Chronologie
De 1905 à 1925
1905
Le Canada
On adopte au Canada la première loi sur la télégraphie sans fil en 1905.
L’Alberta
Le 21 février 1905, Sir Wilfrid Laurier présente au parlement du Canada un projet de loi qui crée dans les territoires deux grandes provinces appelées la Saskatchewan et l’Alberta. Adoptée le 29 juin 1905, la loi ne vient en vigueur que le 1er septembre suivant. À l’article 16, on prévoit que les lois territoriales continueront de s’appliquer tant qu’elles « ne dérogent à aucune disposition de la présente loi ou…que la présente loi ne contient pas de disposition destinée à leur être substituée. » (Bastarache et Beaudoin, p. 3). L’article 110 tel que modifié en 1891 a donc été reçu en Alberta.
La loi de 1905 donne un gouvernement régulier avec une législature identique à celle des autres provinces du Canada. Edmonton devient la capitale de l’Alberta et Régina de la Saskatchewan. M. A-E. Forget est nommé le premier lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan et Georges-H.-V. Bulyea celui de l’Alberta.
En 1905, au moment où le premier ministre du Canada Wilfrid Laurier crée la province de l’Alberta, Alexander-Cameron Rutherford est le président de l’Association libérale de l’Alberta. Le lieutenant-gouverneur Bulyea le nomme alors premier ministre de la nouvelle province. Ce geste suscite toute une controverse. Deux mois plus tard cependant, Rutherford est confirmé dans son poste alors que les libéraux remportent 23 des 25 sièges de la Législature albertaine lors de la première élection provinciale. Aucun Canadien français n’est élu.
Rutherford remplit aussi les fonctions de trésorier provincial et de ministre de l’Education. C’est lui qui choisit le site de la législature albertaine et qui met sur pied notre système provincial de téléphone. Rutherford et son cabinet choisissent aussi Edmonton comme site de la University of Alberta.
De par leur constitution (l’article 17), ces nouvelles provinces ont des écoles publiques et des écoles séparées. Les premières sont établies par la majorité des contribuables d’une localité et les secondes sont établies par la minorité du même endroit.
La loi maintient la situation établie en 1892 : l’anglais est la langue d’enseignement mais on permet un certain usage du français dans les classes primaires. Aucune instruction religieuse ne doit être permise en dehors de la dernière demi-heure de la classe.
Chacune de ces écoles est entretenue par des taxes prélevées sur la partie de la population qui en bénéficie auxquelles s’ajoutent des octrois du gouvernement basés sur la quantité et la qualité de l’instruction donnée. Le pays est divisé en districts scolaires qui sont gouvernés par des com- missaires élus par la population intéressée et qui ont le droit de nommer les instituteurs qui doivent être munis d’un diplôme accordé ou reconnu par la province où ils enseignent.
L’Edmonton
L’arrivée du chemin de fer Canadian Northern à Edmonton.
L’Église
Le presbytère de Saint-Joachim devient le siège de l’administration des Oblats et le père Henri Grandin, nommé vicaire des missions, s’y installe. Deux ans plus tard, le presbytère devient la maison provinciale et dix dans plus tard, ce même presbytère deviendra le scolasticat oblat.
1906
L’alberta
La première législature de PAlberta ouvre le 15 mars. Elle se compose de vingt-cinq membres présidés par M. Charles-W. Fisher. À l’époque, l’Alberta compte 72 841 habitants.
Trois autres centres albertains (Edmonton et Calgary le sont déjà) sont élevés au rang de cité en mai 1906 : Wetaskiwin, Medicine Hat et Lethbridge.
Le 8 mai 1906, la Législature albertaine adopte une loi qui autorise la fondation d’une université. Celle-ci est établie à Strathcona, située sur la rive droite de la Saskatchewan.
L’Eglise
L’école-chapelle de Saint-Antoine (Strathcona) est remplacée par l’école de la paroisse Saint- Antoine située sur la 84e avenue entre la 104e rue et la 105e . En 1939, on dit que l’école-chapelle existe encore et que c’est alors l’annexe de l’église Saint-Antoine. Plus tard en 1913, après la fusion avec les écoles d’Edmonton-nord, une école à quatre classes est érigée à l’angle de la 76e avenue et de la 105e rue. Cet édifice fut abandonné et remplacé par l’école du Mont Carmel en 1925.
Les pères Oblats fondent la paroisse de l’Immaculée-Conception. En 1905, la corporation épiscopale fait l’achat d’un bloc complet de ter- rain entre l’avenue Kinistino (96e rue) et l’avenue Namayo (97e rue), la rue Picard (108e avenue) et la rue Gallagher (108A avenue). Cinq des dix lots achetés sont gardés pour la construction de l’église et du presbytère et les cinq autres sont vendus au bureau des Écoles séparées.
L’église est bénie par Mgr Legal le 8 décembre 1906 lors de la fête de l’Immaculée-Conception à laquelle la nouvelle église est dédiée. Elle a été créée sous la direction du père Jan, curé de Saint-Joachim, et le père Pierre Hétu, vicaire à Saint-Joachim, en a surveillé les travaux de construction. L’année suivante, c’est le père Alphonse Lemarchand qui s’occupe de la nouvelle paroisse.
Dans la nouvelle paroisse, il devient nécessaire de prêcher en quatre langues: français, anglais, polonais et allemand. Le 19 juin 1910, la paroisse est divisée en deux; l’ancienne demeure française alors que la nouvelle, Sacred Heart, devient irlandaise. En 1911, les Oblats cèdent la paroisse de l’Immaculée au clergé séculier. L’abbé Rocque devient le nouveau pasteur de la paroisse en juin 1911. La paroisse Immaculée-Conception ferme ses portes en 2002. Elle est amalgamée à la paroisse Saint-Thomas d’Aquin.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Adéodat Therien remplace le père Jan à Saint-Joachim. Therien est remplacé à son tour par le père Albert Naessens en mai 1907.
Cold Lake
Dès 1906, quelques familles se sont aventurées jusqu’au lac Froid : les familles Adolphe Bibeau, Mathias Lambert et P. Poirier. En 1914, le père Jules LeChevalier y construit une maison-chapelle.
Lafond
Le Big Fish Lake School District No 1494 est établi. Le commissaire le plus âgé est Léonard Lafond de Lafond.
Saint-Albert
Les Soeurs grises donnent du terrain à la Canadian Northern Railway pour la construction d’une gare. On pose la voie ferrée. La Canadian Northern Railway construit un pont de fer sur la rivière Esturgeon en 1907. En 1912, un nouveau pont est construit pour le Dunvegan Railway. En 1922, le Canadien National acquiert le Canadian Northern.
Saint-Edouard
Les premiers colons arrivent à Saint-Edouard. La première paroisse de Saint-Edouard est desservie par le père Jean-Marie Leclainche.
Saint-Paul-des-Métis
Le père Therien va au Québec recruter des colons canadiens-français pour la colonie de Saint-Paul-des-Métis. C’est à ce moment que s’ouvre la première école secondaire.
Saint-Vincent
La paroisse Saint-Vincent de Saint-Vincent est fondée en 1906.
1907
L’Église
Le père Lacombe célèbre son 80e anniversaire à Montréal avec l’Archevêque Bruchési.
Les politiciens francophones
Hector Landry, le deuxième vice-président de l’association conservatrice d’Edmonton, est élu vice-président du Parti conservateur provincial en 1907. Il est le seul conservateur francophone à se porter candidat à un siège durant la période de 1905 à 1914. Lors de l’élection du 17 avril 1913, il est défait dans la circonscription de Saint-Albert au profit de Lucien Boudreau.
J.H. Picard brigue les suffrages pour la mairie d’Edmonton. Il est défait par W.A. Griesbach âgé de 27 ans.
Les associations francophones de l’Alberta
Les Chevaliers de Colomb établissent le Conseil d’Edmonton N0.1184. Le grand Chevalier est M. W. Gariépy.
Bonnyville
Moose Lake
Le missionnaire-colonisateur de l’Alberta, l’ab- bé Joseph Albéric Ouellette, vient de Montréal avec une trentaine de chefs de familles. Au printemps de 1907, le père Therien réalise son rêve de coloniser la région de Moose Lake (près de Bonnyville). Pendant une visite à Beaumont, il réussit à convaincre ces mêmes colons nouvellement arrivés de s’aventurer dans la région du Moose Lake. Vers la fin de mai 1907, les huit premiers colons sont arrivés. Au nombr e de ces pionniers se trouvent Philorum Ouellette, frère du colonisateur, et MM Albert Dargis et Wilfrid Ouimet, Aimé Marcotte, Hormidas Boisvert, Jos Mercier, Oliva Martel et Corne Ouimet. En 1908, le père François Bonny est le premier prêtre résident de Bonnyville. On établit le premier bureau de poste de Saint-Louis de Moose Lake en 1908.
Calgary
La première initiation de la société des Chevaliers de Colomb de Calgary a lieu en janvier 1907.
Lafond
Ouverture du premier bureau de poste à Lafond situé à un mille et demi du village. Le bureau est situé dans le foyer de Borrmé Lafond Sr.
Red Deer
En 1907 (certaines sources disent 1910), les pères de Thinchebray qui étaient installés à Innisfail déménagent à Red Deer, à la paroisse Sacré-Coeur où il y déjà la famille Hermary. Cette paroisse se développe si bien qu’au bout de quelques années, il y a 80 familles dont les 80 % sont de langue française. À la demande de Mgr O’Leary, les pères français de Tinchebray quittent Red Deer en 1924.
Saint-Albert
Saint-Albert achète deux pompes à incendie. Elles seront consumées par les flammes lors de l’incendie de la grange de Léon Levasseur en 1911.
Fleury Perron est élu maire de Saint-Albert.
Trochu
La fondation de la paroisse de Trochu remonte à 1907 alors qu’on y a construit une église dédiée à Sainte-Anne des Plaines. Ce sont des religieux français, les pères de Tinchebray, qui en sont responsables. En 1914, il y a une école dirigée par les Soeurs de la Charité d’Evron arrivées en 1909. Les soeurs dirigent aussi un pensionnat pour jeunes filles et enfants. Elles ont également fondé un hôpital en 1911.
1908
Edmonton
Le Courrier de l’Ouest annonce l’arrivée du premier tramway électrique transporté à Edmonton par voie du Canadien Pacifique. Le tramway sera en opération avant la fin de semaine et le service régulier commencera le premier novembre, tel que promis par son honneur le maire McDougall.
Les politiciens francophones
Wilfrid Gariépy, un jeune avocat francophone, remporte les élections au conseil municipal de 1908. Il y siège jusqu’en 1910, date à laquelle il laisse le domaine municipal pour se consacrer à une carrière en politique provinciale.
Les associations francophones
Fondée en 1894, la Société Saint-Jean-Baptiste se modernise en 1908. Le comité administratif et les anciens membres de la direction sont remplacés par un simple bureau de direction composé d’un président, d’un trésorier et de quatre directeurs. Le nom officiel est changé pour celui d’Association Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton. Les membres du bureau de direction ont davantage de pouvoir. Le mode d’amendement de la constitution est modifié. Dorénavant peut devenir membre « tout Canadien d’origine française de père ou de mère et tout étranger de langue française appartenant à la religion catholique résidant dans la province. » Le président honoraire, de préférence, sera le Canadien français de la Province ayant la position sociale la plus élevée.
Les buts de l’association sont d’unir les Canadiens français de PAlberta et plus spécialement de la ville d’Edmonton en leur donnant l’occasion de se rencontrer; de favoriser le développement et l’étude de la langue française dans l’Ouest; de veiller aux intérêts nationaux et de contribuer à la prospérité et au bien-être de la population de langue française et des membres de l’association.
La célébration de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin, a lieu à Morinville et elle attire 1 500 (certaines sources disent 1 800) participants. Après la messe, une procession composée d’une ving- taine de chars allégoriques défile dans les rues. Un grand banquet réunit 400 convives.
L’éducation
Edmonton
On fonde la University of Alberta, avec comme président Henry Marshall Tory jusqu’en 1928. Le premier groupe d’étudiants s’inscrit à la University of Alberta le 23 septembre. La première année, 45 étudiants la fréquentent; l’année du départ du président Tory, on en compte plus de 1 600.
Bonnyville
En 1908, on construit la première église en bois équarri près de Jessie Lake (lac Des-Deux-Iles) à Bonnyville. Le premier prêtre résident est le père Bonny. Il part en 1910. De 1910 à 1912, le père LeGoff du lac Froid et l’abbé R. Guertin de Saint-Vincent desservent à tour de rôle la mission Saint-Louis de Bonnyville. En 1912, l’abbé Barrette construit une église-presbytère. L’abbé Boucher arrive à Bonnyville en 1913. Le 7 décembre de la même année, l’honorable P.E. Lessard fait don d’un orgue pour l’église Saint- Louis.
À Bonnyville, Mlle Ernestine Ouimet enseigne une classe de sept jeunes garçons et filles. Ernestine est la première institutrice de la région.
Chauvin
Le village de Chauvin, situé au sud-est d’Edmonton, a vu le jour en 1908 et doit son nom à George Von Chauvin de Londres qui était directeur de la Grand Trunk Railway. Au début, la population est formée surtout de familles francophones venues de Morinville, de Saint-Albert et d’Edmonton. Les catholiques y construisent une église en 1917.
Lac-la-Biche
Plusieurs familles canadiennes-françaises arrivent au Lac-la-Biche en août 1908. La compagnie de chemin de fer Alberta and Great Waterways Ry a déjà commencé les travaux d’ar- pentage. En octobre, M. Côté, arpenteur, est arrivé au Lac-la-Biche pour diviser une terre qui longe le lac en lots de ville.
Lafond
On retrace les origines de la paroisse Saint- Bernard de Lafond à 1908 alors que le père Husson venait de Saddle Lake pour y dire la messe une fois par mois. Le premier prêtre résident est le révérend Josephat Hamlin. La nouvelle église est construite en 1924-25 par le père Tessier. L’église est bénie par Mgr O’Leary en 1926 sous le vocable Saint-Bernard.
Pincher Creek
Le Juniorat Saint-Jean-Apôtre est fondé à Pincher Creek dans une paroisse desservie par les Oblats.
Plamondon
Le 7 mai 1908, un groupe de Franco-Américains partent du Michigan avec à sa tête M. Joseph Plamondon. Ce dernier est venu passer quelque temps à Morinville l’année précédente et le pays lui a plu. Le contingent arrive à Morinville le 13 mai et y demeure jusqu’à la mi-juillet. La caravane est composée de douze voitures dont huit tirées par des chevaux et quatre tirées par des boeufs. Il s’agit de Joe Plamondon et ses trois fils, son frère Évangeliste et trois de ses fils, Francis Duperron, ses deux fils et sa fille, les familles de Joe Harper, John Lamie Oliver St. Jean, Ferdinand Plamondon, Pierre Plamondon, Olivia St. Jean, Esdras Bélanger et Denis Cagle. Ils arrivent à Plamondon 16 jours plus tard, le 28 juillet 1908. La paroisse de Plamondon porte le nom de Saint-Isidore.
Le théâtre et la musique
Emile Tessier, le secrétaire-trésorier et plus tard le surintendant des écoles catholiques d’Edmonton, dirige le Cercle canadien d’Edmonton, troupe de théâtre de l’époque.
La paroisse de l’Immaculée-Conception organise un club dramatique et musical.
1909
L’Alberta
Aux élections partielles de juillet 1909, le cabinet Rutherford remporte la victoire et sur les 42 députés élus, trois (Saint-Albert, Pékan et Athabasca) sont catholiques et canadiens-français.
L’édition du Courrier de l’Ouest du 7 octobre rapporte que la pierre angulaire des édifices du Parlement provincial a été posée la semaine précédente.
L’édition du journal Le Courrier de l’Ouest du 14 octobre annonce que le gouvernement provincial de l’Alberta vient d’ordonner la traduction en français de cinq nouvelles lois de la province : la loi concernant les magistrats de police et les juges de paix, la loi concernant la garantie des batteurs de grains, la loi concernant les constables, les ordonnances concernant les encanteurs et les colpolteurs et la loi sur les mines de charbon.
Edmonton
Arrivée du chemin de fer Grand Trunk Pacifie à Edmonton.
Selon le journal francophone Le courrier de l’Ouest, le maire d’Edmonton prédit que le recensement de 1911 fixera le chiffre de la population d’Edmonton à 30 000 habitants.
L’Église
Le père Lacombe fonde la maison Lacombe à Midnapore. Sous la direction des religieuses de la Providence, cette maison abrite de nombreux orphelins et des personnes du troisième âge. L’ouverture officielle a lieu le 9 novembre 1910. L’édifice compte trois étages et peut abriter 70 personnes. Pat Burns de Calgary, l’ami du père Lacombe, a donné le terrain (200 acres) et lord Strathcona, un autre ami, a donné la somme de 10 000 $ pour la construction de l’édifice.
Les Soeurs grises marquent le cinquantenaire de leur arrivée en Alberta.
Jubilé de diamant d’ordination du père Lacombe.
L’édition du 9 décembre du Courrier de l’Ouest rapporte l’ouverture prochaine du couvent catholique des Fidèles compagnes de Jésus situé sur la rue Picard et la 10e rue à côté de l’École Séparée.
Les politiciens francophones
Pour la première fois un Canadien français entre au conseil des ministres albertains. P.-E. Lessard devient ministre sans portefeuille en octobre 1909 à l’âge de 36 ans seulement. Il est ministre d’État de 1909 à 1910, mandat ministériel de courte durée à cause de la crise de Y Alberta and Great Waterways Railway. Rutherford et son cabinet démissionnent le 26 mai 1910. Le nouveau premier ministre est A.L. Sifton. Lessard est réélu dans la circonscription de Saint-Paul en avril 1913.
Né au Québec (gendre de Joseph Hormidas Gariépy), il est venu à Edmonton seulement onze ans plus tôt. Organisateur actif du Parti libéral de l’Alberta aux postes de président de la section d’Edmonton de l’Association libérale de l’Alberta et de président de l’Association libérale du district fédéral d’Edmonton, il est élu député de la circonscription de Pakan (région de Saint-Paul-des-Métis) le 15 mars 1909. Il a été membre actif du Board of Trade d’Edmonton pendant sept ans, membre du conseil de cet organisme pendant deux ans et commissaire à la Commission des écoles séparées pendant quatre ans.
En 1909, Jean Léon Côté, arpenteur, ingénieur civil, député, secrétaire provincial et sénateur, est élu député libéral à l’Assemblée législative de l’Alberta pour le comté d’Athabasca. À l’élection suivante, il se présente dans le comté de Grouard où il est député jusqu’à sa nomi- nation de sénateur en 1923. En 1918-19, le premier ministre de l’Alberta. M. Stewart, l’invite à se joindre au gouvernement à titre de secrétaire provincial. Il remplace M. Wilfrid Gariépy qui est retourné à Trois-Rivières où il sera élu député fédéral. M. J.-L. Côté est nommé commissaire-adjoint du Canada à l’exposition internationale de Bruxelles qui a lieu en 1910. Jean-Léon Côté est mort le 25 septembre 1924. Le village de Jean-Côté dans la région de la Rivière-la-Paix porte son nom.
Lucien Boudreau est élu maire de Saint-Albert. Il sera remplacé l’année suivante par H.B. Dawson. En 1911, Léon Levasseur est élu maire. Le Dr Giroux sera élu en 1915 et sera remplacé par Michael Hogan en 1918.
Lucien Boudreau s’établit en Alberta en 1895. Son premier emploi est comme commis au magasin de M. David Moreau, marchand à Strathcona. Plus tard il devient co-propriétaire de l’hôtel Astoria à Saint-Albert. En 1909, il est élu député libéral à l’assemblée législative albertaine pour le comté de Saint-Albert. Il s’était présenté en 1905 mais avait perdu ses élections par 35 voix seulement. Il est réélu aux élections de 1913 et de 1917. Défait en 1921 par les Fermiers-unis, il reprend son siège en 1925.
Le commerce
Alex Lefort remplace Charles-E. Barry au poste de gérant de la Banque d’Hochelaga. Cette dernière est une institution bancaire du Québec qui a été fondée en 1874 et qui sera, après 1924, incorporée à la Banque nationale. Sa succursale à Edmonton s’efforce de servir de centre financier auprès de la communauté française d’Edmonton.
Lemarchand Mansion situé au coin de la 116e rue et de la 100e avenue est construit en 1909. Dans sa conception initiale, l’édifice contenait 43 appartements de deux à sept pièces, avec éclairage électrique, chauffage central à vapeur, ascenseurs et entrées pour cuisinières à gaz. Construit par Charles May, il coûte environ 125 000 $.
Le propriétaire est René Lemarchand qui devient millionnaire. Né a Sarthe en France, il se rend à Edmonton avec l’encouragement de son frère, le père Alphonse Lemarchand.
Les services francophones
Les journaux
Adéodat Boileau quitte son poste d’administrateur du Courrier de l’Ouest. Arrivé en Alberta en 1905 avec son père François-Xavier Boileau, la famille habite d’abord Duvernay puis, en octobre, s’installe à Edmonton où le père collabore avec le sénateur Roy et avec P.-E. Lessard à la fondation du journal. François- Xavier en est le rédacteur. Adéodat Boileau devient un des rares champions du Parti conservateur parmi la population francophone.
Le journal Le Progrès dont la direction et la rédaction sont assurées par Orner Saint-Germain est lancé au cours de la campagne électorale de février 1909. Il a été fondé par Wilfrid Gariépy qui veut se donner un moyen de faire connaître son programme électoral. Le premier numéro paraît le 27 février.
Le journal appartiendra ensuite à T.L. Girard et J. Adolphe Nantel, à Romuald Morin (Adolphe Nantel en est resté l’éditeur) et à Orner St- Germain à compter du 28 octobre 1909. Morin est resté directeur et Nantel est l’éditeur. Peu après, St-Germain établit la Compagnie de Publication du Progrès (Progressive Printing Company Limited) et embauche de nouveaux employés.
En 1912, Gariépy rachète le journal. Le 4 janvier 1912, Gariépy est nommé président de la Progressive Printing Company Ltd avec Orner St-Germain à titre de secrétaire-trésorier et gérant de la compagnie. Gariépy et St-Germain sont les deux principaux actionnaires de la Progressive Printing Company Limited qui vient d’acheter la Cie de Publication du Progrès Limitée. Le 28 mars 1912, St-Germain démissionne comme gérant et vend ses parts à Gariépy. En novembre 1912, Eugène Charrier devient directeur adminis- trateur et gérant. En décembre 1913, le journal change son nom et devient le Progrès Albertain, un organe de promotion pour la colonisation, un porte-parole des revendications des Franco-Albertains de décembre 1913 à juin 1915.
Grouard
Lesser Slave Lake Post prend le nom de Grouard en 1909.
Morinville
Le couvent de Morinville est terminé.
Plamondon
À Plamondon, Léon Quatre ouvre un petit magasin. On ouvre aussi un bureau de poste sous le nom de Plamondville.
Saint-Paul-des-Métis
Saint-Paul-des-Métis devient un hameau. Il sera nommé village en 1912.
Après l’échec de la colonie de Saint-Paul-des-Métis, les pères Oblats fondent la paroisse de Saint-Paul. Les quatre cantons de la réserve de Saint-Paul sont ouverts et à la porte de l’agence des terres à Edmonton, cinq cents Canadiens français attendent leur tour, nuit et jour, durant trois jours pendant la semaine sainte pour faire inscrire le numéro de leur terrain. Le 10 avril (samedi saint) le bureau ouvre à 9 heures. À 17 heures, 450 homesteads sont déjà retenus. On dit que c’est de ce moment que date véritablement la fondation de la paroisse canadienne-française de Saint-Paul et la naissance de la colonisation : Saint-Edouard, Saint-Vincent, Lafond, Brosseau-Duvernay, Sainte-Lina et même Bonnyville, Saint-Joseph et le Lac Froid.
Trois curés se sont succédés : le père Therien de 1896 à 1918; le père Joseph Tessier de 1918 à 1926 (construit la salle paroissiale, prépare la fondation de l’hôpital, développe l’organisation scolaire et la colonisation, précipite l’arrivée du chemin de fer en 1920) et le père Ludovic Larose. Les nombreux assistants sont : le père Jean- Marie Leclainche, le père Dagenais, le père Louis Simard et le père Hétu.
Le premier hôtel, Hôtel Saint-Paul, est contruit.
Trochu
La congrégation des Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron arrive à Trochu en 1909.
1910
Le Canada
On organise une réception à Saint-Albert au mois d’août 1910 en l’honneur du premier ministre Wilfrid Laurier.
Les autres provinces et territoires
Fondation du journal Le Devoir par Henri Bourrassa.
L’Alberta
Arthur L. Sifton est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement libéral qui entre en pouvoir le 26.05.1910).
La province adopte un projet de loi pour l’ob- tention de la gestion des ressources naturelles sur son territoire.
Le 22 septembre le lieutenant-gouverneur de l’Alberta pose la première pierre de l’hôpital Royal Alexandra à Edmonton.
Grâce à un barrage construit par le gouvernement fédéral sur la Petite-Rivière-des-Esclaves, un bateau à vapeur de la compagnie Northern Transportation effectue pour la première fois le trajet entre Athabasca Landing et Grouard. Avant la contruction du barrage, un portage était nécessaire.
Edmonton
En creusant l’excavation nécessaire pour l’un des piliers du pont reliant Edmonton à Strathcona, les terrassiers ont découvert une veine de charbon de près de deux pieds d’épaisseur. Le charbon extrait est utilisé sur place par les machines à vapeur de l’entreprise du pont.
La Compagnie du CPR se déclare prête à entreprendre la construction d’un pont reliant Edmonton et Strathcona.
Edmonton est la ville canadienne qui a prospéré le plus rapidement au cours des trois dernières années. En 1910, on y compte déjà 2 368 appareils téléphoniques.
Le YWCA ouvre son premier édifice.
Les politiciens francophones
L’organisation du Club Laurier débute au mois de mars 1910. L’élite de la communaut é francophone veut créer u n organisme poli- tique destiné à représenter la communaut é comme une entité distincte et on espère qu’avec le temps on arrivera à persuader toutes les sociétés libérales des centres francophones de l’Alberta de se regrouper en une organisa- tion générale. Le premier bureau de direction du Club Laurier se compose de quatorze personnes : le sénateur Roy, le président hono- raire, R-E. Lessard, J.-L. Côté et L. Boudreau, vice- présidents honoraires, J.-H. Picard, président, le docteur A. Biais, vice-président, le major DeBlois Thibodeau, secrétaire et H. Milton Martin, Wilfrid Gariépy, Léo Savard, J.-E. Thériault, Stanilas LaRue, Louis Madore et Joseph Beauchamp, membres du comité exécutif.
Les associations francophones de l’Alberto
Le nouveau président de l’Association Saint- Jean-Baptiste d’Edmonton est Louis Madore, un avocat bien connu de la ville.
L’édition du 23 juin du Courrier de l’Ouest rapporte que plus d’une centaine de personnes célèbrent la Saint-Jean-Baptiste à Rivière-qui-Barre. Elles veulent jeter les bases d’un grand congrès national des francophones dit l’édition du Courrier de l’Ouest du 30 juin 1910. Une des propositions acceptées lors de cette rencontre demande que le bureau d’organisation de ce congrès se compose d’un président, de deux vice-présidents, d’un secrétaire et d’un trésorier choisis parmi les membres de la société d’Edmonton et que chaque société de la province nomme deux délégués qui feront partie du comité d’organisation qui aura son siège à Edmonton. On adopte aussi la résolution que W. Gariépy soit élu président actif de ce congrès.
Le général Sir Robert Baden-Powell, fondateur des Scouts, est de passage à Edmonton afin de procéder à l’inspection des cadets du Canada. Il sera de retour en avril 1935, juste à temps pour souhaiter la bienvenue à la nouvelle troupe canadienne-française formée à Edmonton quelques jours avant son arrivée.
Les services francophones
Les journaux
L’abonnement au Courrier de l’Ouest coûte 1 $ par année, 1,50 $ si livré à domicile.
Éducation
Edmonton
En 1910, le Juniorat Saint-Jean, fondé à Pincher Creek en 1908, déménage à Edmonton. On occupe une maison sur la 111e rue à deux pas de l’Eglise Saint-Joachim.
Bonnyville
Le village de Bonnyville doit son nom au père E. Bonny qui s’est rendu dans le district de Moose Lake en 1910 pour y fonder une nouvelle paroisse qui a été placée sous le vocable de Saint-Louis. Le père Bonny appartenait à la Société des pères Blancs d’Afrique. Peu après son arrivée, on ouvre un bureau de poste à cet endroit et c’est à ce moment que Bonnyville reçoit son nom.
En février 1910, une société Saint-Jean-Baptiste est organisée à Bonnyville grâce à l’initiative de M. l’abbé Bonny.
Fort Kent
Le 29 mars 1910, les familles d’Alexis et Maxime Levasseur, de Joseph Bouchard, et de Willie Michaud arrivent à Vegreville. Ils se rendent ensuite à l’endroit qui va devenir Fort Kent. L’église est construite en 1920. Un peu plus tard, Alphonse Levasseur, fils d’Alexis, fait une demande pour un bureau de poste et suggère les noms de Saint-Joseph et de Fort Kent ce dernier en l’honneur de sa mère née à Fort Kent dans le Maine. Les autorités retiennent le nom de Fort Kent.
Legal
Legal est relié à la ligne principale de téléphone.
Morinville
Du gaz d’éclairage a été découvert à Morinville par la California-Alberta Oil. Le jet de flamme aurait eu plus de 30 pieds.
La compagnie de téléphone de Morinville vend sa ligne au gouvernement provincial.
Picardville
La paroisse Saint-Benoit de Picardville est fondée en 1910.
Plamondon
La première école est établie à Plamondon. Jos Plamondon a construit une cabane assez grande pour servir à la fois d’école et de chapelle. Sa fille Dellamen, âgée de douze ans, est responsable de 27 élèves. En 1911, on construit une église séparée. Le premier curé résident est le père Ovila Lepage arrivé le 2 février 1915.
Saint-Albert
Quelques centaines de milliers de dollars serviront à mettre en exploitation des mines importantes de charbon dans la région de Saint-Albert.
Saint-Paul-des-Métis
L’édition du 5 mai 1910 du Courrier de l’Ouest annonce l’organisation d’une société Saint-Jean-Baptiste à Saint-Paul-des-Métis.
Vegreville
Un train spécial transportant 300 Canadiens français est arrivé à Vegreville en juillet. Ils viennent dans l’Ouest sous les conseils de l’abbé Ouellette. Ils formeront une colonie nouvelle dans la région de Saint-Paul-des-Métis.
Les Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron ouvrent un hôpital à Vegreville.
1911
Le Canada
Sir Robert Laird Borden est premier ministre du Canada de 1911 à 1920 (gouvernement conservateur du 10.10.1911 au 12.10-1917 et gouvernement Union du 12.10.1917 au 10.07.1920).
À partir du 17 mai, le Canadian Pacific Railway offre un service quotidien express entre Edmonton et Winnipeg. Le voyage dure 32 heures.
Le Fédéral reconnaît le droit des provinces de l’Ouest à leurs ressources naturelles, c’est-à-dire les mines, les minéraux, le bois et les terres à bois.
Le gouverment fédéral procède à la création d’un troupeau de plus de mille bisons à Wainwright.
L’Alberta
The Alberta Compulsory School Law oblige désormais les enfants âgés de 8 à 13 ans à fréquenter l’école primaire.
Le premier ministre albertain Sifton partira le 19 mai pour Londres pour assister au couron- nement du roi George V. Il ne sera de retour qu’en août.
On s’apprête à la construction d’une voie ferrée électrique pour relier Médecine Hat et Banff à Calgary, par la compagnie Alberta Electric By.
Edmonton
962 permis de construction ont été émis à Edmonton depuis le début de l’année, dont les permis pour deux églises.
On annonce la construction d’un réseau de tramways reliant Edmonton à toutes les localités d’importance dans un rayon de 30 km.
Le conseil municipal d’Edmonton reçoit une réponse favorable pour l’implantation d’une bibliothèque publique.
Début de la construction des piliers du pont High Level entre Edmonton et Strathcona.
La Compagnie de la baie d’Hudson vend à environ 5 ooo $ l’acre des terrains près de fort Edmonton qu’elle avait obtenus pour quelques sous quarante ans auparavant.
L’Église
Les religieuses de la Charité de Notre-Dame d’Evron arrivent en Alberta en 1911 et s’instal- lent à Saint-Jean suite à l’invitation du père Leduc, vicaire général des Oblats et lui-même originaire d’Evron. Elles resteront à Saint-Jean plus de cinquante ans.
Les religieuses de la Charité de Notre-Dame d’Evron ont donné de nombreuses années de service partout dans la province, dans les écoles auprès des Amérindiens et encore auprès des malades soignés dans leurs hôpitaux.
La colonisation
Le père Giroux est nommé missionnaire colonisateur.
L’Église
En 1911, le frère Antoine Kowalczyk arrive au Juniorat Saint-Jean. Il va y consacrer trente-six ans de sa vie dans une grande réputation de sainteté. Cinq ans après sa mort, l’Eglise commence son procès de béatification.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Pierre Cozanet devient le nouveau pasteur de Saint-Joachim. Il sera remplacé en 1914 par le père Lemarchand.
Les politiciens francophones
Après l’élection du gouvernement Borden en sep- tembre 1911, certains membres de la communauté francophone fondent le Club conservateur canadien-français (le pendant du Club Laurier). Le bureau de direction du club se compose d’Octave Derome, président, de J.-N. Pomerleau, vice-président, d’Adéodat Boileau, secrétaire-trésorier et du docteur R. de Lotbinière-Harwood, de Jules Roy, d’A.-C. Larivière, d’A. Denis, de H.A. Mackie et de J. Préfontaine.
Nommé sénateur en 1905, Philippe Roy est nommé au poste de commissaire-général du Canada à Paris par le gouvernement fédéral en 1911. Il quitte son siège au Sénat et celui-ci est accordé à A.-E. Forget, ancien lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest et premier lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan. Décédé en 1923, Forget est remplacé par J.-L. Côté.
Milton Martin est élu président de l’Association des libéraux d’Edmonton.
Les associations francophones du Québec
La Société du parler français au Canada, fondée au Québec en juin 1902 dans le but de promouvoir la langue française et les intérêts de ceux qui la parlent, convoque à Québec un Congrès de la langue française au Canada.
La filiale albertaine des Artisans voit le jour en 1911, quelques mois après la naissance de l’Alliance nationale en octobre 1911. Ces deux filiales font partie d’un système fédératif qui se propose de rejoindre tous les catholiques francophones d’Amérique dans le but d’unifier leurs intérêts moraux et matériels. En plus d’offrir à la communauté divers services financiers d’assurance-vie, d’assurance-accident et de prêt, une partie des activités ont une orientation sociale.
Fondée en 1892 par l’archevêque de Montréal, Mgr Fabrer, l’Alliance nationale fait son apparition à Edmonton en 1911. En 1913, tous les officiers sortant de charge sont réélus sous la présidence de M. A.L. Auger, le sous- inspecteur des postes. Parmi les membres on remarque le nom de M. Alex Lefort, le gérant de la banque d’Hochelaga et celui de Jules Royal, le sous-commissaire des Terres fédérales.
Les services francophones
Les journaux
L’Avenir de l’Ouest est fondé par M. L.-A. Giroux. Un seul numéro est publié.
En janvier 1911, Wilfrid Gariépy fonde le journal L’Ouest Canadien avec la devise « Aux énergiques l’avenir ». Le journal prend son nom du premier journal francophone publié en Alberta en 1898. Ce journal n’est pas publié longtemps. En 1912, Gariépy a repris possession du journal Le Progrès.
L’éducation
Edmonton
Le premier district scolaire séparé fondé en 1889 est remplacé par le District de l’école séparée d’Edmonton-Nord qui est appelé, lui aussi, à disparaître lorsqu’il est absorbé par les autres districts d’écoles séparées en 1913.
En 1910, le père Jan obtient de l’honorable Rutherford quelques hectares de terrain au sud de la ville d’Edmonton. En 1911, on y cons- truit un édifice à trois étages en briques rouges. C’est le Juniorat Saint-Jean inauguré le 27 décembre 1911. On en profite pour offrir la première séance dramatique de Saint-Jean, The Hidden Gem.
Calgary
Population de Calgary : 55 300 habitants.
Lamoureux
L’église de Lamoureux est terminée et l’on dit que c’est l’une des plus jolies du diocèse.
LeGoff
De 1911 à 1918, le père LeGoff est le curé résident de la paroisse Saint-Raphaël de la Mission à LeGoff. Un peu plus tard le père Emile Fabre demeure à la Mission Saint-Raphaël et il visite les foyers des pionniers à Cold Lake. Il se rend le plus souvent chez les Poirier et les Arsenault.
Vegreville
Le 4 octobre, bénédiction et inauguration de l’Hôpital général de Vegreville.
Histoire/recherche
Le 26 avril, un banquet a lieu à Edmonton pour célébrer le 25e anniversaire de la création à Saint-Albert de la première Société Saint- Jean-Baptiste en Alberta.
Le théâtre
En 1911, on joue la « Représentation de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ » à Saint-Albert, spectacle qui comporte trente tableaux vivants. Le projet regroupe 140 acteurs dont un choeur de 20 jeunes filles qui annonce chaque tableau. Le spectacle sera aussi joué à Edmonton devant plus de 800 spectateurs. L’organisation, la mise en scène et la direction musicale sont des pères Gaborit, Lebris et Philippot.
En 1911, le Juniorat Saint-Jean qui deviendra la Faculté Saint-Jean en 1978, joue ses premières pièces de théâtre pour marquer l’inauguration de son nouvel édifice le 27 décembre, fête de Saint Jean, patron du Juniorat.
En 1911, Sarah Bernhardt s’arrête à Edmonton, la capitale albertaine figurant sur le trajet de sa tournée d’adieu à l’Amérique. La représentation aura lieu entièrement en français.
1912
Les autres provinces et territoires
L’Ontario promulgue le Règlement XVII qui fait de l’anglais la seule langue d’enseignement après la troisième année et restreint l’étude du français à une heure par jour.
L’Alberta
L’Ontario promulgue le Règlement XVII qui fait de l’anglais la seule langue d’enseignement après la troisième année et restreint l’étude du français à une heure par jour.
Le 20 mai 1912, on fait l’inauguration de la nouvelle voie ferrée de 140 kilomètres qui relie la capitale de l’Alberta à Athabasca Landing.
Edmonton
Fusion d’Edmonton et de Strathcona.
Le Grana Trunk Pacific annonce le nom choisi pour son hôtel le Macdonald, construit par la compagnie Canadian Stewart qui vient de terminer les travaux d’excavation. Les architectes sont MM. Ross et McFarlane de Montréal. Les plans sont préparés pour sept étages dont cinq sont réservés pour 200 chambres chacune munie d’une salle de bain particulière.
L’Église
L’Archidiocèse d’Edmonton est érigé par Sa Sainteté Pie X le 30 novembre 1912. Mgr Legal déménage son siège episcopal à Edmonton. Le même jour, Rome érige un deuxième diocèse en Alberta, celui de Calgary. Edmonton devient alors un archidiocèse. En 1948, l’archidiocèse d’Edmonton comprend deux diocèses, Edmonton (siège métropolitain), Calgary, et deux vicariats apostoliques, Grouard et Mackenzie. En 1949, son excellence Mgr John Hugh MacDonald est le quatrième évêque et le troisième archevêque. Il a été précédé par Mgr Vital-Justin Grandin (1871- 1902), Mgr Emile Legal, premier archevêque en 1912 (1902-1920) et Mgr Henry Joseph O’Leary (1920-1938).
Le père J.-A. Ouellette, missionnaire-colonisateur de la région d’Edmonton, devient curé de la paroisse Immaculée-Conception. C’est le père J.-A. Ethier qui s’occupe maintenant de la colonisation. Le père Ouellette va travailler au bureau de la Société de la colonisation de l’Alberta à compter de 1914.
En 1912, les Franciscains construisent l’église Saint Francis dans le nord de la ville d’Edmonton.
Les associations francophones de l’Alberta
Une réunion a lieu à l’église Saint-Joachim pour voir à l’organisation d’un comité paroissial du Parler français fondé au Québec en 1902 dans le but de promouvoir la langue française et les intérêts de ceux qui la parlent. En 1911, la société québécoise prépare un grand congrès qui doit réunir tous les francophones du pays du 24 au 30 juin 1912.
Lors de la première réunion du 9 mai, M. Georges Roy est nommé président et René Lemarchand vice-président. Sont aussi membres du comité dans des fonctions diverses : MM. Robitaille, Barry, Gariépy, Bérubé, LaRue, Biais et Tessier. Le père Cozanet est le chapelain.
Un des premiers gestes est la préparation d’une assemblée de tous les Canadiens français de l’Alberta en vue de nommer les délégués albertains au congrès de Québec. L’assemblée a lieu les 22 et 23 mai 1912. Plus de six cents délégués assistent à cette rencontre. Wilfrid Gariépy est choisi pour représenter les Canadiens français de l’Alberta au congrès de Québec.
L’intérêt pour cette société grandit et quelques 8oo délégués sont présents au rassemblement du io au 12 juin 1913 alors qu’Henri Bourassa est l’orateur invité. En 1912, à la paroisse de l’Immaculée-Conception est formé le premier groupe des Dames du Parler français. En 1913, la société ouvre à Edmonton un bureau de renseignements dans le but de promouvoir la colonisation française et catholique.
Le quatrième congrès de la Société du parler français prévu pour juin 1915 n’a pas lieu à cause de la guerre.
La Société de la colonisation de l’Alberta est établie sous la direction de P.-E. Lessard, de J.-H. Picard et de L.-A. Giroux. Les directeurs ouvrent le Bureau de la colonisation de l’Alberta logé au 224 est avenue Jasper sous la direction de son secrétaire, R.-A. Biais. En octobre 1913, le bureau est pris en charge par la Société du parler français et Mgr Legal nomme l’abbé A. Normandeau pour y travailler à plein temps. Ce dernier sera remplacé en janvier 1914 par l’abbé J.-A. Ouellette qui avait été le missionnaire-colonisateur (région d’Edmonton) rattaché au bureau d’immigration canadienne de Montréal jusqu’en 1912 alors qu’il était rappelé à Edmonton pour devenir curé de la paroisse de Plmmaculée-Conception. Il avait été remplacé par J.-A. Ethier.
Le commerce
En 1912, Jean-Léon Côté réussit à intéresser le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral au grand projet des sables bitumineux de Fort McMurray.
Les services francophones
En 1912, il y a 47 bureaux d’avocats à Edmonton. Parmi les avocats francophones les plus éminents d’Edmonton à cette époque se trouvent Wilfrid Gariépy, Hector et John Landry, Louis Madore, Lucien Dubuc, E. L.-A. Giroux et J.-Camilien Noël qui est nommé juge du district de Wetaskiwin en 1907 et transféré au district d’Athabasca en 1909. En avril 1916, il est nommé juge à la Cour suprême de l’Alberta, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort en mars 1920.
La santé
Les Soeurs de l’Hôpital Miséricorde s’emploient à transformer leur établissement en un hôpital public placé sous le contrôle de la municipalité. Ceci leur assure une subvention de 200 ooo $ ce qui leur permet de porter le nombre de lits de 75 à 200.
L’éducation
En juillet 1912, Julien LeBlanc est nommé inspecteur d’écoles pour la province de l’Alberta dans le district d’Onoway. Il est ensuite transféré à celui de Sturgeon puis à celui de Clover Bar dont il devient, en 1933, le premier surin- tendant. Né à Belle-Côte Nouvelle-Ecosse, il arrive en 1907 à Spring Lake en Alberta où il enseigne. En 1908, il obtient un poste à l’école séparée de la 3e rue à Edmonton. En 1911, il est nommé au bureau des examinateurs du niveau secondaire de l’Alberta.
Falher
Les premiers colons (MM. T. Leblanc, A. Gariépy, I. Dupuis, Ch. Dupuis, O. Sabourin, A. Roy, F. Legault, V. Gamache, A. Brûlotte, J. Longtin, J. Pilon et M. Giroux) sont arrivés à Falher en 1912 sous la conduite des pères Constant Falher et Henri Giroux. Le Ier juin 1912 les premiers colons arrivent au terrain de la croix (quatre milles et demi au sud de Donnelly). On décide d’appeler la colonie Mission Saint-Jean-Baptiste de Falher.
Le deuxième groupe arrive le 13 août et le troisième le 19 septembre. Le 18 août 1912, la colonie Saint-Jean-Baptiste de Falher assiste à la première messe dite dans la maison de Donat Forgues. En 1913, le père Dréau prend un homestead. Cet endroit deviendra le site de la future église. Au début, le shack du père Dréau sert de première église de la colonie.
L’automne suivant, un bureau de poste y est établi. En 1915, la paroisse qui porte maintenant le nom de Sainte-Anne de Falher compte plus de cent vingt familles canadiennes-françaises. En 1920, il y a de nouvelles constructions : l’église, la Banque Canadienne Nationale, le bureau de poste et une agence de machineries. Il y a aussi l’arrivée des Soeurs de Sainte-Croix que Mgr Grouard et après lui le curé Albéric Ouellette sont allés chercher à Montréal.
Saint-Albert
Les journaux
Joseph P. Lafranchise publie le journal bilingue L’étoile de St Albert The St. Albert Star, deux éditions d’un même journal, du 13 novembre 1912 à 1914. Mlle Véra Rhéaume en est l’éditrice. Au début, les co-propriétaires sont Lafranchise et Albéric Ringuette. Plus tard, Lafranchise devient le seul propriétaire de ce qui devient une seule édition bilingue. La dernière édition de ce journal date du mois de juin 1914. Lafranchise était le maître poste de Saint-Albert de 1915 à 1938 alors qu’il est remplacé par son épouse jusqu’en 1945.
Saint-Paul-des-Métis
Saint-Paul-des-Métis devient un village le 4 juin 1912. En 1936, on laisse tomber « des-Métis ».
L’éducation
L’école Alain (District No 2703) est établie le 25 juillet 1912, sur la route de Saint-Vincent, bien que le district ait été organisé en 1910. Le commissaire principal est Ludger Dubois. Le nom de l’école provient du propriétaire de la ferme où elle se construit. Les pionniers de ce coin sont Siméon Alain, Ludger Dubois, Beauchamp, Laudas Joly, Joseph Girard, Bruneau Routhier, Mongeau et Carter (réellement Cartier).
La musique
Le choeur de chant de la paroisse Saint-Joachim d’Edmonton est sous la direction de M. Ch. Hall. Le maître de chapelle à la paroisse Immaculée-Conception est Gédéon Pépin.
Une personnalité intéressante
Milton Martin est élu président de la Chambre de commerce d’Edmonton. Né a Clintonville dans l’état de New York en 1872, il arrive à Edmonton en 1906. Il s’intéresse à la vente immobilière et fait de la spéculation foncière. Avec René Lemarchand en particulier, il mène plusieurs entreprises profitables. Il est élu échevin au conseil municipal en 1917.
1913
Le Canada
La loi canadienne du télégraphe de 1913 a pour but de réglementer le tout nouveau domaine de la radiotéléphonie, c’est-à-dire la transmission de la voix.
L’Alberta
L’ouverture du palais législatif d’Alberta coïncide avec l’ouverture de la première session du troisième parlement de l’Alberta.
Selon le journal Le Courrier de l’Ouest, on compte 30 000 Canadiens français en Alberta.
Le deuxième recensement municipal de la ville indique que la population d’Edmonton se chiffre à 67 243 âmes. En 1912, on comptait 53 611 habitants et 2 652 en 1901.
Edmonton
Le pont High Level est terminé. Le premier train le traverse le 2 juin 1913. Le pont est ouvert aux piétons et à la circulation des voitures le mercredi 15 octobre 1913.
Dans l’édition du Courrier de l’Ouest du 28 août, on annonce l’arrivée à Edmonton du premier tramway électrique qui doit être mis en circulation sur la ligne Edmonton-Saint-Albert.
L’Église
En 1913, l’église catholique se restructure. La nouvelle province ecclésiastique comprend, en plus de l’archidiocèse d’Edmonton, le nouveau diocèse de Calgary, le vicariat apostolique d’Athabasca et le vicariat apostolique d u Mackenzie. La province ecclésiastique de Saint-Boniface comprend dorénavant l’archidiocèse de Saint-Boniface, l’évêché de Régina, l’évêché de Prince-Albert et le vicariat apostolique du Keewatin. Le nouveau diocèse de Calgary est confié à Mgr John T. McNally du diocèse d’Ottawa, le 2 avril 1913. Il est le premier évêque de langue anglaise dans les Prairies. À l’époque, le diocèse de Calgary ne compte qu’un seul prêtre de langue anglaise. Cependant à Calgary même, les catholiques sont en grande majorité de langue anglaise. Il y a alors trois églises à Calgary dont l’église Sainte-Marie construite en 1887. Les plans de cette église ont été tracés sous la sur- veillance du père Leduc et de Mgr Legal. Sainte-Marie a été ouverte au culte en 1889. Mgr McNally va la choisir comme sa cathédrale.
La paroisse Saint-François-Xavier commence en 1913 dans la chapelle du Collège des Jésuites. La paroisse est sous la direction du père Hudon.
L’église Saint-René, nommé e par la suite Assumption, est construite en 1913 au coin de la 90e rue et de la 95e avenue.
L’édition du journal Le Courrier de l’Ouest du 6 mars 1913 parle d’un contingent de 75 colons canadiens-français du Québec et des États- Unis. Ils font partie de la première excursion organisée par le père Giroux, missionnaire-colonisateur. Les membres se dirigent presque tous vers la nouvelle colonie de Falher. L’édition du 5 juin informe ses lecteurs que le 20 mai, un contingent de 160 personnes partent d’Athabasca Landing pour Grouard et la région de la Rivière-la-Paix sous la conduite du père Giroux. Arrivés à Grouard, les colons choisissent leur terre dans la colonie de Falher où plus de 100 familles sont déjà établies.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
En 1913, la paroisse de Saint-Joachim est divisée en deux. La paroisse originale demeure française et la nouvelle, Saint-Joseph, devient anglaise. Les deux paroisses utilisent l’église Saint-Joachim jusqu’en 1925, quand la cathédrale Saint-Joseph est achevée.
Les politiciens francophones
Dans l’édition du Courrier de l’Ouest du 10 avril 1913, M. Milton Martin, président de l’Association libérale se déclare autorisé à faire connaître publiquement que l’honorable A.L. Sifton, s’engage à nomme r un ministre canadien-français après les élections du 13 avril. En décembre 1913, Sifton donne le portefeuille des municipalités à W. Gariépy.
L’édition du journal Le Courrier de l’Ouest du 27 mars 1913 annonce que les prochaines élections provinciales auront lieu le 17 avril. Les fran- cophones vont remporter cinq des cinquante-six sièges de l’Assemblée législative. Les cinq députés sont des libéraux : P.-E. Lessard pour Saint-Paul, Wilfrid Gariépy pour Beaver River, J.-L. Côté pour Grouard, Lucien Boudreau pour Saint-Albert et James Turgeon pour Ribstone. Bien qu’ils représentent diverses circonscriptions très vastes du nord de l’Alberta, ces hommes sont tous des membres actifs de la communauté francophone d’Edmonton.
Les associations francophones de l’Alberta
La deuxième convention de la Société du Parler français a lieu à Edmonton et plus de huit cents délégués venus de tous les coins de la province y participent. L’association a été créée à Edmonton en mai 1912 et au Québec en 1902. Parmi les invités d’honneur on retrouve Mgr Mathieu, évêque de Régina et Henri Bourassa, rédacteur en chef du journal Le Devoir. Le Comité permanent de la Société du Parler français de Québec enverra aussi un représentant.
Dans son édition du 31 juillet, le Courrier de l’Ouest annonce la parution du compte-rendu du congrès du Parler français. Le document compte 700 pages et représente une véritable mine d’or de documents précieux : discours, adresses, poèmes, pièces liminaires, actes du congrès, etc..
En 1913-14, le président de la Société Saint-Jean- Baptiste est A.L. Giroux. L’édition du 3 juillet du journal le Courrier de l’Ouest rapporte la célébration de la Saint-Jean-Baptiste à Morinville. L’édition du 10 juillet parle de la célébration de la Saint-Jean qui a eu lieu à Saint-Paul. Plus de 2 000 personnes y ont participé.
Ludger Gravel, président général de l’Association des Artisans canadien-français fondée par l’Archevêque de Montréal en 1892, vient procéder à l’installation du cercle local des Artisans, fondé en Alberta en 1911.
Fondée au Québec en 1904, l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française (ACJC) fait son apparition à Edmonton. L’association a pour but de préparer les jeunes à travailler pour la survie et le bien-être de la langue et de la foi. La première réunion a lieu au collège des Jésuites. L’association portera le nom de Cercle Grandin. L’aumônier-directeur est le père Théo Hudon et le président du cer- cle est M. A. Boileau.
Les services francophones
Le Progrès Albertain est premièrement publié le 4 décembre 1913. Sa devise est « Aux énergiques l’avenir ». Eugène Charrier est l’éditeur du 4 décembre 1913 au 19 août 1915. Le centre d’opération du Progrès Albertain a été démé- nagé à Edmonton en février 1914. Le dernier numéro date probablement du 19 août 1915.
L’éducation
Edmonton
En 1913 (certaines sources disent 1912), les trois districts d’écoles séparées d’Edmonton, Saint- Joachim No 7, Saint-Antoine No 12 et Edmonton-Nord No 19 fusionnent sous le nom de District No 7 des écoles séparées catholiques d’Edmonton. J. H. Picard est le premier président de cette commission scolaire amalgamée, poste qu’il occupe neuf ans.
En 1906 (certaines sources disent 1904), Mgr Legal, évêque d’Edmonton, invite les Jésuites à y fonder un collège. Mais les pères Lecompte et Bernard, venus à Edmonton cette année-là, décident que le temps n’est pas encore venu de commencer une telle oeuvre. En 1912, le père Théophile Hudon visite Edmonton et décide de fonder le collège. Monseigneur leur donne alors quatre acres de terrain sur le site actuel de l’hôpital Charles Camsel. L’édifice lui- même est financé en grande partie au moyen de souscriptions de plusieurs leaders de la communauté entre autres W. Gariépy et Emile Tessier qui contribuent chacun 5 000 $ et J.-H. Gariépy qui offrent 10 000 $.
Situé entre les 114e et 115e avenues et entre la 128e et le chemin de Saint-Albert, son cours conduit au B.A. décerné par l’Université Laval de Québec. Hudon en est le premier recteur. Le 24 mars 1913, le collège reçoit sa charte civile du gouvernement de la province. Le 10 août, cinq pères arrivent (L. Mailhiot, E. Lessard, I. Adam, L. Drummon d et J. Grenier) et trois frères (Coderre, Gauthier et Soucy). Ouvert le Ier octo- bre, il y a 60 étudiants au début de l’année et 96 à la fin. De 1916 à 1922, le père F.-X Bellavance y est recteur.
En 1920, on construit une nouvelle aile. En 1921, le collège atteint son apogée : 221 étudiants dont Fanning Boileau, Roméo Ketchen, Paul Poirier et Adrien Voyer. En 1930, c’est l’ouverture du pavillon du laboratoire de chimie et de physique. En 1939, 35 étudiants du collège sont membres du Edmonton Fusiliers. Sur une garde d’honneur de 100 soldats à l’occasion de la visite au Canada de la reine et du roi, il y a 35 élèves du collège. Le collège devra fermer ses portes en 1942 pour raisons financières.
Plamondon
Le District scolaire No 2696 de Plamondon est établi en 1913 avec une école construite sur une colline à l’ouest.
Saint-Albert
Un engin à vapeur, conduit par un dénommé McCawley d’Edmonton-sud traverse le pont de Saint-Albert qui lui est interdit. Le pont s’effondre, McCawley est emporté et écrasé par son engin et meurt. Le pont de bois est remplacé par un pont de fer qui existe encore en 1961.
Saint-Edouard
L’école du district scolaire de Saint-Edouard No 2329, appelée Ecole Poirier, est construite vers 1913.
Saint-Paul-des-Métis
La banque d’Hochelaga est la première banque établie à Saint-Paul en 1913.
L’école Doucet (School District No 2932) bâtie à cinq milles à l’ouest de Saint-Paul est organisée en 1912 et reconnue par le ministère de l’Instruction publique d’Edmonton le 10 avril 1913. Son nom provient de celui de Nérée Doucet, propriétaire du terrain.
La musique
Les paroissiens de l’Immaculée-Conception font l’achat d’un orgue Casavant au prix de 3 500 $. L’orgue est inauguré le 21 décembre 1913 par un récital des meilleurs musiciens de la ville.
Le théâtre
D’autres groupes font du théâtre: les élèves anglophones des cours de français de la University of Alberta, les amateurs du Cercle Saint-Paul, la Société du parler français et les Dames de la Société des autels de Saint-Joachim. Les élèves du collège des Jésuites jouent du Molière, et les cercles Grandin et Lacombe de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française, fondée au Québec en 1904 et importée en Alberta en 1913, jouent du Labiche.
Un petit groupe de jeunes Edmontoniens fran- cophones fonde le Cercle dramatique Jeanne- d’Arc. Les membres fondateurs sont Léon Biais, Ulric Biais, Edmon d Doré, Arthur Dufour, Alphonse Hervieux, Adrien Humbert, Alphonse Leclaire et P. Rouillard. M. J.A. McNeil est président d’honneur et M. P. Mauvier est vice-président d’honneur. Le but est de monter des représentations théâtrales en français. Deux mois après sa fondation, le 22 mai 1913, le cercle présente « Les crochets du Père Martin ». En août 1913 Le Cercle Jeanne d’Arc joue « La Poudre aux yeux » de Labiche que la troupe promène d’Edmonton à Morinville à Saint-Albert. Le cercle joue « Les deux orphelines » au théâtre Lyceum le 16 octo- bre 1913. Moins d’un an après sa fondation, le Cercle présente déjà sa quatrième pièce et chaque fois la pièce se joue en reprise à Morinville et à Saint-Albert.
Le premier directeur artistique est Paul Mauvier auquel succède en 1917 un important per- sonnage dans l’histoire du théâtre franco-albertain : Alphonse Hervieux. Celui-ci occupera ce poste pendant vingt ans et sera l’âme du groupe.
Le père Simard s’occupe du Cercle dramatique Grandin de Saint-Albert. M. le docteur Giroux en est le directeur.
Sarah Bernhardt, la célèbre comédienne, est à Edmonton en janvier 1913.
Une personnalité intéressante
Les élections provinciales de 1913 marquent le premier succès de Wilfrid Gariépy qui remplace Lessard comme membre francophone du cabinet.
Né à Montréal le 14 mars 1877, il arrive à Edmonton en 1893 avec son père J.-H. Gariépy. Il est échevin d’Edmonton de 1907 à 1910, commissaire des écoles séparées à compter de 1904, président de l’Union des municipalités en 1904 et président du Club libéral d’Edmonton en 1912. Il est défait aux élections provinciales de 1909 par Lucien Boudreau, le maire de Saint-Albert. Gariépy se fait élire dans Beaver River lors des élections du 17 avril 1913. Sifton le nomme ministre des Affaires municipales en décembre 1913. Il démissionne de son poste de ministre en septembre 1918 et retourne à Trois-Rivières.
1914
Le Canada
La Première Guerre mondiale est déclarée et le Canada entre en guerre au début du mois d’août 1914.
Les politiciens francophones
Joseph Miville-Déchène est élu vice-président du Comité central de l’Association libérale d’Edmonton.
J.H. Picard revient à la politique municipale. Il siège au conseil municipal jusqu’à sa retraite définitive en 1917. Sa place de représentant de la communauté est alors prise par M. Milton Martin et ce jusqu’en 1920.
Les associations francophones de l’Alberta
La communauté francophone ouvre un bureau de perception de fonds destinés à aider les épouses des premiers réservistes français.
En septembre 1914, le Comité du salut public canadien-français, dont le but est d’aider les chômeurs de la communauté à trouver du travail est organisé sous la présidence d’A. Boileau.
Un deuxième cercle de l’ACJC (Association catholique de la jeunesse canadienne-française) est organisé dans la paroisse Saint-Joachim. Le cercle portera le nom de l’incomparable missionnaire canadien de l’Ouest le père Lacombe. Comme le premier cercle fondé en 1913, celui-ci se donne pour mandat de préparer les jeunes à travailler pour la survie et le bien-être de la langue et de la foi. Le président est l’avocat N. Laliberté.
L’éducation
Edmonton
On construit l’école Grandin. Située sur la 110e rue non loin de la 98e avenue, la nouvelle école se trouve près du site de la première école séparée d’Edmonton.
Falher
La première messe est célébrée dans la maison-chapelle qui sera en service de 1914 à 1920.
Grouard
En 1914, la population de Grouard dépasse les 2 000. Il y a des magasins de toutes sortes, un hôpital et même un journal. Mais le chemin de fer ne passe pas à Grouard. C’est un dur coup et le village décline à presque rien.
Lac-la-Biche
La mission du Lac-la-Biche reçoit le téléphone et le village le reçoit trois ans plus tard.
En 1914, le chemin de fer atteint le Lac-la-Biche et bâtit sa gare à sept milles de la mission. Ce centre porte le nom de Lac-la-Biche Station.
La paroisse Sainte-Catherine du Lac-la-Biche est fondée en 1914. En 1916, une nouvelle église vient remplacer la petite cabane qui servait d’église et d’école où le père Ouellette était le premier pasteur. Rénovée et agrandie, l’église de 1916 est encore utilisée en 1965.
LeGoff
Le père Jules Lechevalier remplace le père Fabre à la Mission Saint-Raphaël de LeGoff.
Saint-Paul-des-Métis
Saint-Paul devient un comté administré par son propre conseil.
Sainte-Lina
La paroisse Sainte-Lina est fondée en 1914.
La musique
La paroisse de Saint-Joachim fait l’achat d’un orgue Casavant au prix de 4 500 $. L’inauguration a lieu le 12 mai 1914. Le concert d’inauguration a été particulièrement soigné. Les musiciens sont : E. Lessard, s.j., MM. Harford, Watts, Hassan, Pépin et Mlle Humbert. Le chant est exécuté par les membres du choeur paroissial de Saint-Joachim avec le concours de Mesdames Dubuc, Lessard et Humbert et de MM. Laliberté, Connigan, Hall, Lambert et Harwood. Les musiciens MM. Lafrenière, Baron et Mlle McDonough participent également ainsi que le choeur du Collège des Jésuites. L’organisateur du concert est M. CE. Barry.
M. Dantès Belleau, professeur au Collège des Jésuites est le nouveau maître de chapelle de la paroisse Saint-Joachim. Par la suite, il occupe la fonction d’organiste à Notre-Dame-du-Chemin à Québec et de pianiste au Château Frontenac. Il fera deux voyages d’études en France. À Montréal, on dit qu’il est un pianiste, organiste, compositeur et professeur de grande réputation.
Le théâtre
En mars 1914, le Cercle Jeanne d’Arc présente « Les vivacités du Capitaine Tic » à Edmonton, à Morinville et à Saint-Albert. Par la suite, la troupe joue aussi « La marraine de Charley », « Le Voyage de M. Perrichon », « Servir », « Les femmes qui pleurent », « Le forgeron de Châteaudun » , « Durand et Durand », « Le voyage de Berluron », « Le Testament de César Girodeau ».
La Canada
Le major De Blois Thibaudeau entreprend la formation d’un bataillon canadien-français de l’Ouest. L’oeuvre est enfin autorisée ce qui mène à la formation, à Edmonton, du 233e bataillon canadien-français sous les ordres du lieutenant-colonel Edouard Leprohon de Montréal. En janvier 1917, le bataillon, fort de 300 hommes, part pour l’Est. Mais puisque le contingent est incomplet, les hommes sont incorporés à d’autres bataillons.
L’Alberta
Les lois
En 1915, le gouvernement albertain ramène à l’ordre les enseignants qui se permettent de faire trop d’explications en français à leurs élèves francophones à qui ils doivent, selon la loi, s’adresser en anglais tout en gardant le droit d’expliquer en français. La motion adoptée dit : « That this house place itself on record as being opposed to Bilingualism in any form in the school system of Alberta, and in favour of the English language being the only language permitted to be used as the medium of instruction in the schools of Alberta, subject to the provisions of any law now in force in the Province in that effect. «
1915
Edmonton
L’hôtel Macdonald ouvre ses portes le 5 juillet 1915.
Le ii octobre 1915, on défait le fort Edmonton.
Les politiciens francophones
J.H. Picard complète sa huitième année consécutive à la présidence de la Commission des écoles séparées.
Les services francophones
Les journaux
La Société Saint-Jean-Baptiste entreprend la publication de son propre journal Le Canadien français surtout à l’instigation et aux frais du Dr Joseph Boulanger, président de l’association de 1915 à 1918.
Brosseau
La paroisse Saint-Laurent de Brosseau est fondée en 1915.
Cold Lake
Le District scolaire No 3307 est établi le 25 septembre 1915 à Cold Lake. Z.A. Lefebvre en est le commissaire en chef. L’année suivante on construit une école d’une seule pièce.
Le père LeChevalier construit la première église à Cold Lake sur une parcelle de terrain donnée par M. Soucy. Le Ier juin, la paroisse Saint-Dominic est établie par Mgr Legal et le 8 décembre de la même année, le père Délabre devient le premier pasteur de Saint-Dominic.
Lafond
Le Lafond School District No 3304 est établi le 10 septembre 1915. Le trésorier est C.B. Lafond de Lafond.
La paroisse Saint-Bernard de Lafond est fondée en 1916.
Rivière-la-Paix
En décembre 1915, le train atteint la ville de Peace River pour la première fois. Abord, il y a le premier ministre de l’Alberta, l’honorable Arthur Lewis Sifton. Le chemin de fer a été construit par la compagnie Edmonton, Dunvegan and British Columbia Railway. La voie part d’Edmonton, monte jusqu’à Smith et de là, elle tourne vers l’ouest pour longer la rive sud du Petit-Lac-des-Esclaves. Un an auparavant, en décembre 1914, le chemin de fer avait atteint McLennan et de là il bifurquait vers le nord pour se rendre jusqu’à Peace River. Peu de temps après, on ajoute un nouveau tronçon depuis McLennan pour rejoindre Spirit River et Grande Prairie à l’ouest.
Quand le chemin de fer est construit, on place des gares tous les huit milles en commençant à McLennan, ensuite à Donnelly et à Fowler. Le nom Fowler est changé à Girouxville. La gare garde le nom de Girouxville jusqu’en 1928 quand le village est relocalisé deux milles à l’ouest. L’ancien Girouxville devient alors Dréau, nommé en l’honneur du père Jean Dréau, prêtre missionnaire français qui servait ce district à son origine.
Saint-Edouard
Selon certaines sources, la fondation de la paroisse de Saint-Edouard remonte à 1915. D’autres sources rapportent qu’une première église a été transportée vers 1919 sans pour autant préciser la date de fondation.
Saint-Paul-des-Métis
Le premier hôpital de Saint-Paul est aménagé dans la nouvelle résidence du Dr Joseph P. Gagnon en 1915. En 1925, une grande résidence est transformée en hôpital connu sous le nom de hôpital J.B. Charlebois en l’honneur du Ier médecin de la localité.
1916
L’alberta
Au moment de la parution du « Recensement des provinces des Prairies » en 1916, il y a maintenant 24 286 habitants d’origine française en Alberta sur une population totale de 496 525 habitants. A Edmonton il y a environ 2 604 francophones sur une population totale de 53 846 habitants. La communauté francophone est alors le deuxième groupe culturel en importance dans la ville. Quant au pourcentage de la population d’Edmonton, cette ville est au deuxième rang parmi les villes de l’Ouest, après Saint-Boniface. En janvier 1915, le recteur du Collège des Jésuites, le père Théophile Hudon, décrit Edmonton comme étant la ville la plus québécoise de l’Ouest canadien, celle de PAlberta où les Canadiens français exercent le plus d’influence.
Ayant déménagée à Edmonto n en. 1907 et ayant milité pour les droits des femmes et des enfants, Emily Murphy devient la première femme de l’Empire britannique à occuper le poste de magistrat.
L’Église
Le père Lacombe est décédé à l’âge de 89 ans.
Bonnyville
L’abbé Joseph Lapointe est nommé curé de la paroise Saint-Louis de Bonnyville. C’est grâce à son initiative qu’en 1919 les Soeurs de la charité de Notre-Dame d’Evron viennent s’établir à Bonnyville ainsi que les Soeurs de l’Assomption. La construction de la troisième église se fait aussi sous sa direction.
Cold Lake
La Cold Lake Development Company Ltd est établie. C’est une compagnie agricole qui a pour but d’améliorer les conditions des fermiers de la région. Le père Pierre Délabre en est président et Z.A. Lefebvre le secrétaire. La compagnie achète un moulin à scie avec engin à vapeur opéré par Bizou Lambert, un ingénieur certifié. Ce moulin est situé sur la rive nord de la Beaver River.
L’église catholique de la paroisse Saint-Dominic de Cold Lake passe au feu.
Alphonse Lefebvre transporte le courrier deux fois par semaine entre Cold Lake et Durlingville en passant par Beaver Crossing, LeGoff et Ardmore.
Donnelly
Premières constructions au village actuel de Donnelly.
Falher
A la mission Saint-Jean-Baptiste de Falher, on décide de faire une deuxième rallonge à la maison-chapelle construite en 1914. Le gros du travail est achevé pour la fête de Noël 1916.
La première célébration solennelle de la Saint- Jean-Baptiste a lieu le 26 juillet 1916 à Falher. La fête est présidée par les pères Falher, Dréau, Giroux, et le Dr Jos Boulanger. Parmi les invités spéciaux, il y a Jean-Léon Côté, député de Grouard et l’honorable Wilfrid Gariépy, ministre des Affaires municipales.
Lac-la-Biche
Au Lac-la-Biche, l’hôtel McArthur est ouvert le I er juillet. Mais la noyade de quatre chasseurs décourage les visites touristiques dans la région et l’hôtel ferme ses portes peu après. En 1937, l’édifice devient un hôpital et plus tard la résidence des infirmières. Un nouvel hôpital est construit en 1955.
1917
L’alberta
Charles (Chas.) Stewart est premier ministre de l’Alberta (gouvernement libéral qui entre en pouvoir le 30.10.1917).
L’Église
Mgr Legal prend résidence à Edmonton. Le séminaire est transféré à Edmonton. Les Oblats transforment le presbytère de Saint-Joachim en scolasticat. On fait construire une addition en 1919. La bénédiction du scolasticat a lieu le 30 octobre. Le directeur du premier scolasticat oblat est le père F. Blanchin. Il est remplacé par le père Patton en 1914. En 1927, le scolasticat oblat devient la responsabilité de l’archidiocèse et se donne le nom de Saint-Joseph’s Seminary. Au début des années soixante, l’institution déménage près de Saint-Albert.
Le père Michel Mérer remplace le père Lemarchand comme curé de l’église Saint- Joachim. Il occupe aussi le poste de premier supérieur du Scolasticat d’Edmonton.
Les politiciens francophones
Milton Martin remplace J.H. Picard comme représentant de la communauté francophone au conseil municipal. À la fin de son mandat en 1920, aucun échevin francophone ne lui succède. Né à Clintonville dans l’état de New York en 1872, Martin arrive à Edmonton en 1906. Il s’intéresse à la vente immobilière et fait de la spéculation foncière. Avec René Lemarchand en particulier il mène plusieurs entreprises profita- bles. Il est élu président de la Chambre de commerce d’Edmonton en 1912.
Aux élections provinciales de 1917, les cinq députés francophones conservent leur siège : P.E. Lessard, W. Gariépy, L. Boudreau, J.-L. Côté et J.G. Turgeon.
Les associations francophones
Le Cercle Jeanne d’Arc renaît en décembre 1917. Sous la présidence de M. Joseph Déchène on ajoute à la section dramatique de l’ancien Cercle Jeanne-d’Arc une section musicale et une section littéraire chargée des concours littéraires annuels. Le président du nouveau cercle est M. Alex Lefort. Le directeur de la section musicale est Roy Royal, de la section dramatique, Alphonse Hervieux et de la section littéraire, Charles Turgeon. M. Paul Jenvrin remplace M. Turgeon et en 1920 Jenvrin est lui-même remplacé par M. H. de Savoye.
Les services francophones
Les journaux
Un nouveau journal, L’Union, devient la voix de la population canadienne-française de l’Alberta. Il est la propriété de P. Féguenne et a pour devise « Bien faire et laisser dire ». Le journal est d’abord publié deux fois par mois et toutes les semaines à compter de novembre 1917. En 1920, L’Union est tiré à 3 500 exemplaires et atteint 4 800 exemplaires en 1921.
Le premier éditeur est Féguenne lui-même (du 14 novembre 1917 au 9 janvier 1919). Par la suite, il y a J. LeCerf (du 16 janvier 1919 au 26 juin 1919) et Mme Anna Sindeff qui est remplacée par François-Xavier Boileau. Ce dernier est remplacé en 1924 par Georges Bugnet. Bugnet démissionne au mois de mai 1928. Rodolphe Laplante aussi devenu secrétaire-général de l’ACFA lui succède. Depuis sa fondation, l’ACFA bénéficie de la publicité de L’Union dont elle a fait son porte-parole quasi-officiel. Mais Féguenne devient de plus en plus réticent à l’égard de l’ACFA. En octobre 1928, il déclare son intention de faire de son journal une feuille d’annonce et de ne plus publier d’article de fond sans être payé. Le journal ferme ses portes en avril 1929.
Féguenne par contre garde l’imprimerie qui devient le Union Printing Co. et qui fait affaire pendant 42 ans. Pendant cette période, Féguenne publie une revue mensuelle intitulée l’Avenir (1931-1936). En décembre 1932, cette pu- blication inclut deux nouveaux titres : « Premier pas » et « Voix de l’éther ». Féguenne est décédé en 1974 à l’âge de 92 ans.
Beaumont
L’église de Beaumont passe au feu. Au printemps de 1919, le père Normandeau, curé de Picardville, est nommé curé de Beaumont. Sa tâche est de construire une nouvelle église. Le 4 juillet 1920, on célèbre la Saint-Jean-Baptiste dans la charpente de la nouvelle église exactement 25 ans après la première messe de l’abbé Morin en 1895. La nouvelle église est bénie le 14 novembre 1920. En 1928, le presbytère est transformé en juniorat et noviciat pour les prêtres du Sacré-Coeur.
Cold Lake
On célèbre le premier mariage à la mission catholique de Saint-Dominic de Cold Lake. Les heureux époux sont Rebecca Déry et Simon Hébert. Ailleurs dans le même livre on dit que le premier mariage était celui de Joseph Aubry et Juliette Poirier célébré le 29 janvier 1912.
Donnelly
La première église-chapelle est construite à Donnelly. Celle-ci disparaît lors d’un incendie le 17 octobre 1922.
Falher
La mission Saint-Jean-Baptiste (dans la région de Falher) devient paroisse sous le titre de Paroisse Sainte-Anne (la mission à McMurray s’appelle aussi Saint-Jean-Baptiste). Les travaux de l’église sont terminés en juillet 1917. En 1919, on commence la construction d’une magnifique église à Falher.
Girouxville
Le premier magasin et bureau de poste est ouvert à Girouxville le 15 juin 1917 par M. Donat Viens.
Lac-la-Biche
Au Lac-la-Biche le feu ravage le bureau de poste, le magasin Limoges, la boucherie Grimaud et la pharmacie Merrick.
1918
Les politiciens francophones
Pour la communauté francophone, la représentation à la Commission des écoles séparées est de première importance dans la lutte pour le maintien des droits du français à l’école. Jusqu’en 1926, la communauté réussit à faire entrer trois francophones à la commission formée de sept membres. De 1918 à 1924, ces trois personnes sont J.-H. Gariépy, J.-H. Picard et Paul Jenvrin. Après 1924, C.-E. Barry remplace J.-H. Gariépy. Lors des élections de 1926, seulement deux commissaires francophones sont élus : C.-E. Barry et C.-E. Gariépy. Barry est remplacé en 1927 par J.O. Pilon.
Les politiciens francophones
Le 28 septembre 1918, Wilfrid Gariépy démissionne de son nouveau poste de secrétaire provincial pour retourner à Trois-Rivières où il sera élu député fédéral. Jean-Léon Côté, député de Grouard depuis 1909, hérite de son ministère et le remplace au cabinet.
Les associations francophones
Le Cercle dramatique Jeanne-d’Arc élargit ses cadres; il a été complètement réorganisé avec A. Hervieux comme directeur et U.-J. Biais comme gérant; il comprend des sections séparées de littérature, de musique et de théâtre.
L’éducation
Le premier concours littéraire du Cercle Jeanne-d’Arc est ouvert en mai 1918. Toujours en mai, deux de ses membres, Charles Turgeon (alors président de la section littéraire du Cercle Jeanne-d’Arc) et Paul Jenvrin (alors rédacteur de L’Union), organisent le premier concours de composition française. Le prix principal est une bourse d’études pour l’Ecole normale. On remarque au nombre des lauréats de juin 1918, Henri Routhier qui devient Mgr Routhier et le futur avocat Paul Poirier.
En 1919, suite au décès de M. Ch. Turgeon, directeur de la section littéraire du Cercle Jeanne-d’Arc, Paul Jenvrin, commissaire des écoles accepte la responsabilité de la section littéraire avec le père Belavance, M. l’abbé E. Tessier et M. O’Dooley surintendent des écoles séparées d’Edmonton. Jenvrin sera lui-même remplacé par M. H. de Savoye en 1920.
L’édition du journal L’Union du 15 mai 1919 annonce que la participation de l’année précédente a été remarquable : plus de 600 élèves. Déjà à l’origine, 25 écoles participent au concours littéraire. Mais le trop petit nombre de prix et de récompenses et la supériorité de l’enseignement du français dans certaines institutions telles que les couvents de Morinville, de Lac-la-Biche, de Saint-Paul et de Red Deer qui écrasaient les petites écoles de campagne font en sorte que le nombre d’écoles qui participent est réduit à douze en 1920. Il faut alors changer le système de récompenses et souligner les réalisations des meilleurs élèves de chaque niveau dans chaque école. Jusqu’à 35 écoles vont participer au concours annuel pendant les premières années. En 1925, on distribue 207 diplômes d’honneur et 30 prix en volumes. En 1932, le nombre de concurrents s’élève à 2 500.
Au Juniorat Saint-Jean, on construit la fameuse « maison blanche ». Terminée le 30 janvier 1918, elle va surtout servir pour les classes. La maison blanche sera détruite par un incendie en 1958.
Bonnyville
Grâce à l’initiative de l’abbé Joseph E. Lapointe, le premier médecin, le Dr Séverin Sabourin, vient s’établir à Bonnyville.
Cold Lake
Le premier instituteur qualifié enseigne à l’école de Cold Lake. Il s’agit de M. Charles Hébert.
1919
Le Canada
Les premières diffusions radiophoniques ont lieu en 1919 alors que la Canadian Marconi Company de Montréal fait une série de tests. En septembre de la même année, le premier permis de radiodiffusion délivré au Canada est remis à la station XWA de Marconi. Selon cer- tains historiens, XWA (CFCF Montréal) serait alors la plus vieille station de radiodiffusion du monde. Le 20 mai 1920, la station diffuse la première émission canadienne. Celle-ci provient du Château Laurier à Ottawa où sont réunies 500 personnes à l’occasion d’une conférence organisée par la Société royale du Canada.
Cinq compagnies ferroviaires s’unissent pour former le Canadien National (CN). Ces compagnies sont le Grand Trunk, le Grand Trunk Pacifie, ¡’Intercolonial, le Canadian Northern et le National Transcontinental.
L’Alberta
Au cours des années précédentes le Parti libéral de l’Alberta dirigé par Charles Stewart s’est affaibli. L’idée de former un troisième parti reçoit un accueil favorable et en janvier 1919, le United Farmers of Alberta (UFA) se lance en politique active. Le partie connaît sa première victoire électorale lors de l’élection complémentaire de Cochrane. Aux élections de 1921, trente-neuf candidats du UFA et quatorze libéraux sont élus dont J.-L. Côté dans Grouard et J. Miville- Déchène dans Beaver River. Deux députés francophones du UFA, L. Joly dans Saint-Paul et T. Saint-Arnaud dans Saint-Albert sont élus.
En 1919, Jean-Léon Côté fonde le Conseil de recherche scientifique et industriel de l’Alberta.
Les associations francophones
Quarante membres de la communauté se rencontrent et jettent les bases du Conseil Lavérendrye des Chevaliers de Colomb, le premier d’expression française dans l’Ouest. Julien LeBlanc est le premier grand chevalier. Le Conseil ne tarde pas à mettre sur pied le Club Lavérendrye, un centre de rencontre pour tous les groupes francophones de la ville. En 1919, le Conseil loue à cette fin une ancienne maison située au coin de la 104e rue et de l’avenue Victoria : la résidence Bartlett, d’une valeur de plus de 50 000 $. En 1922, alors que 325 membres font partie du Conseil, on forme une compagnie pour acheter la maison. En 1930, Milton Martin représente tous les Chevaliers de Colomb de l’Alberta au congrès du Conseil suprême, à Boston.
À l’automne, le curé de Beaumont, l’abbé J.H. Normandeau, et quelques paroissiens se joignent au Conseil Lavérendrye.
Beaver River
Le premier pont sur la rivière Beaver River est construit. Cette même année un feu de forêt détruit le moulin à scie établi dans la région quelques années auparavant.
Bonnyville
Le 15 octobre 1919, les premières religieuses, les Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Évron, viennent s’installer à Bonnyville. M. le curé Lapointe qui est responsable de leur arrivée leur offre pour logement l’église paroissiale qui devient temporairement l’Hôpital Saint-Louis et l’école pensionnat.
Cold Lake
M. Lefebvre devient agent de Cold Lake pour la Banque d’Hochelaga établie à Bonnyville. En 1925, la Banque d’Hochelaga devient la Banque canadienne nationale.
Falher
Puisque le chemin de fer se construit plus au nord, on débute la construction d’une deuxième église au village actuel de Falher.
Girouxville
Les fermiers de la région de Girouxville se réunissent pour construire une salle à deux étages la salle des Fermiers-unis.
M. Isidore Biron avait donné cinq acres de terre à Girouxville pour y bâtir une église. Les murs furent montés, mais l’église ne fut jamais finie. En 1919, quand l’église de Falher fut bâtie, la charpente de l’église inachevée de Girouxille fut démantelée et le bois servit pour l’église de Falher.
LaCorey
Les prêtres de Bonnyville desservent la population de LaCorey. En 1937, LaCorey a son premier prêtre résident, l’abbé Léo Thibault et devient la paroisse Saint-Michel.
Lac-la-Biche
Au Lac-la-Biche, un feu de forêt détruit presque tout le village. La même année, la municipalité du Lac-la-Biche est incorporée. Le Lac-la-Biche devient le Town of Lac-la-Biche le 15 janvier 1951.
Le théâtre
M. Alphonse Sylvestre réorganise le Cercle dramatique Grandin.
1920
Le Canada
Le très honorable Arthur Meighen est premier ministre du Canada de 1920 à 1921 (gouvernement Union du 10.07.1920 au 29.12.1921).
L’Église
La population catholique de l’archidiocèse d’Edmonton totalise 38 500 âmes dont 18 094 sont d’origine française et elle est desservie par 98 prêtres dont 64 francophones.
Mgr Legal est décédé et est remplacé par Mgr Henry O’Leary.
Arrivée au Canada en 1847, la congrégation des Soeurs de Sainte-Croix établit sa maison générale à Saint-Laurent dans le diocèse de Montréal. À la demande de Mgr Grouard, cinq religieuses arrivent à Falher en novembre 1920 pour prendre en main l’éducation de la jeunesse.
Au fil des années, elles s’occupent de l’éducation au niveau scolaire et collégial, de l’éducation des adultes, de pastorale paroissiale, de pastorale auprès des malades et des aînés et cela dans des dizaines de centres franco-albertains. En 1928, elles se rendent à Donnelly. Elles ouvrent, par la suite, des pensionnats dans les paroisses de Girouxville (1942), Tangent (1943), Guy (1947) et Jean-Côté (1950). En 1929, elles ont accepté une fondation à Grande Prairie pour y enseigner dans une école du jour. Le pensionnat vient en 1934. Elles s’établissent à Fort Kent en 1938, à Lafond en 1939 et à Sainte-Lina en 1940. En 1934, elles travaillent à Chauvin. En 1953, elles fondent une résidence à Edmonton pour y loger les jeunes filles franco-albertaines étudiant à l’université de l’Alberta. Au début des années 1960, quand le Collège Saint-Jean commence à offrir ses premiers cours de pédagogie, les soeurs de Sainte-Croix acceptent de diriger les résidences de filles.
À Saint-Joachim, le père Mérer, décédé le 26 décembre, est remplacé par le père Jean Tavernier.
Beaumont
Les dames de Beaumont fondent « Les Dames de l’Autel ». Celles-ci changent leur nom et deviennent les « Dames de Sainte-Anne » en 1937 et « Les Dames catholiques » de Beaumont en 1980.
Bonnyville
En janvier 1920 (certaines sources disent 1919), c’est l’ouverture de la première école du village de Bonnyville sous la direction des Soeurs de la Charité de Notre-Dame d’Evron.
Cold Lake
Le Révérend Duelos ouvre la Cold Lake Missionary Hospital.
Falher
Plusieurs districts scolaires s’unissent et ouvrent une école à Falher. Les Soeurs de Sainte-Croix prennent la responsabilité de l’école consolidée de Falher. La même année, on construit l’école de quatre classes à Donnelly et à Falher.
Fort Kent
En 1920, l’abbé Lapointe de Bonnyville décide de construire la première église à Fort Kent. Il nomme cette paroisse Saint-Joseph. En 1922, l’abbé Louis Connoir devient le premier curé de la paroisse Saint-Joseph de Fort Kent. En 1923, le presbytère est bâti et quelques années plus tard une salle paroissiale est construite grâce à la collaboration des paroissiens. Celle-ci est détruite par le feu en 1945. On en construit une nouvelle plus grande. En avril 1940, la vieille église est démolie et on en construit une nouvelle bénie le 24 août 1940.
Legal
Le 15 août 1920, les Soeurs grises sont accueillies à l’église Saint-Emile de Legal. Elles vont servir d’institutrices pour les jeunes de Legal pendant de nombreuses années. C’est à regret qu’elles quittent Legal en août 1987 à cause du petit nombre de religieuses et de leur âge avancé.
Saint-Albert
Le séminariste Emile Tessier suggère qu’on érige à Saint-Albert une grotte, réplique de la grotte des apparitions de Lourdes. En 1955, le père Tardif se fait un devoir de construire une autre grotte mais en gardant les roches de la première grotte qui commençait à se désagréger. En 1957, avec le surplus des pierres, on fait ériger les stations du chemin de croix sur le terrain de la grotte.
Saint-Edouard
Selon certaines sources, la fondation de la paroisse de Saint-Edouard remonte à 1915. Vers 1919, la première église est déménagée. Une fois située sur son nouveau site, l’église de Saint- Edouard va servir de 1920 à 1963. En 1961, une nouvelle église est construite un peu au sud de la vieille église. En 1963, la vieille église est vendue.
Saint-Paul
L’arrivée du chemin de fer à Saint-Paul.
Vimy
La paroisse Notre-Dame des Victoires de Vimy est fondée en 1920.
Une personnalité intéressante
En mars 1920, à la mort du juge J.-C. Noël, Lucien Dubuc est choisi comme membre canadien-français de la magistrature albertaine. Sa première affectation, en octobre 1920, est le district du nord d’Edmonton; en février 1922, il est nommé juge cadet du district d’Edmonton. A ce titre il est, en mai 1924, le premier juge dans l’histoire de l’Alberta à entendre une cause plaidée entièrement en français.
Né au Manitoba en 1877, il est le fils de Sir Joseph Dubuc , l’un des juges en chef du Manitoba. Arrivé à Edmonton, il forme l’étude Dubuc et Madore avec Louis Madore.
1921
Le Canada
Le très honorable William Lyon Mackenzie King est premier ministre du Canada de 1921 à 1926
L’Alberta
Herbert Greenfield est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement United Farmers qui entre au pouvoir le 13.08.1921).
L’Église
Le 20 janvier 1921, la présence oblate dans l’Ouest canadien est divisée de manière à créer la province oblate d’Alberta-Saskatchewan.
Les politiciens francophones
Aux élections provinciales de 1921, trente-neuf candidats du UFA et quatorze libéraux sont élus dont J.-L. Côté dans Grouard et J. Miville-Déchène dans Beaver River. Deux députés francophones du UFA, Laudas Joly dans Saint- Paul (il siège jusqu’en 1930) et T. Saint-Arnaud dans Saint-Albert sont élus. Le Parti des Fermiers-unis reste en place pour une période de 14 ans jusqu’en 1935 alors qu’il est défait par les crédidistes.
Saint-Albert
Le père Ludovic Larose devient curé de la paroisse de Saint-Albert. Le feu consume la salle paroissiale qui avait anciennement été la deuxième cathédrale.
Saint-Paul-des-Métis
Les Chevaliers de Colomb fondent le sous-conseil du Club Lavérendrye d’Edmonton à Saint- Paul. Le président est J.W. Gosselin.
Saint-Paul reçoit l’électricité (certaines sources disent mai 1922).
La musique
De 1921 à 1925, l’organiste de la paroisse Saint- Joachim est M. Edward Pomerleau, un ancien élève du professeur de musique bien connu, M. Vernon Barford.
Les fêtes, les célébrations et les événements spéciaux
À Edmonton, la visite du Train de l’exposition de France vise à renseigner le public sur tous les aspects de la vie et de la culture françaises y compris les styles, l’industrie, l’agriculture, l’orfèvrerie, la littérature, les sciences et les arts.
Une personnalité intéressante
Joseph Miville-Déchène est élu député à l’Assemblée législative de l’Alberta de 1921 à 1935 avec une seule interruption. Il a participé aux élections depuis 1909 sans être lui-même candidat. Il représente Rivière-Castor ou Beaver River et pour demeurer dans son comté, il a pris un homestead dans le petit hameau de Therien, à 90 milles de Vegreville et à 90 miles de la voie ferrée. Il représente aussi le comté d’Athabasca à la Chambre des communes de 1940 à 1958. Il se retire en 1958.
Il est arrivé en Alberta en 1892 alors que son père vient s’établir à Morinville avec le premier contingent de colons. Jos Déchène habite tour à tour Morinville, Edmonton, Therien, Saint-Paul et Bonnyville. Il est commis de magasin et marchand, cultivateur, agent d’assurances, vendeur de produits pétroliers et politicien. Il meurt à Edmonton le 1er décembre 1962.
1922
L’Alberta
Le poste anglais du Edmonton Journal, CJCA, est créé. Le directeur est M. Dick Rice. L’ouverture officielle a lieu le Ier mai 1922. Quelques années plus tard, CJCA devient un des postes de base de la Commission cana- dienne de la radio (CCR) et un des postes du réseau de la Société Radio-Canada (SRC) jusqu’à ce que la SRC crée son propre poste de diffusion CBX à Lacombe.
Fort Kent
En 1922, l’abbé Louis Connoir devient le pre-mier curé de la paroisse Saint-Joseph de Fort Kent. La région est occupée depuis 1908 alors qu’elle regroupe une population de 53 familles plus 15 célibataires possédant des terres.
Saint-Albert
Le 22 mars, le père Larose entreprend d’ériger la nouvelle église de Saint-Albert dont les fondations datent de 1900. C’est la troisième église de Saint-Albert. Le 10 septembre, Mgr O’Leary bénit la nouvelle église. Le sermon de circonstance est prononcé par Mgr McNally de Calgary. On ajoute le clocher et le carillon électronique en 1957.
1923
Le Canada
En 1923, le Canadien National (CN) installe la radio dans ses trains et offre à ses voyageurs des petites causeries et de la musique fournie par des employés amateurs. Ce service est abandonné en 1931.
La compagnie CN installe aussi des postes émetteurs dans les principales villes qu’elle dessert. La première émission du réseau au Canada a lieu le 30 décembre 1923. Elle a été organisée par le CN. Le premier service régulier de réseau au Canada devient une réalité en 1927 grâce aux stations du CN à Montréal et à Ottawa. En juillet de la même année, un réseau est organisé à l’échelle du pays pour le discours du premier ministre MacKenzie King prononcé à l’occasion du 6e anniversaire du Canada.
Les politiciens francophones
En août 1923 (certaines sources disent 1924), J.-L. Côté est nommé sénateur. Malheureusement, il meurt en septembre 1924. Il est remplacé par P- E. Lessard en septembre 1925. Lessard occupe le poste jusqu’en 1931.
Les associations francophones de l’Alberta
Le Cercle Jeanne-d’Arc se convertit en société incorporée. Le prix des actions est de 1o $ et les membres fondateurs sont MM. Jenvrin, Longoz, Lefort (président), Cardinal (vice- président), Féguenne (trésorier), de Savoye, (président de la section littéraire), Hervieux (président de la section dramatique), Pépin (président de la section musicale) A. Baril, (responsable de la section du recrutement et de la publicité et des amusements). Le Cercle regroupe toutes les activités françaises de la ville depuis que la fanfare des Artisans canadiens-français dirigée par M. Pépin et la chorale dirigée par M. Cardinal font partie du Cercle.
Le commerce
En 1923, J.-W. Pigeon achète le magasin United- Tobacco and News Ltd de J.A. McNeil et en 1931, il y ajoute le Yale Shoe Store. Ces deux magasins deviennent des lieux de rencontre favorisés par les Edmontoniens francophones.
Bonnyville
A Bonnyville, on termine la construction de la troisième église. La bénédiction a lieu le 3 août.
Saint-Paul
Le 26 août 1923, la confrérie des Dames de Sainte-Anne est organisée dans la paroisse de Saint-Paul par le père J. Tessier curé de la paroisse. En 1968, la confrérie des Dames de Sainte-Anne devient le Mouvement des femmes chrétiennes.
1924
L’Église
La colonisation
Le clergé se préoccupe toujours de la colonisation et on garde au Bureau de l’immigration canadienne, à Montréal, un missionnaire-colonisateur pour le district d’Edmonton. Il s’agit de l’abbé J.-A. Ethier remplacé par l’abbé Avila Lepage en 1924. De 1922 à 1929, l’abbé J.-A. Ouellette est le directeur des missionnaires- colonisateurs de tout le Canada.
Les politiciens francophones
En 1924 (certaines sources disent 1923), l’avocat Leónidas Giroux est élu à l’Assemblée législative albertaine lors d’une élection partielle dans le comté de Grouard. Il remplace J.L. Côté nommé sénateur. Il conserve son mandat pendant treize ans. De 1931 à 1935, il est le « whip » du Parti libéral provincial à l’Assemblée législative.
Né en 1885, il est arrivé à Edmonton en mars 1909 (certaines sources disent 1910). Il est le neveu du père Giroux, colonisateur de la région de la Rivière-la-Paix. Il est décédé le 7 septembre 1936 alors que le gouvernement fédéral songeait à le nommer sénateur.
Trois des sept membres de la Commission scolaire des écoles séparées sont des francophones : C.-E. Barry, J.H. Picard et Paul Jenvrin.
Les services francophones
Les journaux
Georges Bugnet remplace François-Xavier Boileau à titre de rédacteur du journal L’Union. Bugnet avait été à l’emploi de plusieurs jour- naux de France avant 1905, date à laquelle il est attiré dans la région de Lac-la-Nonne en Alberta. Bugnet s’implique dans les activités sociales de la communauté et est un des pro- moteurs de l’ACFA. Il démissionne de son poste à L’Union en 1929 suite à une dispute avec le propriétaire. Il retourne à sa ferme, écrit des pièces de théâtre, de la poésie et des romans. Un de ses romans le plus connu, « La Forêt » est bien reçu. Il est horticulteur autodidacte et produit plusieurs hybrides d’arbres et d’ar- bustes ainsi que deux variétés de roses : la Lac-la-Nonne et la Thérèse-Bugnet.
Pincher Creek
Arrivées à Pincher Creek en 1904, les Filles de Jésus achètent la maison d’un M. Lebel et la transforment en hôpital, institution que l’on nomme l’Hôpital Saint-Vincent. Au fil des années, on ajoute des services : des chambres, un solarium, une salle d’accouchement, une pouponnière, un laboratoire etc. En 1971, l’Hôpital Saint-Vincent prend le nom de Health Centre. Puis en 1976, les Filles de Jésus quittent l’institution.
Saint-Paul
Le Saint-Paul Journal, journa l hebdomadaire, est publié régulièrement depuis 1924.
Les fêtes, les célébrations et les événements spéciaux
La Liaison française, une excursion annuelle qui part du Québec et qui passe par différents centres francophones de l’Ouest, est organisée par l’abbé Ouellette, le directeur des missionnaires-colonisateurs de tout le Canada au Bureau de l’immigration canadienne à Montréal. La Liaison sera remplacée par les Voyages de liaison, voyages-échanges qui permettent aussi aux francophones de l’Ouest de visiter le Québec.
1925
L’Alberta
John Edward Brownlee est le premier ministre de l’Alberta (gouvernement United Farmers qui entre en pouvoir le 23.11.1925).
Les lois
La clause 154 de la loi scolaire (All schools shall be taught in the English language, but it shall be permissible for the Board of any district to cause a primary course to be taught in the French language.) est expliquée par le règlement suivant publié en 1925, et réédité en 1936 et en 1945 par le ministère de l’Éducation. Le règlement rend officiel l’enseignement du fameux cours primaire de français.
Il stipule que dans toutes les écoles où la commission scolaire décidera par voie de résolution d’offrir un cours élémentaire en français aux termes de la section 184 de l’ordonnance scolaire, le français sera, pour les enfants francophones, l’une des matières scolaires autorisées et pourra être durant la première année, la langue d’enseignement des autres matières. Cependant l’anglais oral devra, dès le début, être une matière inscrite au programme.
In all schools in which the Board by resolution decides to offer a primary course in French, in accordance with Sec. 154 of the School Act, French shall be for the French-speaking children one of the authorized subjects of study and may be used as a medium of instruction for other subjects during the first school year. Oral English must, however from the beginning be included in the curriculum as a subject of study.
Au cours de la deuxième année et après que l’enfant aura appris à lire dans la langue maternelle, commencera l’enseignement réglementaire de la lecture de l’anglais. À partir de la troisième année, une période ne dépassant pas une heure par jour pourra être consacrée à l’enseignement du français. Le mot « français » tel qu’employé ici comprend la lecture, l’étude de la langue, la grammaire, l’analyse, la dictée et la composition. Les enseignants pourront fournir des explications dans la langue maternelle si nécessaire.
During the second year and after the child has learned to read in the mother tongue, the formal teaching of reading in English shall be begun. From Grade III on, a period not exceeding one hour each day may be alloted to the teaching of French. The term « French » as herein used shall include reading language study, grammar, analysis, dictation and compostion. In all grades beyond Grade II the programme in all subjects other than French shall be that regularly authorised by the Department of Education, and the text- books shall be the English editions authorised for general use throughout the Province. Teachers may, however, offer explanations in the mother tongue when necessary.
L’Église
Mgr O’Leary invite les Soeurs du Précieux-Sang à ouvrir une maison tout près de l’église Saint-Joachim au ni05-iooe avenue. En 1968, la maison est déménagée au 94i5-i65e rue.
La cathédrale Saint-Joseph est achevée. Depuis 1913, Saint-Joachim a été divisé en deux paroisses, l’une de langue française et l’autre de langue anglaise. Dès 1913, on entreprend la construction d’une deuxième église pour les fidèles de langue anglaise. L’église porterait le n om de Saint-Joseph et serait bâtie sur le même terrain que l’église Saint-Joachim, mais l’entrée donnerait sur la 111e rue. En 1914, le père Lemarchand fait creuser des excavations pour la nouvelle église. Mais en raison de la guerre, le projet est arrêté. Le sol creusé va resté ouvert jusqu’en 1930.
Les politiciens francophones
En 1925, suite au décès de J.-L. Côté en 1924 après seulement un an de service, P.-E. Lessard est nommé au Sénat. Il occupe le poste jusqu’en avril 1931. Il est remplacé par Pat Burns.
L’Association canadienne-française de l’Alberta
Plus de 400 personnes venues de tous les coins de la province assistent à un grand banquet à l’hôtel Macdonald afin d’y poser les bases d’une association générale regroupant toute la population francophone de l’Alberta. L’idée a déjà été exprimée dès 1909 mais plusieurs fac- teurs, la guerre en particulier, en a empêché la réalisation. La rencontre du 13 décembre a pour but de
« réunir toutes nos forces éparses, dans la Province de l’Alberta et les faire travailler à l’amélioration de l’enseignement de leur langue et à l’augmentation de leur influence jusqu’à la pleine jouissance de tous leurs droits tels qu’ils sont garantis par la Constitution du Canada ou autrement nommé ‘l’Acte de l’Amérique Britannique du Nord’ et tel que mise en pratique dans la Province de Québec où les deux langues officielles du pays sont sur un pied d’égalité. » (L’Union, 8 juil. 1926)
M. Alex Lefort est nommé président de l’assemblée. On y accepte trois résolutions : que soit élu un comité provisoire de 20 membres, qu’un congrès national soit convoqué dès que possible et qu’en attendant, le comité provisoire ait pleins pouvoirs d’agir au nom de l’assemblée. C’est la naissance de l’ACFA.
Les associations francophones de l’Alberta
Créé en 1913, le Cercle Grandin de l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française est remis sur pied à l’automne 1925. Ses activités avaient cessé durant la guerre. En 1931, l’aumônier général, le père Paré visite Edmonton, réorganise le Cercle Grandin et établit deux nouveaux groupes locaux : un groupe au juniorat des Oblats et l’autre à l’intention des jeunes gens de la ville, le Cercle Bellarmin. Celui-ci se distingue sous la présidence de Lucien Maynard, un ancien du Collège des Jésuites et diplômé en droit de la University of Alberta. En juillet 1933, lors du congrès général de l’ACJC à Montréal, le Cercle Bellarmin se voit décerner le trophée Vanier pour avoir, de toutes les filiales du Canada, accompli le meilleur travail au cours de l’année.
Le Cercle Dollard-des-Ormeaux est créé grâce au travail des jeunes gens de la paroisse de l’Immaculée-Conception. Selon l’historien Edward Hart, cette association aurait été créée en raison du déclin de la Société Saint-Jean-Baptiste. On aurait voulu, dit-il, établir un organisme qui s’occuperait de certaines des fêtes organisées auparavant par la Société Saint-Jean-Baptiste. Présidé par Emile Verreau, le groupe se propose de populariser le héros du Long Sault, de célébrer sa fête le 24 mai et de travailler de concert avec la Société Saint- Jean-Baptiste à toutes les causes nationales en dehors de la politique. Pendant quelques années, la célébration du 24 mai rivalise de popularité avec celle du 24 juin, fête de la Saint-Jean-Baptiste. La fête du 24 mai 1926 attire plus de 400 personnes.
En décembre 1925, cinq jeunes filles fondent le groupe des Bonnes amies: Yvonne Sylvestre, Cécile Brissette (Mme Baril), Valéda Sabourin (Mme Racette), Yvonne Sabourin (Mme Turcotte) et Gertrude Baril (Mme Biais). Le groupe a pour but de promouvoir le bien-être de la jeunesse féminine d’Edmonton, d’aider aux oeuvres patriotiques et religieuses, d’encourager la langue française et de rassembler la jeunesse canadienne-française en lui procurant des divertissements. Plus de 70 jeunes filles francophones de la ville assistent à la première réunion qui a lieu au Rosary Hall au coin de la 104e rue et de la 100e avenue. La première présidente est Yvonne Sylvestre. La devise du Cercle est « Honni soit qui mal y pense. » Le groupe prélève des fonds pour les familles moins fortunées, pour le pensionnat des religieuses de l’Assomption, pour le Collège des Jésuites et chaque année, les Bonnes amies offrent un prix d’excellence à une étudiante du pensionnat des Soeurs de l’Assomption. Le groupe organise aussi des conférences littéraires, des débats, des pièces de théâtre, des pique-niques, des parties de cartes, des soirées dansantes et des thés. De plus, chaque semaine, la secrétaire du groupe prépare un petit article pour le journal La Survivance. Le groupe va fonctionner pendant plus de 25 ans. En 1957, on décide de diviser le groupe en deux sections : les Bonnes amies juniors et les Bonnes amies seniors. Plusieurs croient que cette division affaiblit le groupe qui s’éteint doucement peu après.
Les associations francophones
Les Jeunes Canadiens, un groupe de jeunes homme s célibataires, est formé en 1925-26, immédiatement après les Bonnes amies. Le groupe a pour but de promouvoir le bien-être de la jeunesse masculine d’Edmonton, d’aider aux oeuvres patriotiques et religieuses, d’encourager la langue française et de rassembler la jeunesse canadienne-française en lui procurant des divertissements.
L’éducation
La communauté francophone est assez satisfaite de l’enseignement en français à l’élémentaire accordé par l’Acte de l’Alberta. Mais elle ne l’est pas autant de l’interprétation qu’en donne le gouvernement. En avril 1925, le Cercle Jeanne-d’Arc con- voque une assemblée générale pour s’occuper de cette question. Le comité demande aux députés francophones d’aborder la question avec le gouvernement. Le député Joly de Saint-Paul obtient du gouvernement provincial la permission de nommer un comité pour élaborer un programme de français pour les écoles. Un comité gouvernemental passe en revue la section 184 de l’ordonnance scolaire et en fait l’interprétation. Le premier septembre, le ministre publie le règlement sur l’enseignement du français dans les écoles primaires de l’Alberta.
Le Collège Saint-Antoine pour garçons est fondé en 1925 par les Franciscains. Bâti au coin de la 67e rue et de la 129e avenue, il offre un cours bilingue et, dès la deuxième année de son existence, il accueille vingt-sept étudiants qui sont instruits en anglais et en français. Le collège fonctionne comme institution bilingue pendant quelques années puis le collège devient unilingue anglais.
Musique
À Beaumont, le père Gaborit, voulant trouver quelque chose qui intéresserait la jeunesse, organise une fanfare.