Chronologie
De 1905 à 1925
1905
Le Canada
On adopte au Canada la première loi sur la télégraphie sans fil en 1905.
L’Alberta
Le 21 février 1905, Sir Wilfrid Laurier présente au parlement du Canada un projet de loi qui crée dans les territoires deux grandes provinces appelées la Saskatchewan et l’Alberta. Adoptée le 29 juin 1905, la loi ne vient en vigueur que le 1er septembre suivant. À l’article 16, on prévoit que les lois territoriales continueront de s’appliquer tant qu’elles « ne dérogent à aucune disposition de la présente loi ou…que la présente loi ne contient pas de disposition destinée à leur être substituée. » (Bastarache et Beaudoin, p. 3). L’article 110 tel que modifié en 1891 a donc été reçu en Alberta.
La loi de 1905 donne un gouvernement régulier avec une législature identique à celle des autres provinces du Canada. Edmonton devient la capitale de l’Alberta et Régina de la Saskatchewan. M. A-E. Forget est nommé le premier lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan et Georges-H.-V. Bulyea celui de l’Alberta.
En 1905, au moment où le premier ministre du Canada Wilfrid Laurier crée la province de l’Alberta, Alexander-Cameron Rutherford est le président de l’Association libérale de l’Alberta. Le lieutenant-gouverneur Bulyea le nomme alors premier ministre de la nouvelle province. Ce geste suscite toute une controverse. Deux mois plus tard cependant, Rutherford est confirmé dans son poste alors que les libéraux remportent 23 des 25 sièges de la Législature albertaine lors de la première élection provinciale. Aucun Canadien français n’est élu.
Rutherford remplit aussi les fonctions de trésorier provincial et de ministre de l’Education. C’est lui qui choisit le site de la législature albertaine et qui met sur pied notre système provincial de téléphone. Rutherford et son cabinet choisissent aussi Edmonton comme site de la University of Alberta.
De par leur constitution (l’article 17), ces nouvelles provinces ont des écoles publiques et des écoles séparées. Les premières sont établies par la majorité des contribuables d’une localité et les secondes sont établies par la minorité du même endroit.
La loi maintient la situation établie en 1892 : l’anglais est la langue d’enseignement mais on permet un certain usage du français dans les classes primaires. Aucune instruction religieuse ne doit être permise en dehors de la dernière demi-heure de la classe.
Chacune de ces écoles est entretenue par des taxes prélevées sur la partie de la population qui en bénéficie auxquelles s’ajoutent des octrois du gouvernement basés sur la quantité et la qualité de l’instruction donnée. Le pays est divisé en districts scolaires qui sont gouvernés par des com- missaires élus par la population intéressée et qui ont le droit de nommer les instituteurs qui doivent être munis d’un diplôme accordé ou reconnu par la province où ils enseignent.
L’Edmonton
L’arrivée du chemin de fer Canadian Northern à Edmonton.
L’Église
Le presbytère de Saint-Joachim devient le siège de l’administration des Oblats et le père Henri Grandin, nommé vicaire des missions, s’y installe. Deux ans plus tard, le presbytère devient la maison provinciale et dix dans plus tard, ce même presbytère deviendra le scolasticat oblat.
Les politiciens francophones
Le premier Canadien français de l’Alberta à être nommé au Sénat est le docteur Philippe Roy en septembre 1905. Il représente le nord de l’Alberta au Sénat jusqu’en mai 1911, date à laquelle le gouvernement fédéral le nomme au poste de commissaire général du Canada à Paris. Son siège au Sénat est accordé à A-E. Forget, ancien lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest et premier lieu- tenant-gouverneur de la Saskatchewan. Décédé en 1923, Forget est remplacé par J.-L. Côté.
En octobre 1925, Roy représente le Canada à la Cinquième conférence internationale du travail de Genève et en février 1926, il est nommé au Conseil privé.
Arrivé dans l’Ouest en 1898 avec l’intention de se rendre au Yukon, il décide de s’installer à Edmonton. Il s’intéresse immédiatement à la politique et participe activement à l’organisation du Parti libéral de l’Alberta. Il fonde aussi le journal hebdomadiare le Courrier de l’Ouest pour défendre les intérêts politiques, économiques et religieux des Franco-Albertains.
Les services francophones
Les journaux
Le 22 octobre 1905, le Courrier de l’Ouest Publishing Company Limited est incorporé. C’est une entreprise au capital de 10 000 $ divisé en 100 parts de 100 $ chacune. Les actionnaires du journal Le Courrier de l’Ouest comptent parmi leurs membres l’avocat Charles W. Cross et Frank Oliver, le propriétaire du Edmonton Bulletin. Le sénateur Philippe Roy détient douze parts de l’entreprise, Cross et Oliver dix parts chacun et Prosper-Edmond Lessard en détient sept. Théodore Revillon de la maison Revillon Frères, Joseph-H. Picard et James K. Cornwall, commerçant et politicien, détiennent cinq parts chacun. Maurice Kimpe, ingénieur civil et consul belge à Edmonton possède deux parts. L’autre part appartient à Campbell Young, un comptable d’Edmonton.
Le premier numéro du Courrier de l’Ouest est distribué le 14 octobre 1905. Les éditeurs sont alors Alex Michelet et Raymond Brutinel (du 14 octobre 1905 au 18 juillet 1907). Alex Michelet occupe le poste seul du 25 juillet 1907 au 31 juillet 1913. Il est remplacé par François-Xavier Boileau du 7 août 1913 au 6 janvier 1916.
De grand format, le journal compte huit pages et paraît tous les jeudi. Il contient un feuil- leton, oeuvre littéraire publiée en tranches, une page féminine dirigée par Magali Michelet, des poèmes écrits par des Franco-Albertains comme Marie Boulanger, Georges Bugnet et plusieurs autres qui se cachent derrière les pseudonymes Eglantine, Beaumont, Georges Ryval.
Le journal a pour premier but de combler le vide qui existe dans le journalisme de l’Ouest. Le journal se veut le porte-parole des catholiques et en politique, le journal se fait un devoir de soutenir le Parti libéral.
On veut aussi faire connaître au monde francophone les avantages qu’offrent les plaines de l’Ouest. En août 1907, le journal publie un numéro spécial sur la colonisation qui est distribué au Québec, aux Etats-Unis et en France. En mars 1911, on commence à publier pendant plusieurs semaines une édition spéciale de 1 500 copies, numéro qui est distribué dans les centres franco-américains du Maine, du Massachussetts, du New Hampshire et du Rhode Island.
Il a des abonnés un peu partout dans le monde. En 1911, la circulation atteint 2 300 copies et 3 000 copies en 1916. En 1908, le Edmonton Bulletin publiait 660 exemplaires et le Journal 1800 copies. Le journal ferme ses portes en janvier 1916 à cause de la crise économique engendrée par la Première Guerre mondiale.
La santé
Les travaux de construction de l’Hôpital de la Miséricorde sous la direction des Soeurs de la Miséricorde débutent. La construction sera terminée cinq ans plus tard.
Saint-Albert
Le village de Saint-Albert reçoit l’électricité. On installe sept réverbères dans les rues. Il y a 1 8oo pieds de trottoirs dans le village.
La Police montée du Nord-Ouest (N.W.M.P.) vient à Saint-Albert.
Saint-Paul-des-Métis
En janvier 1905, un incendie détruit la grande et belle école construite depuis deux ans à Saint-Paul-des-Métis. On ne peut songer à la reconstruire.
Trochu
Le ranch Sainte-Anne, un des grands ranchs de Trochu, appartient à une compagnie de trois actionnaires dont le premier est le neveu du général Trochu qui a défendu Paris en 1870-71. Trochu est le rendez-vous du fils d’un amiral, de plusieurs nobles français et de jeunes officiers italiens. Près du ranch Sainte-Anne, il y a le ranch Jeanne-d’Arc. La première messe est dite au ranch Jeanne-d’Arc par le père Voisin en 1905. L’année suivante, la compagnie du ranch Sainte-Anne construit à ses frais une petite église dont le premier curé est le père Bazin (1908). En 1909, les Soeurs de la charité de Notre-Dame d’Évron arrivent à Trochu. Elles y construisent un couvent, un pensionnat, un hôpital et un noviciat.
La musique
Le choeur de Saint-Joachim est sous l’habile direction du père Hétu, le nouveau maître de chapelle, et de M. C. Hall, le directeur de chant.
Les Soeurs grises de Saint-Albert ont une fanfare et un ensemble de mandolines à l’école.
Une personnalité intéressante
J. Edmond Brault arrive à Edmonton en 1905 et s’installe d’abord à Calgary et ensuite à Morinville et à Legal. Amateur de chevaux de courses, il est aussi doué d’une très belle voix. Il est longtemps membre et directeur des chorales de Saint-Joachim et de l’Immaculée ainsi que des chorales des Chevaliers de Colomb. Il est aussi un des membres fondateurs de la Caisse populaire Saint-Joachim et son président durant près d’un quart de siècle. Il participe aussi très activement à la fondation de la paroisse Sainte-Anne à Jasper Place.
1906
L’alberta
La première législature de PAlberta ouvre le 15 mars. Elle se compose de vingt-cinq membres présidés par M. Charles-W. Fisher. À l’époque, l’Alberta compte 72 841 habitants.
Trois autres centres albertains (Edmonton et Calgary le sont déjà) sont élevés au rang de cité en mai 1906 : Wetaskiwin, Medicine Hat et Lethbridge.
Le 8 mai 1906, la Législature albertaine adopte une loi qui autorise la fondation d’une université. Celle-ci est établie à Strathcona, située sur la rive droite de la Saskatchewan.
L’Eglise
L’école-chapelle de Saint-Antoine (Strathcona) est remplacée par l’école de la paroisse Saint- Antoine située sur la 84e avenue entre la 104e rue et la 105e . En 1939, on dit que l’école-chapelle existe encore et que c’est alors l’annexe de l’église Saint-Antoine. Plus tard en 1913, après la fusion avec les écoles d’Edmonton-nord, une école à quatre classes est érigée à l’angle de la 76e avenue et de la 105e rue. Cet édifice fut abandonné et remplacé par l’école du Mont Carmel en 1925.
Les pères Oblats fondent la paroisse de l’Immaculée-Conception. En 1905, la corporation épiscopale fait l’achat d’un bloc complet de ter- rain entre l’avenue Kinistino (96e rue) et l’avenue Namayo (97e rue), la rue Picard (108e avenue) et la rue Gallagher (108A avenue). Cinq des dix lots achetés sont gardés pour la construction de l’église et du presbytère et les cinq autres sont vendus au bureau des Écoles séparées.
L’église est bénie par Mgr Legal le 8 décembre 1906 lors de la fête de l’Immaculée-Conception à laquelle la nouvelle église est dédiée. Elle a été créée sous la direction du père Jan, curé de Saint-Joachim, et le père Pierre Hétu, vicaire à Saint-Joachim, en a surveillé les travaux de construction. L’année suivante, c’est le père Alphonse Lemarchand qui s’occupe de la nouvelle paroisse.
Dans la nouvelle paroisse, il devient nécessaire de prêcher en quatre langues: français, anglais, polonais et allemand. Le 19 juin 1910, la paroisse est divisée en deux; l’ancienne demeure française alors que la nouvelle, Sacred Heart, devient irlandaise. En 1911, les Oblats cèdent la paroisse de l’Immaculée au clergé séculier. L’abbé Rocque devient le nouveau pasteur de la paroisse en juin 1911. La paroisse Immaculée-Conception ferme ses portes en 2002. Elle est amalgamée à la paroisse Saint-Thomas d’Aquin.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Adéodat Therien remplace le père Jan à Saint-Joachim. Therien est remplacé à son tour par le père Albert Naessens en mai 1907.
Cold Lake
Dès 1906, quelques familles se sont aventurées jusqu’au lac Froid : les familles Adolphe Bibeau, Mathias Lambert et P. Poirier. En 1914, le père Jules LeChevalier y construit une maison-chapelle.
Lafond
Le Big Fish Lake School District No 1494 est établi. Le commissaire le plus âgé est Léonard Lafond de Lafond.
Saint-Albert
Les Soeurs grises donnent du terrain à la Canadian Northern Railway pour la construction d’une gare. On pose la voie ferrée. La Canadian Northern Railway construit un pont de fer sur la rivière Esturgeon en 1907. En 1912, un nouveau pont est construit pour le Dunvegan Railway. En 1922, le Canadien National acquiert le Canadian Northern.
Saint-Edouard
Les premiers colons arrivent à Saint-Edouard. La première paroisse de Saint-Edouard est desservie par le père Jean-Marie Leclainche.
Saint-Paul-des-Métis
Le père Therien va au Québec recruter des colons canadiens-français pour la colonie de Saint-Paul-des-Métis. C’est à ce moment que s’ouvre la première école secondaire.
Saint-Vincent
La paroisse Saint-Vincent de Saint-Vincent est fondée en 1906.
1907
L’Église
Le père Lacombe célèbre son 80e anniversaire à Montréal avec l’Archevêque Bruchési.
Les politiciens francophones
Hector Landry, le deuxième vice-président de l’association conservatrice d’Edmonton, est élu vice-président du Parti conservateur provincial en 1907. Il est le seul conservateur francophone à se porter candidat à un siège durant la période de 1905 à 1914. Lors de l’élection du 17 avril 1913, il est défait dans la circonscription de Saint-Albert au profit de Lucien Boudreau.
J.H. Picard brigue les suffrages pour la mairie d’Edmonton. Il est défait par W.A. Griesbach âgé de 27 ans.
Les associations francophones de l’Alberta
Les Chevaliers de Colomb établissent le Conseil d’Edmonton N0.1184. Le grand Chevalier est M. W. Gariépy.
Bonnyville
Moose Lake
Le missionnaire-colonisateur de l’Alberta, l’ab- bé Joseph Albéric Ouellette, vient de Montréal avec une trentaine de chefs de familles. Au printemps de 1907, le père Therien réalise son rêve de coloniser la région de Moose Lake (près de Bonnyville). Pendant une visite à Beaumont, il réussit à convaincre ces mêmes colons nouvellement arrivés de s’aventurer dans la région du Moose Lake. Vers la fin de mai 1907, les huit premiers colons sont arrivés. Au nombr e de ces pionniers se trouvent Philorum Ouellette, frère du colonisateur, et MM Albert Dargis et Wilfrid Ouimet, Aimé Marcotte, Hormidas Boisvert, Jos Mercier, Oliva Martel et Corne Ouimet. En 1908, le père François Bonny est le premier prêtre résident de Bonnyville. On établit le premier bureau de poste de Saint-Louis de Moose Lake en 1908.
Calgary
La première initiation de la société des Chevaliers de Colomb de Calgary a lieu en janvier 1907.
Lafond
Ouverture du premier bureau de poste à Lafond situé à un mille et demi du village. Le bureau est situé dans le foyer de Borrmé Lafond Sr.
Red Deer
En 1907 (certaines sources disent 1910), les pères de Thinchebray qui étaient installés à Innisfail déménagent à Red Deer, à la paroisse Sacré-Coeur où il y déjà la famille Hermary. Cette paroisse se développe si bien qu’au bout de quelques années, il y a 80 familles dont les 80 % sont de langue française. À la demande de Mgr O’Leary, les pères français de Tinchebray quittent Red Deer en 1924.
Saint-Albert
Saint-Albert achète deux pompes à incendie. Elles seront consumées par les flammes lors de l’incendie de la grange de Léon Levasseur en 1911.
Fleury Perron est élu maire de Saint-Albert.
Trochu
La fondation de la paroisse de Trochu remonte à 1907 alors qu’on y a construit une église dédiée à Sainte-Anne des Plaines. Ce sont des religieux français, les pères de Tinchebray, qui en sont responsables. En 1914, il y a une école dirigée par les Soeurs de la Charité d’Evron arrivées en 1909. Les soeurs dirigent aussi un pensionnat pour jeunes filles et enfants. Elles ont également fondé un hôpital en 1911.
1908
Edmonton
Le Courrier de l’Ouest annonce l’arrivée du premier tramway électrique transporté à Edmonton par voie du Canadien Pacifique. Le tramway sera en opération avant la fin de semaine et le service régulier commencera le premier novembre, tel que promis par son honneur le maire McDougall.
Les politiciens francophones
Wilfrid Gariépy, un jeune avocat francophone, remporte les élections au conseil municipal de 1908. Il y siège jusqu’en 1910, date à laquelle il laisse le domaine municipal pour se consacrer à une carrière en politique provinciale.
Les associations francophones
Fondée en 1894, la Société Saint-Jean-Baptiste se modernise en 1908. Le comité administratif et les anciens membres de la direction sont remplacés par un simple bureau de direction composé d’un président, d’un trésorier et de quatre directeurs. Le nom officiel est changé pour celui d’Association Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton. Les membres du bureau de direction ont davantage de pouvoir. Le mode d’amendement de la constitution est modifié. Dorénavant peut devenir membre « tout Canadien d’origine française de père ou de mère et tout étranger de langue française appartenant à la religion catholique résidant dans la province. » Le président honoraire, de préférence, sera le Canadien français de la Province ayant la position sociale la plus élevée.
Les buts de l’association sont d’unir les Canadiens français de PAlberta et plus spécialement de la ville d’Edmonton en leur donnant l’occasion de se rencontrer; de favoriser le développement et l’étude de la langue française dans l’Ouest; de veiller aux intérêts nationaux et de contribuer à la prospérité et au bien-être de la population de langue française et des membres de l’association.
La célébration de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin, a lieu à Morinville et elle attire 1 500 (certaines sources disent 1 800) participants. Après la messe, une procession composée d’une ving- taine de chars allégoriques défile dans les rues. Un grand banquet réunit 400 convives.
L’éducation
Edmonton
On fonde la University of Alberta, avec comme président Henry Marshall Tory jusqu’en 1928. Le premier groupe d’étudiants s’inscrit à la University of Alberta le 23 septembre. La première année, 45 étudiants la fréquentent; l’année du départ du président Tory, on en compte plus de 1 600.
Bonnyville
En 1908, on construit la première église en bois équarri près de Jessie Lake (lac Des-Deux-Iles) à Bonnyville. Le premier prêtre résident est le père Bonny. Il part en 1910. De 1910 à 1912, le père LeGoff du lac Froid et l’abbé R. Guertin de Saint-Vincent desservent à tour de rôle la mission Saint-Louis de Bonnyville. En 1912, l’abbé Barrette construit une église-presbytère. L’abbé Boucher arrive à Bonnyville en 1913. Le 7 décembre de la même année, l’honorable P.E. Lessard fait don d’un orgue pour l’église Saint- Louis.
À Bonnyville, Mlle Ernestine Ouimet enseigne une classe de sept jeunes garçons et filles. Ernestine est la première institutrice de la région.
Chauvin
Le village de Chauvin, situé au sud-est d’Edmonton, a vu le jour en 1908 et doit son nom à George Von Chauvin de Londres qui était directeur de la Grand Trunk Railway. Au début, la population est formée surtout de familles francophones venues de Morinville, de Saint-Albert et d’Edmonton. Les catholiques y construisent une église en 1917.
Lac-la-Biche
Plusieurs familles canadiennes-françaises arrivent au Lac-la-Biche en août 1908. La compagnie de chemin de fer Alberta and Great Waterways Ry a déjà commencé les travaux d’ar- pentage. En octobre, M. Côté, arpenteur, est arrivé au Lac-la-Biche pour diviser une terre qui longe le lac en lots de ville.
Lafond
On retrace les origines de la paroisse Saint- Bernard de Lafond à 1908 alors que le père Husson venait de Saddle Lake pour y dire la messe une fois par mois. Le premier prêtre résident est le révérend Josephat Hamlin. La nouvelle église est construite en 1924-25 par le père Tessier. L’église est bénie par Mgr O’Leary en 1926 sous le vocable Saint-Bernard.
Pincher Creek
Le Juniorat Saint-Jean-Apôtre est fondé à Pincher Creek dans une paroisse desservie par les Oblats.
Plamondon
Le 7 mai 1908, un groupe de Franco-Américains partent du Michigan avec à sa tête M. Joseph Plamondon. Ce dernier est venu passer quelque temps à Morinville l’année précédente et le pays lui a plu. Le contingent arrive à Morinville le 13 mai et y demeure jusqu’à la mi-juillet. La caravane est composée de douze voitures dont huit tirées par des chevaux et quatre tirées par des boeufs. Il s’agit de Joe Plamondon et ses trois fils, son frère Évangeliste et trois de ses fils, Francis Duperron, ses deux fils et sa fille, les familles de Joe Harper, John Lamie Oliver St. Jean, Ferdinand Plamondon, Pierre Plamondon, Olivia St. Jean, Esdras Bélanger et Denis Cagle. Ils arrivent à Plamondon 16 jours plus tard, le 28 juillet 1908. La paroisse de Plamondon porte le nom de Saint-Isidore.
Le théâtre et la musique
Emile Tessier, le secrétaire-trésorier et plus tard le surintendant des écoles catholiques d’Edmonton, dirige le Cercle canadien d’Edmonton, troupe de théâtre de l’époque.
La paroisse de l’Immaculée-Conception organise un club dramatique et musical.
1909
L’Alberta
Aux élections partielles de juillet 1909, le cabinet Rutherford remporte la victoire et sur les 42 députés élus, trois (Saint-Albert, Pékan et Athabasca) sont catholiques et canadiens-français.
L’édition du Courrier de l’Ouest du 7 octobre rapporte que la pierre angulaire des édifices du Parlement provincial a été posée la semaine précédente.
L’édition du journal Le Courrier de l’Ouest du 14 octobre annonce que le gouvernement provincial de l’Alberta vient d’ordonner la traduction en français de cinq nouvelles lois de la province : la loi concernant les magistrats de police et les juges de paix, la loi concernant la garantie des batteurs de grains, la loi concernant les constables, les ordonnances concernant les encanteurs et les colpolteurs et la loi sur les mines de charbon.
Edmonton
Arrivée du chemin de fer Grand Trunk Pacifie à Edmonton.
Selon le journal francophone Le courrier de l’Ouest, le maire d’Edmonton prédit que le recensement de 1911 fixera le chiffre de la population d’Edmonton à 30 000 habitants.
L’Église
Le père Lacombe fonde la maison Lacombe à Midnapore. Sous la direction des religieuses de la Providence, cette maison abrite de nombreux orphelins et des personnes du troisième âge. L’ouverture officielle a lieu le 9 novembre 1910. L’édifice compte trois étages et peut abriter 70 personnes. Pat Burns de Calgary, l’ami du père Lacombe, a donné le terrain (200 acres) et lord Strathcona, un autre ami, a donné la somme de 10 000 $ pour la construction de l’édifice.
Les Soeurs grises marquent le cinquantenaire de leur arrivée en Alberta.
Jubilé de diamant d’ordination du père Lacombe.
L’édition du 9 décembre du Courrier de l’Ouest rapporte l’ouverture prochaine du couvent catholique des Fidèles compagnes de Jésus situé sur la rue Picard et la 10e rue à côté de l’École Séparée.
Les politiciens francophones
Pour la première fois un Canadien français entre au conseil des ministres albertains. P.-E. Lessard devient ministre sans portefeuille en octobre 1909 à l’âge de 36 ans seulement. Il est ministre d’État de 1909 à 1910, mandat ministériel de courte durée à cause de la crise de Y Alberta and Great Waterways Railway. Rutherford et son cabinet démissionnent le 26 mai 1910. Le nouveau premier ministre est A.L. Sifton. Lessard est réélu dans la circonscription de Saint-Paul en avril 1913.
Né au Québec (gendre de Joseph Hormidas Gariépy), il est venu à Edmonton seulement onze ans plus tôt. Organisateur actif du Parti libéral de l’Alberta aux postes de président de la section d’Edmonton de l’Association libérale de l’Alberta et de président de l’Association libérale du district fédéral d’Edmonton, il est élu député de la circonscription de Pakan (région de Saint-Paul-des-Métis) le 15 mars 1909. Il a été membre actif du Board of Trade d’Edmonton pendant sept ans, membre du conseil de cet organisme pendant deux ans et commissaire à la Commission des écoles séparées pendant quatre ans.
En 1909, Jean Léon Côté, arpenteur, ingénieur civil, député, secrétaire provincial et sénateur, est élu député libéral à l’Assemblée législative de l’Alberta pour le comté d’Athabasca. À l’élection suivante, il se présente dans le comté de Grouard où il est député jusqu’à sa nomi- nation de sénateur en 1923. En 1918-19, le premier ministre de l’Alberta. M. Stewart, l’invite à se joindre au gouvernement à titre de secrétaire provincial. Il remplace M. Wilfrid Gariépy qui est retourné à Trois-Rivières où il sera élu député fédéral. M. J.-L. Côté est nommé commissaire-adjoint du Canada à l’exposition internationale de Bruxelles qui a lieu en 1910. Jean-Léon Côté est mort le 25 septembre 1924. Le village de Jean-Côté dans la région de la Rivière-la-Paix porte son nom.
Lucien Boudreau est élu maire de Saint-Albert. Il sera remplacé l’année suivante par H.B. Dawson. En 1911, Léon Levasseur est élu maire. Le Dr Giroux sera élu en 1915 et sera remplacé par Michael Hogan en 1918.
Lucien Boudreau s’établit en Alberta en 1895. Son premier emploi est comme commis au magasin de M. David Moreau, marchand à Strathcona. Plus tard il devient co-propriétaire de l’hôtel Astoria à Saint-Albert. En 1909, il est élu député libéral à l’assemblée législative albertaine pour le comté de Saint-Albert. Il s’était présenté en 1905 mais avait perdu ses élections par 35 voix seulement. Il est réélu aux élections de 1913 et de 1917. Défait en 1921 par les Fermiers-unis, il reprend son siège en 1925.
Le commerce
Alex Lefort remplace Charles-E. Barry au poste de gérant de la Banque d’Hochelaga. Cette dernière est une institution bancaire du Québec qui a été fondée en 1874 et qui sera, après 1924, incorporée à la Banque nationale. Sa succursale à Edmonton s’efforce de servir de centre financier auprès de la communauté française d’Edmonton.
Lemarchand Mansion situé au coin de la 116e rue et de la 100e avenue est construit en 1909. Dans sa conception initiale, l’édifice contenait 43 appartements de deux à sept pièces, avec éclairage électrique, chauffage central à vapeur, ascenseurs et entrées pour cuisinières à gaz. Construit par Charles May, il coûte environ 125 000 $.
Le propriétaire est René Lemarchand qui devient millionnaire. Né a Sarthe en France, il se rend à Edmonton avec l’encouragement de son frère, le père Alphonse Lemarchand.
Les services francophones
Les journaux
Adéodat Boileau quitte son poste d’administrateur du Courrier de l’Ouest. Arrivé en Alberta en 1905 avec son père François-Xavier Boileau, la famille habite d’abord Duvernay puis, en octobre, s’installe à Edmonton où le père collabore avec le sénateur Roy et avec P.-E. Lessard à la fondation du journal. François- Xavier en est le rédacteur. Adéodat Boileau devient un des rares champions du Parti conservateur parmi la population francophone.
Le journal Le Progrès dont la direction et la rédaction sont assurées par Orner Saint-Germain est lancé au cours de la campagne électorale de février 1909. Il a été fondé par Wilfrid Gariépy qui veut se donner un moyen de faire connaître son programme électoral. Le premier numéro paraît le 27 février.
Le journal appartiendra ensuite à T.L. Girard et J. Adolphe Nantel, à Romuald Morin (Adolphe Nantel en est resté l’éditeur) et à Orner St- Germain à compter du 28 octobre 1909. Morin est resté directeur et Nantel est l’éditeur. Peu après, St-Germain établit la Compagnie de Publication du Progrès (Progressive Printing Company Limited) et embauche de nouveaux employés.
En 1912, Gariépy rachète le journal. Le 4 janvier 1912, Gariépy est nommé président de la Progressive Printing Company Ltd avec Orner St-Germain à titre de secrétaire-trésorier et gérant de la compagnie. Gariépy et St-Germain sont les deux principaux actionnaires de la Progressive Printing Company Limited qui vient d’acheter la Cie de Publication du Progrès Limitée. Le 28 mars 1912, St-Germain démissionne comme gérant et vend ses parts à Gariépy. En novembre 1912, Eugène Charrier devient directeur adminis- trateur et gérant. En décembre 1913, le journal change son nom et devient le Progrès Albertain, un organe de promotion pour la colonisation, un porte-parole des revendications des Franco-Albertains de décembre 1913 à juin 1915.
Grouard
Lesser Slave Lake Post prend le nom de Grouard en 1909.
Morinville
Le couvent de Morinville est terminé.
Plamondon
À Plamondon, Léon Quatre ouvre un petit magasin. On ouvre aussi un bureau de poste sous le nom de Plamondville.
Saint-Paul-des-Métis
Saint-Paul-des-Métis devient un hameau. Il sera nommé village en 1912.
Après l’échec de la colonie de Saint-Paul-des-Métis, les pères Oblats fondent la paroisse de Saint-Paul. Les quatre cantons de la réserve de Saint-Paul sont ouverts et à la porte de l’agence des terres à Edmonton, cinq cents Canadiens français attendent leur tour, nuit et jour, durant trois jours pendant la semaine sainte pour faire inscrire le numéro de leur terrain. Le 10 avril (samedi saint) le bureau ouvre à 9 heures. À 17 heures, 450 homesteads sont déjà retenus. On dit que c’est de ce moment que date véritablement la fondation de la paroisse canadienne-française de Saint-Paul et la naissance de la colonisation : Saint-Edouard, Saint-Vincent, Lafond, Brosseau-Duvernay, Sainte-Lina et même Bonnyville, Saint-Joseph et le Lac Froid.
Trois curés se sont succédés : le père Therien de 1896 à 1918; le père Joseph Tessier de 1918 à 1926 (construit la salle paroissiale, prépare la fondation de l’hôpital, développe l’organisation scolaire et la colonisation, précipite l’arrivée du chemin de fer en 1920) et le père Ludovic Larose. Les nombreux assistants sont : le père Jean- Marie Leclainche, le père Dagenais, le père Louis Simard et le père Hétu.
Le premier hôtel, Hôtel Saint-Paul, est contruit.
Trochu
La congrégation des Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron arrive à Trochu en 1909.
1910
Le Canada
On organise une réception à Saint-Albert au mois d’août 1910 en l’honneur du premier ministre Wilfrid Laurier.
Les autres provinces et territoires
Fondation du journal Le Devoir par Henri Bourrassa.
L’Alberta
Arthur L. Sifton est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement libéral qui entre en pouvoir le 26.05.1910).
La province adopte un projet de loi pour l’ob- tention de la gestion des ressources naturelles sur son territoire.
Le 22 septembre le lieutenant-gouverneur de l’Alberta pose la première pierre de l’hôpital Royal Alexandra à Edmonton.
Grâce à un barrage construit par le gouvernement fédéral sur la Petite-Rivière-des-Esclaves, un bateau à vapeur de la compagnie Northern Transportation effectue pour la première fois le trajet entre Athabasca Landing et Grouard. Avant la contruction du barrage, un portage était nécessaire.
Edmonton
En creusant l’excavation nécessaire pour l’un des piliers du pont reliant Edmonton à Strathcona, les terrassiers ont découvert une veine de charbon de près de deux pieds d’épaisseur. Le charbon extrait est utilisé sur place par les machines à vapeur de l’entreprise du pont.
La Compagnie du CPR se déclare prête à entreprendre la construction d’un pont reliant Edmonton et Strathcona.
Edmonton est la ville canadienne qui a prospéré le plus rapidement au cours des trois dernières années. En 1910, on y compte déjà 2 368 appareils téléphoniques.
Le YWCA ouvre son premier édifice.
Les politiciens francophones
L’organisation du Club Laurier débute au mois de mars 1910. L’élite de la communaut é francophone veut créer u n organisme poli- tique destiné à représenter la communaut é comme une entité distincte et on espère qu’avec le temps on arrivera à persuader toutes les sociétés libérales des centres francophones de l’Alberta de se regrouper en une organisa- tion générale. Le premier bureau de direction du Club Laurier se compose de quatorze personnes : le sénateur Roy, le président hono- raire, R-E. Lessard, J.-L. Côté et L. Boudreau, vice- présidents honoraires, J.-H. Picard, président, le docteur A. Biais, vice-président, le major DeBlois Thibodeau, secrétaire et H. Milton Martin, Wilfrid Gariépy, Léo Savard, J.-E. Thériault, Stanilas LaRue, Louis Madore et Joseph Beauchamp, membres du comité exécutif.
Les associations francophones de l’Alberto
Le nouveau président de l’Association Saint- Jean-Baptiste d’Edmonton est Louis Madore, un avocat bien connu de la ville.
L’édition du 23 juin du Courrier de l’Ouest rapporte que plus d’une centaine de personnes célèbrent la Saint-Jean-Baptiste à Rivière-qui-Barre. Elles veulent jeter les bases d’un grand congrès national des francophones dit l’édition du Courrier de l’Ouest du 30 juin 1910. Une des propositions acceptées lors de cette rencontre demande que le bureau d’organisation de ce congrès se compose d’un président, de deux vice-présidents, d’un secrétaire et d’un trésorier choisis parmi les membres de la société d’Edmonton et que chaque société de la province nomme deux délégués qui feront partie du comité d’organisation qui aura son siège à Edmonton. On adopte aussi la résolution que W. Gariépy soit élu président actif de ce congrès.
Le général Sir Robert Baden-Powell, fondateur des Scouts, est de passage à Edmonton afin de procéder à l’inspection des cadets du Canada. Il sera de retour en avril 1935, juste à temps pour souhaiter la bienvenue à la nouvelle troupe canadienne-française formée à Edmonton quelques jours avant son arrivée.
Les services francophones
Les journaux
L’abonnement au Courrier de l’Ouest coûte 1 $ par année, 1,50 $ si livré à domicile.
Éducation
Edmonton
En 1910, le Juniorat Saint-Jean, fondé à Pincher Creek en 1908, déménage à Edmonton. On occupe une maison sur la 111e rue à deux pas de l’Eglise Saint-Joachim.
Bonnyville
Le village de Bonnyville doit son nom au père E. Bonny qui s’est rendu dans le district de Moose Lake en 1910 pour y fonder une nouvelle paroisse qui a été placée sous le vocable de Saint-Louis. Le père Bonny appartenait à la Société des pères Blancs d’Afrique. Peu après son arrivée, on ouvre un bureau de poste à cet endroit et c’est à ce moment que Bonnyville reçoit son nom.
En février 1910, une société Saint-Jean-Baptiste est organisée à Bonnyville grâce à l’initiative de M. l’abbé Bonny.
Fort Kent
Le 29 mars 1910, les familles d’Alexis et Maxime Levasseur, de Joseph Bouchard, et de Willie Michaud arrivent à Vegreville. Ils se rendent ensuite à l’endroit qui va devenir Fort Kent. L’église est construite en 1920. Un peu plus tard, Alphonse Levasseur, fils d’Alexis, fait une demande pour un bureau de poste et suggère les noms de Saint-Joseph et de Fort Kent ce dernier en l’honneur de sa mère née à Fort Kent dans le Maine. Les autorités retiennent le nom de Fort Kent.
Legal
Legal est relié à la ligne principale de téléphone.
Morinville
Du gaz d’éclairage a été découvert à Morinville par la California-Alberta Oil. Le jet de flamme aurait eu plus de 30 pieds.
La compagnie de téléphone de Morinville vend sa ligne au gouvernement provincial.
Picardville
La paroisse Saint-Benoit de Picardville est fondée en 1910.
Plamondon
La première école est établie à Plamondon. Jos Plamondon a construit une cabane assez grande pour servir à la fois d’école et de chapelle. Sa fille Dellamen, âgée de douze ans, est responsable de 27 élèves. En 1911, on construit une église séparée. Le premier curé résident est le père Ovila Lepage arrivé le 2 février 1915.
Saint-Albert
Quelques centaines de milliers de dollars serviront à mettre en exploitation des mines importantes de charbon dans la région de Saint-Albert.
Saint-Paul-des-Métis
L’édition du 5 mai 1910 du Courrier de l’Ouest annonce l’organisation d’une société Saint-Jean-Baptiste à Saint-Paul-des-Métis.
Vegreville
Un train spécial transportant 300 Canadiens français est arrivé à Vegreville en juillet. Ils viennent dans l’Ouest sous les conseils de l’abbé Ouellette. Ils formeront une colonie nouvelle dans la région de Saint-Paul-des-Métis.
Les Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron ouvrent un hôpital à Vegreville.
1911
Le Canada
Sir Robert Laird Borden est premier ministre du Canada de 1911 à 1920 (gouvernement conservateur du 10.10.1911 au 12.10-1917 et gouvernement Union du 12.10.1917 au 1o.07.1920).
À partir du 17 mai, le Canadian Pacific Railway offre un service quotidien express entre Edmonton et Winnipeg. Le voyage dure 32 heures.
Le Fédéral reconnaît le droit des provinces de l’Ouest à leurs ressources naturelles, c’est-à-dire les mines, les minéraux, le bois et les terres à bois.
Le gouverment fédéral procède à la création d’un troupeau de plus de mille bisons à Wainwright.
L’Alberta
The Alberta Compulsory School Law oblige désormais les enfants âgés de 8 à 13 ans à fréquenter l’école primaire.
Le premier ministre albertain Sifton partira le 19 mai pour Londres pour assister au couron- nement du roi George V. Il ne sera de retour qu’en août.
On s’apprête à la construction d’une voie ferrée électrique pour relier Médecine Hat et Banff à Calgary, par la compagnie Alberta Electric By.
Edmonton
962 permis de construction ont été émis à Edmonton depuis le début de l’année, dont les permis pour deux églises.
On annonce la construction d’un réseau de tramways reliant Edmonton à toutes les localités d’importance dans un rayon de 30 km.
Le conseil municipal d’Edmonton reçoit une réponse favorable pour l’implantation d’une bibliothèque publique.
Début de la construction des piliers du pont High Level entre Edmonton et Strathcona.
La Compagnie de la baie d’Hudson vend à environ 5 ooo $ l’acre des terrains près de fort Edmonton qu’elle avait obtenus pour quelques sous quarante ans auparavant.
L’Église
Les religieuses de la Charité de Notre-Dame d’Evron arrivent en Alberta en 1911 et s’instal- lent à Saint-Jean suite à l’invitation du père Leduc, vicaire général des Oblats et lui-même originaire d’Evron. Elles resteront à Saint-Jean plus de cinquante ans.
Les religieuses de la Charité de Notre-Dame d’Evron ont donné de nombreuses années de service partout dans la province, dans les écoles auprès des Amérindiens et encore auprès des malades soignés dans leurs hôpitaux.
La colonisation
Le père Giroux est nommé missionnaire colonisateur.
L’Église
En 1911, le frère Antoine Kowalczyk arrive au Juniorat Saint-Jean. Il va y consacrer trente-six ans de sa vie dans une grande réputation de sainteté. Cinq ans après sa mort, l’Eglise commence son procès de béatification.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Pierre Cozanet devient le nouveau pasteur de Saint-Joachim. Il sera remplacé en 1914 par le père Lemarchand.
Les politiciens francophones
Après l’élection du gouvernement Borden en sep- tembre 1911, certains membres de la communauté francophone fondent le Club conservateur canadien-français (le pendant du Club Laurier). Le bureau de direction du club se compose d’Octave Derome, président, de J.-N. Pomerleau, vice-président, d’Adéodat Boileau, secrétaire-trésorier et du docteur R. de Lotbinière-Harwood, de Jules Roy, d’A.-C. Larivière, d’A. Denis, de H.A. Mackie et de J. Préfontaine.
Nommé sénateur en 1905, Philippe Roy est nommé au poste de commissaire-général du Canada à Paris par le gouvernement fédéral en 1911. Il quitte son siège au Sénat et celui-ci est accordé à A.-E. Forget, ancien lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest et premier lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan. Décédé en 1923, Forget est remplacé par J.-L. Côté.
Milton Martin est élu président de l’Association des libéraux d’Edmonton.
Les associations francophones du Québec
La Société du parler français au Canada, fondée au Québec en juin 1902 dans le but de promouvoir la langue française et les intérêts de ceux qui la parlent, convoque à Québec un Congrès de la langue française au Canada.
La filiale albertaine des Artisans voit le jour en 1911, quelques mois après la naissance de l’Alliance nationale en octobre 1911. Ces deux filiales font partie d’un système fédératif qui se propose de rejoindre tous les catholiques francophones d’Amérique dans le but d’unifier leurs intérêts moraux et matériels. En plus d’offrir à la communauté divers services financiers d’assurance-vie, d’assurance-accident et de prêt, une partie des activités ont une orientation sociale.
Fondée en 1892 par l’archevêque de Montréal, Mgr Fabrer, l’Alliance nationale fait son apparition à Edmonton en 1911. En 1913, tous les officiers sortant de charge sont réélus sous la présidence de M. A.L. Auger, le sous- inspecteur des postes. Parmi les membres on remarque le nom de M. Alex Lefort, le gérant de la banque d’Hochelaga et celui de Jules Royal, le sous-commissaire des Terres fédérales.
Les services francophones
Les journaux
L’Avenir de l’Ouest est fondé par M. L.-A. Giroux. Un seul numéro est publié.
En janvier 1911, Wilfrid Gariépy fonde le journal L’Ouest Canadien avec la devise « Aux énergiques l’avenir ». Le journal prend son nom du premier journal francophone publié en Alberta en 1898. Ce journal n’est pas publié longtemps. En 1912, Gariépy a repris possession du journal Le Progrès.
L’éducation
Edmonton
Le premier district scolaire séparé fondé en 1889 est remplacé par le District de l’école séparée d’Edmonton-Nord qui est appelé, lui aussi, à disparaître lorsqu’il est absorbé par les autres districts d’écoles séparées en 1913.
En 1910, le père Jan obtient de l’honorable Rutherford quelques hectares de terrain au sud de la ville d’Edmonton. En 1911, on y cons- truit un édifice à trois étages en briques rouges. C’est le Juniorat Saint-Jean inauguré le 27 décembre 1911. On en profite pour offrir la première séance dramatique de Saint-Jean, The Hidden Gem.
Calgary
Population de Calgary : 55 300 habitants.
Lamoureux
L’église de Lamoureux est terminée et l’on dit que c’est l’une des plus jolies du diocèse.
LeGoff
De 1911 à 1918, le père LeGoff est le curé résident de la paroisse Saint-Raphaël de la Mission à LeGoff. Un peu plus tard le père Emile Fabre demeure à la Mission Saint-Raphaël et il visite les foyers des pionniers à Cold Lake. Il se rend le plus souvent chez les Poirier et les Arsenault.
Vegreville
Le 4 octobre, bénédiction et inauguration de l’Hôpital général de Vegreville.
Histoire/recherche
Le 26 avril, un banquet a lieu à Edmonton pour célébrer le 25e anniversaire de la création à Saint-Albert de la première Société Saint- Jean-Baptiste en Alberta.
Le théâtre
En 1911, on joue la « Représentation de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ » à Saint-Albert, spectacle qui comporte trente tableaux vivants. Le projet regroupe 140 acteurs dont un choeur de 20 jeunes filles qui annonce chaque tableau. Le spectacle sera aussi joué à Edmonton devant plus de 800 spectateurs. L’organisation, la mise en scène et la direction musicale sont des pères Gaborit, Lebris et Philippot.
En 1911, le Juniorat Saint-Jean qui deviendra la Faculté Saint-Jean en 1978, joue ses premières pièces de théâtre pour marquer l’inauguration de son nouvel édifice le 27 décembre, fête de Saint Jean, patron du Juniorat.
En 1911, Sarah Bernhardt s’arrête à Edmonton, la capitale albertaine figurant sur le trajet de sa tournée d’adieu à l’Amérique. La représentation aura lieu entièrement en français.