA.

Les services francophones

L’ACFA met sur pied un comité pour l’installation de bibliothèques paroissiales. On va écrire à diverses institutions du Québec pour obtenir des livres gratuitement. La Société Saint-JeanBaptiste de Montréal sera le centre de collecte de tous les livres obtenus à Montréal.

Les associations francophones de l’Alberta

En juin 1926, l’Association des anciens élèves du Collège des Jésuites voit le jour. L’association des anciens a des buts à caractère social, sportif et théâtral. Conscients de l’influence qu’ils exercent, ils commencent la publication hebdomadaire d’un article dans la Survivance en janvier 1930. Ces articles sont signés par Paul Poirier, le Dr Bernard Malo et l’abbé Roméo Ketchen. L’association entreprend aussi une collecte de fonds pour le Collège des Jésuites qui éprouve de graves ennuis financiers. Les solliciteurs recueillent tout près de 3 000 $.

L’Église

Fondées à Nicolet en 1891, la congrégation des Soeurs de l’Assomption-de-la-Sainte-Vierge arrive en Alberta en 1899. Elles viennent établir le couvent de l’Assomption, un édifice de cinq étages érigé au coin de la 98e rue et de la 108e avenue. En septembre 1926, le couvent ouvre ses portes à soixante étudiantes. Dès le début, les élèves suivent le cours Lettres-Sciences de l’Université Laval tout en couvrant les matières prescrites par le ministère de l’Instruction publique de PAlberta. Toutes les matières s’enseignent en français.

En mars 1961, on bénit l’édifice neuf qui contient seize classes, le jardin d’enfants, le laboratoire de sciences, les trois salles d’Arts ménagers, les treize salles de musique, la salle de chant, et le gymnase-auditorium. Trois ans plus tard, on ajoute une bibliothèque, une salle familiale pour les pensionnaires, un laboratoire de langue et une résidence pour cinquante pensionnaires.

En 1972, les Soeurs de l’Assomption-de-laSainte-Vierge viennent habiter dans le quartier francophone à Edmonton. Depuis 1986, la plupart des soeurs sont réunies à la Résidence Assomption, près de la Cité francophone.

Saint-Albert

Le père Alphonse Jan devient curé de la paroisse de Saint-Albert.

Cold Lake

À Cold Lake, la Banque de Commerce remplace la Banque d’Hochelaga.

Saint-Paul-des-Métis

Les Soeurs grises arrivent à Saint-Paul pour prendre la direction de l’hôpital.

Legal

En 1926, pour la première fois à Legal, on célèbre la Fête de Dollard-des-Ormeaux à titre de fête canadienne-française nationale.

La première réunion des Dames de SainteAnne de Legal a lieu le 23 mai 1926. En mars 1931, les dames s’affilient à l’Archiconfrérie de Sainte-Anne-de-Beaupré. En octobre 1966, l’organisation change de nom et devient le Mouvement des femmes chrétiennes, un mouvement entièrement francophone.

1927

Le Canada

Le mot ‘postes’ apparaît pour la première fois sur les timbres commémoratifs du 60e anniversaire de la Confédération et sera maintenu par la suite.

Dans le compte rendu du 2e congrès de l’ACFA qui a eu lieu du 22 au 24 juillet 1927, on retrouve une motion de félicitations de la part de l’ACFA écrite à l’intention du ministre des Postes du Canada. Une copie de la motion sera remise au ministre et à l’honorable Mackenzie King, premier ministre du Canada.

Edmonton

CKUA, le poste radiophonique de la University of Alberta est créé.

L’Église

Création du vicariat apostolique de Grouard. Mgr J. Guy, est le premier titulaire. En 1938, Mgr U. Langlois est nommé à Grouard. En 1945, Mgr H. Routhier est sacré évêque coadjuteur de Grouard.

Par décision de Rome, la province oblate de PAlberta-Saskatchewan devient française et à compter de 1928, le Juniorat Saint-Jean devient une institution de langue française.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

Le deuxième congrès général de l’ACFA a lieu du 22 au 24 juilllet 1927. Le 22 juillet, les instituteurs bilingues de la province se réunissent en session de pré-congrès. M. Boileau est élu président, le Dr Amyot vice-président, M. H. de Savoye est élu secrétaire et G. Bugnet, trésorier. Parmi les dignitaires figurent M. Bury, maire d’Edmonton, et M. Kerr, doyen des Arts et Sciences de la U of A. On accepte plusieurs résolutions. Entre autres, on demande la nomination d’un agronome canadien-français.

Le Dr. A. Boileau est élu président de l’ACFA

L’éducation

M. Racette, secrétaire-trésorier des instituteurs bilingues de l’Alberta (AIBA), dit qu’il y a 83 instituteurs bilingues dans la province à l’époque.

Le compte rendu de la réunion de l’ACFA du 5 janvier 1927 rapporte que le gouvernement du Québec peut envoyer immédiatement soixante instituteurs ou institutrices qui seront répartis dans les trois provinces des Prairies. Semble-til que M. Baker, ministre de l’Instruction publique de l’Alberta, a accepté la proposition de son collègue du Québec. Dans le compte rendu du 4 mai 1927, M. Rioux, le directeurgénéral, rapporte cependant que suite à son entrevue avec le ministre albertain, il y a peu d’espoir que celui-ci autorise l’emploi en Alberta d’instituteurs de la province du Québec. Le ministre semble hésitant au sujet de l’acceptation des diplômes d’instituteurs de la province du Québec.

Dans le compte rendu de la réunion de mars 1927, M. Rioux rapporte que le ministre de l’Instruction publique de l’Alberta a reconnu un diplôme issu de l’École normale de Nicolet et que de semblables diplômes seront acceptés en Alberta avec un diplôme temporaire d’une année et l’obligation pour le titulaire de suivre des cours d’une session de Summer School.

Donnelly

La Chambre de commerce de Donnelly est fondée.

Girouxville

Le premier élévateur à grain dans le district de Girouxville fut bâti par le United Grain Growers en 1927. Le premier gérant était Oliva Giroux. L’année suivante, l’Alberta Pacifie a aussi bâti son propre élévateur et son premier agent fut Sylvio Gibeault.

En 1928, on déménage Girouxville deux miles plus à l’ouest. Le premier élévateur à grain est construit au nouveau site en 1930 par le Midland and Pacifie Grain Co. et le gérant est Hector Verstraete. Victor Limoges y apporte la première charge d’avoine et Albert Dechief la première charge de blé à l’automne de 1930.

Saint-Edouard

Au printemps de 1927, on commence l’extension de la voie ferrée du Canadian National de Saint-Paul à Heenan. En 1931, le nom de la gare est changé à Edouardville pour s’identifier plus spécifiquement à la population établie autour du hameau de Saint-Edouard.

La Croix du chemin à la frontière ouest de Saint-Edouard est érigée le 26 mai 1927.

Histoire/Recherche

Un comité est établi dans le but d’ériger une statue du père Lacombe et de voir à la préservation de la première chapelle de Saint-Albert. Les membres de ce comité sont M. Kenneth McLeod, président de la Old-Timer’s Association, le père Jan, le secrétaire John Blue, le sénateur Lessard, le maire A.U.G. Bury d’Edmonton, le Dr Biais et Joseph Lambert de Saint-Albert. La statue est inaugurée le 21 juillet 1929.

Littérature

L’ACFA fait parvenir une lettre au doyen Kerr de la University of Alberta pour le remercier de la sympathie qu’il a de nouveau montrée à l’égard des Canadiens français en publiant une anthologie composée d’extraits d’auteurs canadiens-français.

Une personnalité intéressante

J.-H. Gariépy meurt en 1927.

De 1927 à 1930, le père Ubald Langlois est curé de Saint-Joachim. Il avait été professeur au Juniorat Saint-Jean de 1915 à 1923 et assistantdirecteur du journal Le Patriote de l’Ouest. En 1929, il est nommé provincial de la province oblate d’Alberta-Saskatchewan, poste qu’il occupe jusqu’en 1938.

1928

Le Canada

En 1928, il y a au Canada quelque 75 postes émetteurs de faible puissance y compris le Réseau des chemins de fer nationaux et au moins 300 000 récepteurs. Déjà les postes américains envahissent les ondes et la radiodiffusion est une réalité qu’on ne peut ignorer. Le gouvernement libéral de MacKenzie King crée une commission d’enquête sur la radiodiffusion connue sous le nom de la Commission Aird-Frigon.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

M. le Dr Petitclerc est élu président de l’ACFA le 21 juillet 1928.

M. R. Laplante est nommé secrétaire-général de l’ACFA.

Les services francophones

La radio

Le 19 décembre 1928, les auditeurs français de CJCA, le premier poste radiophonique albertain établi en mai 1922, entendent sur les ondes un des organisateurs du Wheat Pool, Louis Normandeau, qui explique en français le travail de cet organisme. Cette première utilisation du français à la radio locale révèle à l’élite de la communaut é les possibilités que les ondes offrent pour la promotion de la langue et de la culture françaises.

Les journaux

Le journal La Survivance est publié pour la première fois le 16 novembre 1928. Il a été fondé par l’ACFA sous la présidence du Dr Petitclerc avec l’aide des Oblats. Le nouveau journal est l’organe officiel des associations françaises de l’Alberta et de Colombie-Britannique. Le journal est publié par la Western Veteran Publishings Co. Ltd. En janvier 1929, l’Imprimerie canadienne ‘La Survivance’ est créée et devient responsable de la publication du journal.

En 1934, la compagnie change son nom à La Survivance Printing Ltd. En 1934, Gérard Forcade en est directeur et Maurice Lavallée l’éditeur. La même année, Forcade lance La Survivance des jeunes qui est d’abord publié en mai 1934. Forcade utilise le pseudonyme Gérard Le Moyne.

Au fil des ans, La Survivance a plusieurs rédacteurs : Rodolphe Laplante (du 16 novembre 1928 au 23 octobre 1930), le père Achille Auclair (de octobre 1930 à août 1934), Maurice Lavallée (du 15 août 1934 au 17 janvier 1935), Paul Sauriol (du 23 janvier 1935 au 4 septembre 1935), le père Alonzo Gobeil (du 11 septembre 1935 au 27 juillet 1938), le père Gérard Forcade (du 3 août 1938 au I er mars 1939) (Gérard Le Moyne de La Survivance des jeunes), le père Paul-Emile Breton (du 8 mars 1939 au 2 septembre 1953), le père Séverin Pelletier, le père Jean Patoine (du 9 septembre 1953 au 27 février 1957), Herman Morin (du 6 mars 1957 au 28 août 1957) le père Jean Patoine (du 4 septembre 1957 au 5 août 1964), le père Clément Tourigny (du 12 août 1964 au 4 août 1965) et Jean-Maurice Olivier (du 11 août 1965 au 8 novembre 1967).

Au temps de Jean Patoine, le journal est tiré à quelque 4 000 exemplaires.

La Survivance change de nom en 1967 et devient le Franco-albertain. Olivier (du 15 novembre 1967 au 18 mars 1970) occupe toujours le poste d’éditeur. Il est remplacé par Normand Ferrier LeClerc (du 25 mars 1970 au 21 octobre 1970). Olivier, appuyé de Paul Denis, occupe le poste du 28 octobre 1970 au 10 février 1971. André Collin est directeur du 17 février 1971 au 11 août 1971 et Paul Denis est co-éditeur du 18 août 1971 au 29 octobre 1971.

Jean Patoine reprend alors son poste de directeur pendant cette période et l’occupe jusqu’à sa mort en septembre 1972. Guy Lacombe est alors nommé directeur/éditeur en mai 1974 mais quitte en 1976. Par la suite, les éditeurs sont Yvan Poulin (du 3 novembre 1971 au 20 décembre 1972), Guy Fournier (du 17 janvier 1973 au 28 février 1973), Arthur Gélinas (du 7 mars 1973 au 26 avril 1973), Jacinthe Perrault (du 2 mai 1973 au 15 mai 1974), Guy Lacombe (du 22 mai 1974 au 20 octobre 1976). Gaétan Tremblay et Francine Gagné sont éditeur du 26 octobre 1976 au 29 juin 1978 et Maxim Jean-Louis à compter du 5 juillet 1978.

En 1979, le journa l devient Le Franco. Maxim Jean-Louis est éditeur du 23 février 1979 au 4 juillet 1980 et Sylvie Pollard-Kientzel du 11 juillet 1980 au 22 juillet 1981. Paul Denis est engagé le 29 juillet 1981. Il sera remplacé par Pierre Brault qui sera remplacé à son tour par Nathalie Kermoal.

Les Oblats qui financent le journal depuis de nombreuses années vendent Le Franco-Albertain à l’ACFA pour la modique somme de 1 $. Bien que l’ACFA soit propriétaire du journal, Le Franco est un journal indépendant sur les plans administratif et rédactionnel.

L’éducation

Par décision de Rome, la province oblate de PAlberta-Saskatchewan devient française en 1927. L’année suivante le Juniorat Saint-Jean devient une institution de langue française. La même année Saint-Jean s’affilie officiellement à l’Université d’Ottawa. En 1931, Saint-Jean adopte le programme du ministère de l’Éducation de l’Alberta jusqu’en 12e année. On maintient l’affiliation à l’Université d’Ottawa pour les Belles-lettres et la Rhétorique.

Beaumont

À Beaumont, le père Gaborit organise un groupe d’hommes portant le nom de La ligue du Sacré-Coeur.

Calgary

La paroisse Sainte-Famille de Calgary est fondée en 1928.

Fondation des Dames de Sainte-Famille à Calgary.

Girouxville

L’éducation

Le district de Girouxville 4352 est établi le 4 octobre 1928. Avant, les élèves fréquentaient l’école de Falher demeuraient au couvent ou ils étaient placés dans les missions à Grouard ou à Peace River. Girouxville ouvrait sa première classe à l’automne 1929. En 1930, on construit la première école comprenant deux salles de classes. Au début, une seule est employée puisqu’il n’y a qu’une seule institutrice. En septembre 1930, on ouvre la deuxième classe. Les écoles Bélanger, Gauthier, Gougeon et Pelletier sont construites en 1930. L’école de Culp est ouverte en 1933 et l’école Lefebvre en 1935. En 1940, toutes les écoles deviennent une partie de la division scolaire de McLennan 48. Le nom McLennan School Division 48 est changé à celui de High Prairie School Division 48 en 1946.

La construction de l’hôtel Brien de Girouxville commence en août 1928. L’hôtel ouvre ses portes en février 1929. En 1928, Eugène Jutras ouvre une salle de billards, Mme Léonide (Eugène Pigeon) un restaurant et Bruno Turcotte une boucherie. L’année suivante Hormidas Hamel installe un magasin.

En 1928, on décide de déménager Girouxville deux milles plus à l’ouest. La paroisse NotreDame de Lourdes de Girouxville est fondée en 1928. L’ouverture officielle a lieu le 8 décembre. L’abbé Hamelin est le premier curé résident. Mais il ne reste qu’une année seulement et après Noël 1928, le père Cozanet vient dire la messe deux fois par mois. L’abbé Normandeau lui succède en 1929.

Saint-Paul

En 1926, les Soeurs grises prennent en main les soins hospitaliers à Saint-Paul. L’hôpital Sainte-Thérèse-de-1’Enfant-Jésus de Saint-Paul, dont la construction remonte à la fin de 1926, est ouverte le 16 août 1827. Une nouvelle extension est complétée pour l’ouverture officielle le 2 août 1930.

L’ACFA régionale de Saint-Paul existe depuis 1928 alors qu’elle était connue sous le nom de Cercle paroissial de Saint-Paul.

Une personnalité intéressante

Arrivé du Québec en 1920, le docteur JeanLouis Petitclerc vient à Edmonton après avoir servi comme major dans l’armée canadienne durant la première guerre mondiale. Il s’associe au Dr Biais jusqu’en 1927, date à laquelle il est engagé comme professeur-adjoint de chirurgie à l’Université de l’Alberta. Il est président de l’ACFA de 1928 à 1932 alors qu’il accepte le poste prestigieux de chirurgien en chef de l’Hôpital du Précieux-Sang de Québec.

1929

Le Canada

Créée en 1928 par le gouvernement libéral de MacKenzie King, la Commission d’enquête sur la radiodiffusion, la Commission Aird-Frigon, invite l’ACFA à exprimer son avis sur la question de la radiodiffusion au Canada. La Commission dépose son rapport aux Communes en septembre 1929 mais aucune de ses recommandations ne traite de bilinguisme.

L’Église

Dévoilement du monument du père Lacombe par son vieil ami, le sénateur Pat Burns de Calgary, qui avait payé le monumen t de bronze. Le comité responsable du monument et de la cueillette des fonds pour la conservation de la première église de Saint-Albert (1861) avait été organisé par le père Jan.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

La première réunion du nouvel exécutif du cercle Saint-Joachim de l’ACFA. Le cercle a 79 membres.

Le Dr J. L. Petitclerc est réélu président-général lors du quatrième congrès de l’ACFA.

Les services francophones

La radio

Le 24 juin 1929, le jour de la Saint-Jean-Baptiste, un concert en français organisé par l’abbé Roméo Ketchen, est diffusé sur les ondes de CKUA, le poste de la University of Alberta. Les artistes sont Alice et Albertine Lessard, Emilie Paradis, Olive Brosseau, Gertrude Baril et René LeBlanc.

L’éducation

Le Cercle Jeanne-d’Arc continue à étendre l’influence de son concours annuel de français. Selon le compte rendu de l’ACFA du 7 février 1929, le concours est devenu tellement important qu’en 1929 on en passe le contrôle à l’Association canadienne-française de PAlberta (ACFA) qui établit un comité ad hoc nommé par le comité exécutif. C’est alors que l’ACFA décide de fonder son Comité des concours de français qui compte trois membres : le président Rosaire Racette, membre du comité exécutif de l’ACFA et professeur à l’école bilingue de Lamoureux ainsi que Conrad Fouquette et Maurice Lavallée, professeurs à l’ancien Collège des Jésuites à Edmonton. Ceux-ci acceptent d’établir l’organisation des concours de français à l’échelle provinciale. On obtient les fonds nécessaires grâce à la générosité de quelques amis francophones d’Edmonton.

C’est M. Racette qui en assure l’organisation lors de la première année. M. Racette étant malade, on confie alors l’organisation à M. Lavoie, secrétaire de l’AIBA. En avril 1931, un comité composé du père Routhier, de M. Poirier et du secrétaire-général se charge d’organiser le concours. En mars 1932, on propose que Lucien Maynard soit embauché pour la tâche. En octobre 1933, il est décidé d’engager M. Maurice Lavallée. Il va s’y dévouer pendant de très nombreuses années.

Toujours sous les auspices de l’ACFA, c’est à compter de 1946, l’année de sa fondation que l’AEBA s’occupe de l’organisation des concours. L’examen compte cinq sujets différents : la grammaire, la composition, la littérature, l’histoire et la dictée. La liste des lauréats et les résultats des examens sont chaque année publiés dans La Survivance.

En 1929, 52 écoles participent au concours et deux bourses sont accordées. En 1934, 3 500 élèves de 91 écoles participent et quatre bourses sont décernées. En 1955, on rapporte que 3 915 élèves de la 3e à la 12e année ont écrit le dernier examen. En 1959, le nombre est monté à 5 000 et il y a 6 000 étudiants qui participent au concours de cathéchisme trois fois par année.

Sous la direction de leur président Henri de Savoye de la University of Alberta, les membres du Cercle Jeanne-d’Arc organisent une distribution de prix pour les étudiants des écoles publiques qui obtiennent les meilleures notes aux examens de français dans le but de faire prendre conscience à la communaut é anglophone de l’importance du français.

En septembre 1929, lors d’un banquet organisé au club Lavérendrye pour distribuer les prix, le ministre de l’Éducation, P. Baker et le maire Bury prononcent des discours très élogieux à l’égard de cette entreprise. M. J.T. Ross, sous-ministre, M. le doyen Kerr de la U of A et M. G.A McKee, surintendant des écoles publiques, commissaires et professeurs, l’honorable sénateur P.E Lessard, J. J. Leblanc, inspecteur des écoles séparées et le Dr Petitclerc, président de l’ACFA y sont aussi.

En 1929, P. Baker, le ministre de l’Instruction publique, dépose devant l’Assemblée législative un projet de loi qui vise à rassembler en vingt grands districts les nombreuses petites divisions scolaires de la province. La communauté francophone s’oppose à ce projet de loi connu sous le nom de Bill Baker en déclarant qu’il supprime l’autonomie locale et que sous le nouveau système, elle ne peut être assurée de l’embauche d’instituteurs francophones.

En réalité la communauté craint que la création de plus grandes divisions ne permette pas aux francophones d’en conserver aucune sous un contrôle français comme le sont alors plusieurs petits districts ruraux. Une telle perte de contrôle entraînerait dans plusieurs écoles des districts ruraux à grande majorité français la fin de la pratique courante d’utiliser la langue française comme langue d’enseignement au-delà de l’heure quotidienne permise par les règlements.

L’opposition au projet de loi fait en sorte que le projet est mis de côté pour la session de 1929. En 1930, Baker dépose un projet modifié. Ce projet aussi est retiré. Lors de la session de 1931, les députés francophones se rendent compte qu’ils ont obtenu tous les changements possibles dans les circonstances et votent pour le projet de loi.

Bonnyville

Les Soeurs de la Charité d’Evron occupent le nouvel hôpital à Bonnyville. Mgr O’Leary le bénit le io août 1931.

Le 19 septembre 1929, Bonnyville devient un village et le Dr Sabourin en est le maire. Avant cette date, la communauté était connue sous le nom de Saint-Louis de Moose Lake. Bonnyville est incorporée comme ville le 16 février 1948 avec M. A. Muller comme premier maire.

Le Dr Sabourin ouvre une pharmacie à Bonnyville en 1929-30.

Falher

Falher devient un village incorporé.

Girouxville

Avant 1929, tous les enfants du district de Girouxville vont en pension au couvent à Falher ou à la mission Saint-Augustin à Peace River et avant cela à la mission à Grouard. En 1928, le premier district scolaire est organisé et une école à deux classes reçoit des élèves en mars 1930 avec Mme Mary (Hector) Verstraete comme première institutrice. En 1930, les districts Gougeon et Landry se sont organisés et en 1931, les districts Pelletier, Gauthier et Bélanger s’organisent à leur tour. On compte 200 enfants qui fréquentent les écoles.

Saint-Paul-des-Métis

Les Chevaliers de Colomb de Saint-Paul reçoivent leur charte les identifiant sous le nom de Conseil Grandin No 2715.

1930

Le Canada

Le très honorable Richard Bedford Bennett est premier ministre du Canada de 1930 à 1935 (gouvernement conservateur du 07.08.1930 au 23.10.1935).

L’Église

La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton

En novembre 1930, le père Albert Chartrand devient curé de Saint-Joachim où il exerçait déjà les fonctions de vicaire. Il est remplacé en août par le père Armand Boucher qui sera curé de Saint-Joachim de 1931 à 1944.

Les politiciens francophones

Aux élections provinciales en juin 1930, trois députés libéraux francophones sont élus : L.-A. Giroux dans Grouard, J. Miville-Déchène dans Saint-Paul et H.H. Dakin dans Beaver River. Il remplace M. Delisle. Un seul candidat francophone du United Farmers of Alberta, l’ancien libéral Orner Saint-Germain, se fait élire dans la circonscription de Saint-Albert. Il a défait L. Boudreau, député depuis 1909. En 1934, SaintGermain annonce sa décision de passer au camp libéral du gouvernement Brownlee.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

M. Ubalde Baudry est embauché à titre de secrétaire-général de l’ACFA. Il remplace Rodolphe Laplante. L’association s’empresse de trouver un local pour y établir le secrétariat. En novembre, on annonce que l’offre d’un bureau dans l’édifice La Survivance est acceptée à 1o $ par mois.

En juin 1930, le gouvernement provincial nomme un agronome bilingue en la personne de M. J.H. Tremblay de Kapuskasing. C’est une des victoires importantes de l’ACFA. Après lui il y aura Jean-Marie Fontaine et Laurent Gareau.

Les services francophones

La radio

A compter de novembre 1930, grâce à l’obligeance de Dick Rice, le directeur du poste, CJCA diffuse des concerts en français le lundi soir, deux fois par mois. Ces concerts d’une demiheure chacun sont sous les auspices de l’ACFA et se poursuivent durant les années subséquentes.

La première émission du genre est diffusée le 24 novembre 1930. Mlle Emilie Paradis a bien voulu se charger de l’organisation. Les artistes qui participent à ce premier concert sont Mlle Bérengère Mercier, soprano, accompagnée par Mlle Gertrude Baril; le père Humbert, accompagné par le père Picard du Collège des Jésuites, M. Paul Tougas violoniste, accompagné au piano par Mlle Constance Gagné. Chaque morceau est annoncé en anglais et en français par M. Brissette. Le président de l’ACFA, le Dr Petitclerc dit aussi quelques mots.

Le troisième radio-concert de l’ACFA a lieu sur les ondes de CJCA et met en vedette la chorale de la paroisse Saint-Joachim sous la direction de Gédéon Pépin. On dira :

« Ils ont furieusement bien chanté vos semblables de Saint-Joachim : Mme Lambert, le Dr E. Boissonneault, M. Morin et tous vos choristes peuvent rendre jaloux bien des choeurs de Montréal. »

Le centre francophone

Mgr Guy bénit le nouvel édifice de La Survivance.

Beaumont

La paroisse de Beaumont organise « Les enfants de Marie », un groupe de jeunes filles.

Joussard

La paroisse Sainte-Anne de Joussard est fondée en 1930.

Saint-Paul-des-Métis

L’église de Saint-Paul est construite. Les plans sont de Viau et Venne de Montréal, architectes de l’Oratoire Saint-Joseph sur le Mont Royal. L’église est bénie par le père Larose et la première messe chantée par le père Therien, fondateur de la paroisse. Le père Langlois, provincial, fait l’allocution. La colonie de Saint-Paul a été fondée en 1896 par les Oblats. Saint-Paul est devenu un hameau en 1909. L’église devient la cathédrale en 1948.

Tangent

La paroisse des Saints-Martyrs canadiens de Tangent est fondée en 1930.

Le théâtre

Après 1930, le Cercle Jeanne-d’Arc se lance dans la production de pièces de théâtre à la radio.

1931

L’Alberta

L’Alberta compte 731 605 habitants dont 79 197 Edmontoniens.

D’après le recensement officiel de 1931, la population canadienne-française de l’Alberta se chiffre à 38 377. La population française de l’Alberta se répartit ainsi :

• 3 654 personnes dans les cités et villages
• 1 755 personnes à Calgary
• 673 personnes à Saint-Paul
• 470 personnes à Saint-Albert
• 434 personnes à Morinville

Districts :

• 8 413 personnes dans Edmonton et la région
• 5 296 personnes dans Athabasca et la région
• 3 743 personnes à Falher, Girouxville, Donnelly, Guy etc.
• 3 233 personnes dans Calgary et la région.

L’Église

La population catholique francophone du diocèse a atteint 25 933 âmes et celle d’expression anglaise 34 144. La population catholique est desservie par 64 prêtres anglophones et 16 francophones.

Les politiciens francophones

P.-E. Lessard meurt en 1931.

Associations francophones de l’Alberta

Mlle Yvonne Sylvestre, la présidente fondatrice des Bonnes amies, est décédée le 24 août 1931.

1932

Le Canada

Le 26 mai 1932, le Parlement canadien fait passer la Loi canadienne de la radiodiffusion. La loi crée la Commission canadienne de la radiodiffusion (CCR) qui a deux fonctions : assurer aux radiophiles canadiens un service national de radiodiffusion et régir toute radiodiffusion au Canada.

La commission a été créée suite aux recommandations contenues dans le rapport de la Commission royale d’enquête sur la radiodiffusion mieux connue sous le nom de Commission Aird-Frigon.

Dans un premier temps, la CCR se concentre sur la production d’émissions et leur transmission par des relais nationaux ou régionaux à partir de postes en location. C’est une mesure temporaire en attendant que la commission achète des stations existantes ou en construise de nouvelles. La CCR est dissoute et remplacée par la Société Radio-Canada en 1936 suite à une controverse au sujet du bilinguisme.

Les politiciens francophones

Georges Roy meurt en 1932.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

Le 8 juin 1932, le juge Lucien Dubuc est élu président général de l’ACFA. Il est réélu en juillet 1933 lors du septième congrès de l’ACFA.

M. Léo Belhumeur est embauché à titre de secrétaire-général de l’ACFA.

Réélu président de l’ACFA au congrès de janvier 1932, le Dr J.-L. Petitclerc donne sa démission le n mai 1932. Il quitte la province.

Les services francophones

La radio

En 1932 (certaines sources disent 1931), CKUA radiodiffuse un cours de français en cinquante leçons donné par Hector Allard, un professeur de la University of Alberta.

Falher

Lors d’une assemblée générale de l’ACFA tenue à Falher, M. Léo Belhumeur le secrétaire-général de l’ACFA, prend l’initiative d’inviter les élèves à participer. Les jeunes lui proposent alors d’avoir une organisation semblable à l’ACFA mais bien à eux. On rédige une constitution et l’AvantGarde de Falher est fondée le Ier avril 1932. Le 6 avril de la même année, l’Avant-Garde de Donnelly débute à son tour sous le nom d’Avant-Garde Belhumeur. Chaque semaine La Survivance publie les comptes rendus de leurs réunions (selon l’historien Hart, le groupe des Avant-Garde serait plutôt né en 1933).

Le but de l’Avant-Garde est de développer chez les jeunes Canadiens français de l’Alberta un filial attachement à la Sainte Eglise et un patriotisme éclairé.

Guy

La paroisse Saint-Guy de Guy est fondée en 1932 (certaines sources disent 1931).

Jean-Côté

La paroisse du Sacré-Coeur de Jean-Côté est fondée en 1932 (certaines sources disent 1935).

Lac-la-Biche

En 1914-1915, le Northern Railway avait construit un magnifique hôtel au bord du Lac-laBiche. Le 2 décembre 1932, la compagnie offre de vendre son hôtel au diocèse. L’affaire traîne en longueur et à l’été de 1937 on s’adresse enfin aux Filles de Jésus qui ont déjà des religieuses à la mission du Lac-la-Biche et à Plamondon. Les religieuses vont y ouvrir un hôpital.

La musique

Depuis le début du siècle, un mouvement de la renaissance grégorienne poursuit sa marche. L’âme du mouvement est Pie X, le Pape musicien, qui a demandé que son peuple « prie sur de la beauté » et qui s’est donné la mission de répandre l’amour de la musique d’église.

En 1932, le chant grégorien trouve un terrain fertile au Juniorat Saint-Jean d’Edmonton et cela à cause de l’arrivée du père Charlemagne Jacques. Celui-ci est l’élève du compositeur l’abbé Turcotte de Trois-Rivières à qui l’on doit plusieurs des pièces de La Bonne chanson, puis de Dom David, le génie de la réédification grégorienne et de la diffusion du mouvement. Le père Jacques est aussi diplômé de l’École de musique sacrée de l’Université d’Ottawa.

La musique et le théâtre

La chorale de Saint-Joachim présente une grande soirée dramatique et musicale. On a mis à l’affiche une jolie opérette avec solos, duos et trios ainsi qu’une très fine comédie en deux actes. Les oeuvres en question s’intitulent « La chasse de Henri IV » et « Ma fille et mo n bien ». Gédéon Pépin s’occupe de la musique, Alphonse Hervieux du théâtre et Gérard Baril, le régisseur du Cercle Jeanne-d’Arc, s’occupe de la mise en scène. Il y a un orchestre et une chorale pour agrémenter les entractes.

Le théâtre

En novembre 1932, Alphonse Hervieux, l’un des fondateurs du Cercle Jeanne-d’Arc, commence à mettre sur pied et à diriger sa dernière pièce comme directeur artistique. Cette pièce, « Moi » comprend dans sa distribution de jeunes talents comme Laurier Picard, Gérald Baril, Gérald Saint-Germain et Jacques Jenvrin. Suite à la retraite d’Hervieux, l’activité dramatique du Cercle Jeanne-d’Arc perd de sa vigueur.

1932-1933

Les services francophones

La radio

C’est l’année la plus riche en production d’émissions françaises locales. A compter de novembre 1932, sur une période de sept mois, CJCA diffuse vingt-cinq concerts français auxquels 295 personnes participent, quelquesunes dans plusieurs émissions. C’est un tour de force pour l’époque. M. Jenvrin, l’organisateur indique avoir reçu environ trois cents lettres, plusieurs télégrammes et un nombr e incalculable d’appels téléphoniques.

De semaine en semaine, ce sont les regroupements, les artistes et les institutions de la communaut é qui acceptent d’organiser les concerts français : le pensionnat des Soeurs de l’Assomption, le Collège des Jésuites, le Juniorat Saint-Jean, le Collège Séraphique des Franciscains, la chorale de l’ImmaculéeConception et celle de Saint-Joachim, le Cercle Lavérendrye des Chevaliers de Colomb, le Cercle Jeanne-d’Arc, la Société des dames de Saint-Joachim, la Société des artisans canadiens-français, le Cercle Bellarmin de l’ACJC, les Bonnes amies, les anciens élèves du Collège des Jésuites et la petite chorale de Saint-Joachim. De la campagne, il y a les gens de Bonnyville, de Vimy, de Legal et de Morinville et des familles telles que les Martin, Pépin et Boissonneault, le trio Passe-temps et Mlle Bérangère Mercier, soprano.

1933

L’Alberta

En janvier 1933, le United Farmers of Alberta (UFA) s’affilie officiellement à la Cooperative Commonwealth Federation (CCF) qui vient d’être fondée en août 1932 au congrès de Calgary.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

En octobre 1933, l’ACFA étudie la possibilité d’organiser une ‘Journée de l’ACFA’ telle que pratiquée en Saskatchewan et au Manitoba. Il s’agit d’une journée de prélèvement de fonds en vue d’améliorer la situation financière de l’Association. La première aura lieu en février 1934.

Les services francophones

La radio

Le 25 février 1933, l’ACFA fait parvenir une lettre à Hector Charlesworth, président de la Commission canadienne de la radio (CCR), lui demandant que les programmes de la CCR, un organisme fédéral établi en 1932 suite à la Commission royale d’enquête sur la radiodiffusion (La Commission Aird) soient bilingues. En mai 1933, la Commission met en ondes plusieurs émissions en provenance de Montréal. Lors de ces émissions, on annonce le contenu de l’émission en français et en anglais. Ceci déclanche un déluge de protestations de la part de la presse et du public anglophone dans les Maritimes, en Ontario et dans l’Ouest. On estime que le français n’a pas de statut officiel en dehors de la province de Québec. Peu à peu, la CCR va éliminer l’utilisation du français. On l’accuse alors d’avoir perdu sa crédibilité puisque la commission s’est laissée influencer par la pression du public. La CCR est dissoute en 1936.

L’éducation

L’ACFA annonce des cours de pédagogie pour les instituteurs et institutrices bilingues qui veulent se perfectionner. Les cours sont prévus pour la première semaine de juillet. Les cours sont repris l’année suivante.

M. Maurice Lavallée est engagé secrétaire du concours de français de l’ACFA. Sa carrière en soutien à l’éducation française s’étendra jusqu’en 1970.

Therien

La paroisse Sainte-Agnès de Therien est fondée en 1933.

La musique

Lors d’une soirée organisée par l’ACFA locale de Saint-Joachim, un magnifique programme musical est donné par l’orchestre Pépin composé de M. Gédéon Pépin, le directeur, du père Boucher, de Mme Georges Lambert, de Mlle Alice Pépin, de M. Napoléon Pépin, de M. A. Pépin, de M. Gérard Baril et de M. Châtain.

Le théâtre

En mai 1933, un nouveau groupe de théâtre prend la relève suite à la retraite d’Alphonse Hervieux du Cercle Jeanne-d’Arc. Laurier Picard dirige le Théâtre français.

Une personnalité intéressante

Stanislas LaRue meurt en 1933 (certaines sources disent 1930).

1934

Le Canada

Le gouvernement fédéral crée le Bureau des traductions.

L’Alberta

Richard Gavin Reid est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement United Farmers qui accède au pouvoir le 10.07.1934).

Les politiciens francophones

J.-H. Picard meurt en 1934.

J.-O. Pilon est réélu pour siéger au bureau de la Commission des écoles séparées d’Edmonton.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

Réélu en juillet 1934, M. le juge Lucien Dubuc démissionne comme président général de l’ACFA. Il est remplacé en août 1934 par M. le Dr Beauchemin, un médecin québécois installé à Calgary. Ce dernier occupera le poste jusqu’en 1946 et deviendra l’un des grands défenseurs de la radio française dans l’Ouest.

Les services francophones

Le livre

L’édition de La Survivance du 5 décembre 1934 rappelle à ses lecteurs l’importance de visiter le magasin Pigeon dont la bibliothèque française est une spécialité. M. Pigeon a toujours un assortiment complet de livres de classes pour PAlberta et la Saskatchewan et il est le dépositaire officiel de l’Ouest pour la maison Albert Lévesque de Montréal reconnue pour ses éditions de volumes canadiens-français.

Les journaux

Créé en mai 1934, La Survivance des jeunes est l’organe du mouvement des Avant-Garde créé par Léo Belhumeur, le directeur-général de l’ACFA. Le petit journal est une publication mensuelle insérée dans le journal La Survivance et il est préparé sous la direction du père Gérard Forcade qui utilise le pseudonyme ‘Gérard Le Moyne’.

L’éducation

M. Maurice Lavallée, responsable des concours de français de l’ACFA, rapporte que 91 écoles ont participé au concours avec un total d’environ 3 300 élèves.

En 1934, Ie père Joseph Fortier devient visiteur des écoles en Alberta.

Le père Forcade est nommé président du Comité des Avant-Garde, un groupe de jeunes de l’ACFA.

Le théâtre

En octobre 1934, les membres de la chorale de Saint-Joachim interprètent une pièce inédite franco-albertaine de Mme Emma Morrier : « Bon sang ne ment pas ». La pièce sera jouée au festival de théâtre à Calgary en février 1935. Les interprètes sont M. et Mme Alphonse Hervieux, Mme H.-H. Tremblay et Mlle Gabrielle Hervieux. C’est la première fois qu’une pièce française est présentée en Alberta depuis le début de ce festival. Le groupe de Saint-Joachim concourt contre dix autres clubs de langue anglaise. Le club français est vainqueur du concours régional et se rend au concours national d’Ottawa en avril.

Le Festival national de théâtre est l’inspiration de Son Excellence le comte de Bessborough, gouverneur général du Canada. Le festival offre trois trophées : un au meilleur cercle dramatique anglais, un autre au meilleur cercle français et le troisième au cercle jugé le plus remarquable de tous les concurrents. À la demande de Son Excellence, des comités ont été formés dans chaque province en vue d’organiser des concours éliminatoires. En Alberta, The Alberta Dramatic League constitue le comité régional et est présidée par E.A. Corbett, directeur du Department of extension de la U of A.

1935

Le Canada

Le très honorable William Lyon Mackenzie King est premier ministre du Canada de 1935 à 1948 (gouvernement libéral du 23.10.1935 au 15.11.1948).

L’Alberta

William Aberhart est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement Social Credit qui entre au pouvoir le 03.09.1935). Le Crédit social défait les Fermiers-unis au pouvoir depuis 1921 et garde sans interruption le pouvoir pendant 36 ans, de 1935 à 1971.

Les politiciens francophones

En 1935, C.-E. Gariépy est élu président de la Commission scolaire séparée d’Edmonton.

Lucien Maynard, avocat bilingue et ancien élève du Collège des Jésuites, se présente pour le Parti crédit social dans le nord-est de l’Alberta où il organise les deux circonscriptions de Beaver River et de Saint-Paul. Le premier ministre Aberhart l’invite dans son conseil en 1936. Il est nommé ministre sans portefeuille. Il est un des plus jeunes ministres de l’Empire dit-on dans La Survivance. En 1943, il devient procureur général, poste qu’il occupe jusqu’en 1957.

Suite aux élections fédérales en octobre 1935, René-Antoine Pelletier de Falher, candidat du Parti crédit social dans la circonscription d’Athabasca, devient le premier Canadien français résident de l’Alberta à siéger à la Chambr e des communes. Il est remplacé en 1940 par J.H. Sissons.

J.W. Beaudry gagne au Crédit social le siège de Saint-Paul aux élections provinciales du mois d’août 1935. Il remplace Joseph M. Déchène.

L.-A. Giroux, le « whip » du Parti Libéral au cours des cinq années précédentes, est réélu dans Grouard aux élections provinciales du mois d’août 1935.

L’Association canadienne-française de l’Alberta

En 1935, l’ACFA compte 41 cercles paroissiaux.

Les associations francophones de l’Alberta

Trois nouveaux cercles des Avant-Garde sont créés : le Cercle Pierre Boucher, le Cercle Madeleine de Verchères et le Cercle Therien. Le groupe des Avant-Garde est né en 1932 (certaines sources disent 1933) grâce aux efforts de Léo Belhumeur, le directeur-général de 1ACFA.

L’année 1935 marque le début du scoutisme francophone. À la fin avril 1935, un grand spectacle de 2 500 scouts en uniforme avec leurs drapeaux de troupe se déroule devant 3 000 personnes à l’arène d’Edmonton. On reçoit le fondateur des scouts du monde entier, Lord Baden-Powell. Il dira :

« …je souhaite la plus cordiale bienvenue dans le mouvement à cette nouvelle troupe canadienne-française qui fut formée à Edmonton vendredi, juste à temps pour prendre part à notre ralliement. » (L. S., Ier mai 1935)

Cette première troupe francophone porte le nom Troupe 27e Edmonton et son chef est M. Gérard Baril.

Le commerce

Fondation de la Caisse populaire SainteFamille à Calgary, première coopérative francophone de la province.

Les services francophones

Les journaux et la radio

De 1935 à 1938, le père Gobeil est rédateur de La Survivance. Il sera largement responsable du travail de la Ligue des radiophiles, organisme albertain qui lutte pour l’obtention de la radio française en Alberta.

L’éducation

L’ACFA fait publier le ‘Vocabulaire français gradué’ préparé par l’Association des instituteurs bilingues de l’Alberta (AIBA).

Les francophones fondent l’Association des commissaires d’écoles de langue française de l’Alberta (ACBA). Le premier président est M. J.-O. Pilon. En 1941, on compte environ 200 commissaires d’écoles de langue française et 95 écoles où le français est enseigné une heure par jour. En 1957, Paul Chauvet est le président de l’ACBA.

Le père Fortier s’occupe de recruter des membres pour l’Association des instituteurs bilingues de l’Alberta.

Le théâtre

La troupe du Cercle dramatique de Saint-Joachim remporte le championnat provincial au Festival dramatique de Calgary. La seule pièce française à être présentée contre dix anglaises, est applaudie et reçoit une véritable ovation de plus de i 600 personnes lorsque le résultat est annoncé. À leur retour de Calgary, le premier ministre Reid et le maire d’Edmonton, M. J.-A. Clarke se font un devoir et un plaisir de venir féliciter les artistes à la gare.

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