Chronologie
De 1892 à 1904
1892
Le Canada
Sir John Sparrow David Thompson est premier ministre du Canada de 1892 à 1894 (gouvernement conservateur du 05.12.1892 au 02.12.1894).
Les Territoires du Nord-Ouest
Depuis l’Acte amendé des Territoires du Nord-Ouest de 1891, l’Assemblée législative des Territoires a le droit de réglementer ses travaux comme elle l’entend. Lors de la session de 1892, Frederick Haultain présente la motion suivante: « that it is desirable that the proceedings of the Legislative assembly shall be recorded and published hereafter in the English language only. » (Aunger, 1989, p. 208).
Antonio Prince, le député de Saint-Albert, présente un amendement. Il veut démontrer qu’il n’est pas dans l’intérêt public d’opérer quelque changement que ce soit en ce qui concerne l’usage du français. Il obtient l’appui des députés de Prince-Albert, de Batoche et de Mitchell mais son amendement est défait par vingt voix contre quatre et la motion de Haultain est acceptée. Il semble que la nouvelle résolution n’est pas proclamée par le lieutenant-gouverneur. La résolution n’aurait alors aucun effet dans la loi bien que dans les faits, le statut du français s’étiole après 1892.
L’ordonnance No 22 s. 83 fait de l’anglais la langue obligatoire de l’enseignement. Une modification apportée en 1896 et encore en 1901 permet l’utilisation du français dans les classes primaires lorsque les élèves ne comprennent pas l’anglais. L’ordonnance No 29 s. 136 dit:
« All schools shall be taught in the English lan-guage but it shall be permissible for the board of any district to cause a primary course to be taught in the French language. «
Cette section permet aussi l’utilisation, quoique limitée, de toute langue autre que l’anglais. Au fil des années, jusqu’en 1968, les différentes lois scolaires reprennent essentiellement les termes de cette modification.
L’ordonnance de 1892 remplace aussi le conseil de l’Éducation et ses sections protestante et catholique par un conseil de l’Instruction publique composé des membres du Conseil exécutif ainsi que de deux protestants et de deux catholiques nommés par le lieutenant-gouverneur-en-conseil. Ces derniers n’ont pas le droit de vote. On exige aussi l’uniformité dans la formation des maîtres, dans l’inspection, dans les manuels scolaires et dans les examens. Antonio Prince propose à l’Assemblée législative un amendement qui est en fait une motion de censure mais il est défait deux voix contre cinq.
Edmonton
Edmonton est incorporée, devient le Town of Edmonton et peut maintenant élire un maire, des conseillers municipaux et imposer des taxes. Edmonton compte alors 700 habitants.
Grâce à Alex Taylor, le village possède le téléphone. La Telephone Central Agency est située au second étage de la bâtisse Gariépy, propriété de Joseph-Hormidas Gariépy où se trouve aujourd’hui l’édifice de la banque Toronto-Dominion au coin nord-ouest de la 100e rue et de l’avenue Jasper. Il y a même une ligne téléphonique entre Edmonton et Saint-Albert et entre Saint-Albert et Morinville.
Edmonton possède aussi le télégraphe et l’électricité. La génératrice est située dans le ravin derrière le commerce de LaRue et Picard situé sur l’avenue Jasper près d’où se situe aujourd’hui le Macdonald Hotel. Il y a aussi une brigade de pompiers dont l’ingénieur est Cléophas Turgeon, récemment arrivé de Montréal. Il s’occupe aussi de la toute nouvelle force policière. Turgeon est le premier fonctionnaire salarié du village d’Edmonton.
Beaumont
Ces premiers colons arrivent à Beaumont : Chartier, Dumont, Brunelle, Monette, Bonin, Demers. En 1893, la colonie compte déjà une bonne vingtaine de familles canadiennes-françaises groupées dans la région connue alors sous le nom de Sandy Lake. (Les Bérubé, Bolduc, Pruneau, Brisson, Chamberland, Charest, Dargis, Demers, Dubord, Fouquet, Gagnon, Grégoire, Goudreau, Hébert, Juneau, etc.. Ces familles viennent presque toutes du Minnesota.
Mgr Grandin délègue le père Perrault alors chargé de la mission de Stony Plain pour desservir la colonie connue sous le nom de Sandy Lake. Il vient régulièrement une fois par mois. La messe est dite dans les maisons, le plus souvent chez Louis Chartier. Plus tard, la messe est dite dans la première petite église qui n’est qu’une cabane faite en troncs d’arbre avec une simple petite croix de bois sur le toit. Cette église est près de l’école Fouquet située à environ un mille et demi au sud de l’église actuelle. C’est la première paroisse Saint-Vital de Beaumont.
1893
Les Territoires du Nord-Ouest
Le gouverneur Royal est succédé par M. Charles-H. Macintosh qui arrive à Régina le 11 novembre 1893. Macintosh est lui-même remplacé par M. Malcom C. Cameron en juin 1898. Décédé peu après sa nomination, Cameron est remplacé par Amédée-Emmanuel Forget en 1898.
Les politiciens francophones
Arrivé à Edmonton le 14 juillet 1887, J.H. Picard est élu pour la première fois au Conseil municipal d’Edmonton en 1893. Il y restera jusqu’en 1917 à l’exception d’une brève période en 1899. Il est élu commissaire des écoles séparées en 1899.
L’Église
À Paris pour une intervention chirurgicale, Mgr Grandin passe sa convalescence à chercher des vocations, des fonds et des colons.
Saint-Albert
A Saint-Albert, Conclave et Deslauriers ouvrent une boutique de forge. Léon Levasseur et Chisholm ouvrent une boutique à bois et font des voitures. Un premier boucher, Isaac Gagnon, s’installe en arrière de l’hôtel Astoria. Et en arrière de la boucherie, il y a la première prison. Les deux policiers Guertin et Ouimet y ont leur quartier.
Une personnalité intéressante
Cléophas Turgeon arrive du Québec en 1893 avec un des groupes de l’abbé Morin et s’installe à Morinville. Quelque temps plus tard, il rencontre le maire d’Edmonton, Matt McCauley, à qui il fait savoir que lorsqu’il demeurait à Montréal, il travaillait pour le service des incendies en qualité d’ingénieur. En 1897, Turgeon devient le premier fonctionnaire salarié d’Edmonton. Il dirige le service volontaire des incendies et supervise la nouvelle force policière. En 1906, il devient ingénieur au pénitencier de la ville d’Edmonton.
Joseph Hormidas Gariépy s’installe à Edmonton avec sa famille en 1893. Il ouvre un magasin général avec son associé M. Joseph Chénier qui sera remplacé par Edmond Brosseau et plus tard par M. Prosper E. Lessard. C’est un des magasins les plus importants d’Edmonton et il ferme ses portes en 1911. Gariépy sera membre du Board of Trade, président de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton pendant plusieurs années et commissaire des écoles séparées durant 25 ans. Il est décédé en 1927.
Parmi ses enfants nous comptons Wilfrid, avocat et ministre des Affaires municipales de l’Alberta en 1913 et député de Trois-Rivières au Parlement fédéral en 1918; son honneur le juge Edouard Gariépy et plusieurs petits-fils dont son honneur le juge André M. Déchène, ancien président de l’ACFA. Son gendre, Prosper E. Lessard, a été le premier Canadien français en Alberta à devenir ministre dans le gouvernement Rutherford; un autre gendre, Joseph M. Déchène, fut député à l’Assemblée législative de l’Alberta, député du comté d’Athabasca et doyen de la Chambre des Communes à Ottawa.
Mlle Elizabeth Charbonneau a une boutique de mode tout près de la banque Jacques-Cartier.
1894
Le Canada
L’honorable Sir Mackenzie Bowell est premier ministre du Canada de 1894 à 1896 (gouvernement conservateur du 21.12 1894 au 27.04.1896).
L’Église
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Mgr Tâché de Saint-Boniface est décédé le 22 juin 1894. Mgr Langevin lui succède.
En 1894, le diocèse de Saint-Albert compte 28 prêtres réguliers (Oblats de Marie-Immaculée), 4 prêtres séculiers, 9 frères convers, 2 écoles indus- trielles, 36 écoles paroissiales ou de mission, 3 orphelinats, 4 hôpitaux, 32 Soeurs grises de Montréal, 5 Soeurs grises de Nicolet, 26 Fidèles compagnes de Jésus et 5 Soeurs de l’Assomption.
Les pères Lacombe et Dauphi n arrivent à Edmonton pour remplacer le père Fouquet à la paroisse Saint-Joachim. Le père Dauphin sera remplacé par le père Lemarchand qui va passer de longues années à Saint-Joachim d’abord comme vicaire ensuite comme curé à compter de 1914.
Les politiciens francophones
Lors de l’élection d’octobre 1894, Antonio Prince est défait à Saint-Albert par Dan Maloney.
Les associations francophones de l’Alberta
Selon l’historien Hart, la Société Saint-Jean-Baptiste est fondée à Montréal en 1834 par Ludger Duvernay (selon d’autres sources, la Société aurait été fondée en 1843, juste après l’Acte d’union qui, en accord avec le rapport Durham visait l’assimilation des Canadiens français). L’association se propose de resserrer les liens entre la masse et l’élite canadiennes-françaises. L’organisation a son propre drapeau, son emblème et sa devise « Nos institutions, notre langue et nos droits ».
La Société Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton est née le 8 avril 1894 et son premier président est Georges Roy, un paroissien de Saint-Joachim. Le bureau de direction élu comprend J.-H. Gariépy. F. Mariaggi, Wilfrid Gariépy, J.H. Picard, Joseph Brunelle, Stanislas LaRue, Antonio Prince, G. Corriveau, Joseph Chénier et F. Desgagné. On a pour but « de grouper les forces vives de notre nationalité et de développer chez chacun de nous, à côté d’une loyauté à toute épreuve aux institutions britanniques, l’amour de tout ce qui fait que nous sommes français tout en étant Canadiens. » (C de l’O., 9 avril 1908). Mgr Grandin est nommé président honoraire et le père Lemarchand est son aumônier pour l’année 1898. On discute entre autres les effets de l’ordonnance scolaire de 1892.
La Société Saint-Jean-Baptiste joue un rôle politique important. En février 1904, au moment où l’on prépare les projets de loi d’autonomie qui vont assurer la création de la nouvelle province de l’Alberta, les francophones catholiques subissent de nouvelles attaques. La Société envoie alors un communiqué au premier ministre Wilfrid Laurier lui demandant que le français soit déclaré une des langues officielles de la nouvelle province et qu’elle soit garantie comme langue d’instruction dans les écoles. En 1908, la Société Saint-Jean-Baptiste existe encore bien que l’on cherche à lui donner une constitution plus moderne. La Société devient l’Association Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton mais son but essentiel ne change pas.
Le 24 juin 1894, la Saint-Jean-Baptiste est célébrée avec beaucoup de panache. Un défilé commencé à 10 heure emprunte l’avenue Jasper jusqu’à l’église Saint-Joachim où on y célèbre la messe. Parmi les dignitaires, il y a Georges Roy, J.H. Gariépy le vice-président et le maire McCauley.
Le commerce
La banque Jacques-Cartier est officiellement ouverte le 26 septembre 1894 dans un nouvel édifice situé sur le côté sud de l’avenue Jasper à l’est de la McDougall Street (100e rue) près du magasin LaRue et Picard. Quatre ans plus tard, Edmonton possède trois banques. Malheureusement la banque Jacques-Cartier ferme ses portes le 13 juillet 1900.
Les services francophones
La santé
La supérieure des Soeurs grises, soeur Delphine Brassard, demande à la Compagnie de la baie d’Hudson de lui donner du terrain pour cons- truire un hôpital à Edmonton. C’est le début de l’Hôpital général.
L’éducation
Edmonton
La population catholique de Strathcona a obtenu le droit de former le Catholic School District No. 12. En 1912, le District No. 12 fusionne avec le District d’Edmonton-Nord formé en 1911. Cette union des districts d’école est le résultat de la plus grande fusion des villes de Strathcona et d’Edmonton. Le premier conseil d’administration du District d’Edmonton-Nord se compose de MM. P. Bernier, A.B. Lambert et A. Brière. Mais en 1913, le District de l’école séparée d’Edmonton-Nord est lui-même absorbé par les autres districts d’école séparée.
Beaumont
L’éducation
Les colons dans la région de Beaumont fondent leur première petite école en 1894. Ils la nomment Fouquet. Les premiers conseillers du district sont William Brunelle, Sherman Johnson et Louis Chartier. Le district Fouquet est dissout en 1902 pour en former deux autres, Beaumont et Clearwater.
Le père Lacombe est délégué par Mgr Grandin pour choisir le site de l’église de Beaumont (une petite chapelle existe déjà depuis 1892) et en marquer l’emplacement. Mgr Grandin achète dix acres de terre pour la somme de 50 $ afin d’y construire une église et un presbytère. Louis Chartier fait don à l’église de vingt acres de terre près du terrain de l’église pour l’usage du curé.
L’année 1894 marque l’ouverture des registres de la paroisse. L’abbé Louis Poitras est chargé de desservir la paroisse qui reçoit pour patron titulaire Saint-Vital, le nom de Mgr Grandin. L’église est achevée au printemps de 1895. L’abbé Poitras étant nommé curé de Wetaskiwin, les pères oblats de Saint-Albert (Tissier, Lemarchand, Vegreville) desservent la paroisse.
Au printemps de 1895, Mgr Grandin fait sa première visite à Beaumont accompagné du prêtre colonisateur l’abbé Morin et du père Perrault. La première messe est chantée dans la nouvelle église le 30 juin 1895. Le presbytère est achevé en 1896. La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton se charge de meubler la nouvelle demeure du curé. La tour du clocher sera construite en 1907. En 1898, la paroisse compte 45 familles canadiennes-françaises et une trentaine de familles anglaises.
Calgary
La CMBA, une société catholique de secours mutuel, nait presqu’en même temps que la Saint-Jean-Baptiste à Calgary. C’est la CMBA qui organise presque toutes les fêtes religieuses et les réceptions de grandes personnalités.
Legal
En 1894, deux français établis en Californie sont attirés à la région de Legal par la publicité de l’abbé Jean-Baptiste Morin : MM. Théodore Gelot et Eugène Ménard. Quatre ans plus tard, en 1898, l’abbé Morin visite lui-même l’endroit. L’année suivante, l’abbé Morin y amène Mgr Legal afin de choisir un endroit pour y construire une église. En 1900, il y une trentaine de familles à Legal et Mgr Grandin y fonde une nouvelle paroisse à laquelle il donnera son nom.
Au début, quatre figures ont joué un rôle important dans son développement. Il s’agit en premier lieu de Mgr Emile Legal, l’abbé JeanBaptiste Morin, le colonisateur, l’abbé Samuel Bouchard, missionnaire à Saint-Pierre (Villeneuve) et le premier curé de Legal et son successeur, l’abbé Aldéric Normandeau.
La première messe dans la région est célébrée par l’abbé Morin dans la maison de M. Philias Morin venu du Québec le 29 octobre 1898 pour s’installer à Saint-Pierre de Villeneuve, lieu qu’il quitte en 1900 pour venir à Legal. Dès son arrivée, il se met à la construction de l’église. L’abbé Normandeau joue un rôle majeur dans le développement de la paroisse et surtout dans la construction de l’église depuis 1907. La première messe y est chantée en 1912.
Vegreville
Ce n’est pas le père Vegreville qui a fondé Vegreville. Il n’y a même jamais été curé. Comme missionnaire, il s’y arrêtait chaque fois qu’il le pouvait. Vegreville a été fondée par des Canadiens français, comme les Poulin, Tétreau, Létourneau, Théroux et Houle. En 1991, l’ACFA offrait un bronze du père Vegreville et la cérémonie de dévoilement a lieu le 12 novembre.
1895
Edmonton
En 1895, la population d’Edmonton compte 1165 personnes.
L’Église
Au temps où le père Lacombe est supérieur à Edmonton, la maison-chapelle de SaintAntoine est bâtie dans la petite ville de Strathcona qui a commencé à se développer rapidement depuis la construction du chemin de fer. Un don de deux acres de terrain pour le site de la nouvelle église a déjà été fait par M. Garneau. Mais comme cette propriété foncière est près de la rive, la Corporation épiscopale achète le moitié du pâté No 80 au prix de 300 $.
Cela marque le début de la paroisse SaintAntoine nommée ainsi en honneur des pères Franciscains qui ont bien voulu accepter la responsabilité de la nouvelle paroisse. Malheureusement en 1895, ils ne sont pas en mesure d’envoyer un prêtre dans la nouvelle paroisse. Celle-ci devra donc être desservie par les pères de Saint-Joachim jusqu’en octobre 1901 alors que le père Georges Nordmann devient le premier curé résident.
La nouvelle église va aussi servir d’école au tout début. Entre 1895 et 1902, deux religieuses du couvent des Fidèles compagnes de Jésus de SaintJoachim se rendent à l’église tous les matins.
Les associations francophones de l’Alberta
Stanislas LaRue, qui a fondé avec J.-H. Picard la compagnie LaRue et Picard, est le deuxième président de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1895.
Les services français
La santé
l’Hôpital général d’Edmonton est construit au coin de la 111e rue et de l’avenue Victoria. La nouvelle institution est l’oeuvre des Soeurs grises de Montréal qui sont dans l’Ouest depuis 1844 suite à l’invitation de Mgr Provencher. Elles sont en Alberta depuis 1859 alors qu’elles arrivaient au lac Sainte-Anne.
En 1894, un groupe de médecins écrit à Mgr Grandin. Ils lui promettent leur appui financier si les Soeurs grises consentent à ouvrir un hôpital à Edmonton. Mgr Grandin donne son accord et soeur Brassard achète quarante-six lots de la Compagnie de la baie d’Hudson. La construction commencée pendant l’hiver de 1894-95 est terminée en décembre 1895. L’édifice a coûté 35 000 $ et il abrite 35 lits. Ce sont les soeurs Gosselin et Marie-Xavier qui en ont la responsabilité. Le premier patient est admis le 6 décembre 1895.
Beaumont
La colonie canadienne-française près d’Edmonton prend le nom de Beaumont. Le père Morin s’est rendu à Ottawa pour plaider la cause du bureau de poste. Avec sa pétition, il présente trois noms choisis par les gens : Charrier, Bellevue et Beaumont. Le nom de Beaumont a été choisi par Jean Royer.
Le premier bureau de poste est ouvert. M. Gagnon est le premier maître de poste. Il garde le bureau jusqu’en 1899.
LeGoff
Le livre historique de Cold Lake indique que les religieuses enseignent à LeGoff en 1895 mais n’ajoute aucun autre détail.
1895-96
Saint-Paul-des-Métis
Dès 1895 (certaines sources disent 1896), le père Lacombe âgé de 69 ans rêve d’établir une colonie prospère à Saint-Paul-des Métis. SaintPaul-des-Métis est fondé sur le site de la paroisse actuelle. Le père Lacombe a obtenu du gouvernement fédéral une réserve de 144 milles carrés. Elle compte 12 milles de front sur 12 milles de profondeur formant 4 cantons contigus pour y grouper les Métis dispersés dans la prairie. En juillet 1896, le père Adéodat Therien arrive pour prendre l’oeuvre en charge. Il n’y a que trois familles métisses et le missionnaire loge dans une pauvre cabane qui est aussi la première église.
Saint-Paul est une colonie de 1896 à 1909. Le père Lacombe a choisi le nom Saint-Paul en partie en souvenir de l’établissement de Saint-Pauldes-Cris fondé en 1865 plus haut sur la rivière Saskatchewan.
1896
Le Canada
Le très honorable Sir Charles Tupper est premier ministre du Canada de mai à juillet 1896 (gouvernement conservateur du 01.05.1896 au 08.07.1896).
Le très honorable Sir Wilfrid Laurier est premier ministre du Canada de 1896 à 1911 (gouvernement libéral du 11.07.1896 au 06.10.1911). Clifford Sifton est ministre de l’Intérieur.
L’Église
La mère générale des Fidèles compagnes de Jésus consent à la construction d’un nouveau couvent. On déménage alors au centre du terrain des Oblats l’église de Saint-Joachim qui est rattachée au couvent des religieuses. La cuisine du couvent, le parloir et le réfectoire sont détachés des salles de classes qui sont placées derrière le nouveau couvent que l’on est en train de construire. Mgr Grandin bénit l’édifice le 1er décembre.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Un recensement de la population catholique de Saint-Joachim préparé par le père Lemarchand indique qu’il y a, en octobre 1896, 360 catholiques répartis entre sept nationalités, réductibles à cinq langues: le cri, le français, l’anglais, l’allemand, le polonais.
Le père Hippolyte Leduc remplace le père Lacombe comme curé de Saint-Joachim. Il y restera jusqu’en 1899. Il est responsable de la construction de la quatrième église de SaintJoachim. Il fait aussi les démarches nécessaires pour obtenir l’établissement de l’hôpital et du couvent des Soeurs de la Miséricorde. Après un court repos à Saint-Albert en 1899, il revient à Edmonton où il restera de 1900 à 1905.
En 1887, le père Leduc avait été inspecteur des écoles et membre de la section catholique du conseil de l’Instruction publique (1888- 1992). Par la suite il demeure le représentant officiel de l’Église de l’Ouest en matière d’éducation.
Les associations francophones de l’Alberta
En 1896, le président de la Société Saint-JeanBaptiste est John Godfroi Fairbanks arrivé à Edmonton en 1891.
Saint-Albert
Le père Michel Mérer est nommé curé de Saint-Albert; il y restera 18 ans. Le père Mérer est aussi élu commissaire d’école à SaintAlbert. Il occupe le poste jusqu’en 1917.
Spirit-River
La paroisse Saint-Joseph de Spirit-River est fondée en 1896.
1897
L’Église
Le 29 mars, Mgr Grandin qui est alors âgé de 68 ans choisit Mgr Emile Legal comme coadjuteur avec droit de succession. Mgr Legal a été ordonné prêtre en 1874 et cinq ans plus tard il entrait chez les Oblats. Une fois rendu en Alberta, il passe les seize années suivantes avec les Pieds-Noirs dans le sud de l’Alberta. Lors de son retour il est consacré évêque le 17 juin.
Le père Lacombe se retire à son « hermitage » à Pincher Creek, Alberta.
Les associations francophones de l’Alberta
En 1897, le président de la Société Saint-JeanBaptiste est Joseph-Hormidas Gariépy. La société avait été fondée en Alberta en 1894.
Saint-Paul-des-Métis
La première école est construite à Saint-Paul. C’est une école industrielle. Suite à leur arrivée en 1899, les Soeurs de l’Assomption prennent la responsabilité de l’administration. Il s’agit du District scolaire No 2228.
Two Hills
Henry Poser s’établit à Pozerville et y ouvre un bureau de poste en 1906. Fermé pendant un certain temps, le bureau ouvre à nouveau en 1908 et prend le nom Two Hills (Les-DeuxGrosses- Buttes).
1898
Les autres provinces et territoires
Dû à la Ruée vers l’or, le Yukon se détache des Territoires du NordOuest et devient un territoire distinct.
Les Territoires du Nord-Ouest
Amédée-Emmanuel Forget est nommé lieutenant-gouverneur des Territoires du NordOuest en 1898. M. Macintosh, son prédécesseur, avait été remplacé par M. Malcom-C. Cameron en juin 1898. Mais Cameron meurt le 20 septembre 1898 et c’est Forget qui le remplace.
Edmonton
Le Anderson’s Directory fixe la population d’Edmonton à 2 750 habitants. D’après L’Ouest canadien du 10 février 1898, la colonie canadienne-française compte alors 530 familles soit 2 256 personnes vivant dans neuf districts : Edmonton, Saint-Albert, Morinville, Fort Saskatchewan, Saint-Pierre, Beaumont, Stony Plain, Rivière-qui-Barre et Vegreville.
L’Église
L’arrivée des Soeurs de la Miséricorde en Alberta.
Mgr Grandin s’efforce d’obtenir des prêtres ruthènes pour les Galliciens.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Lemarchand rapporte que la population catholique de Saint-Joachim atteint 461 âmes réparties en sept ou huit nationalités, réductibles à cinq langues.
Les politiciens francophones
Dans le comté de Saint-Albert, Frédéric Villeneuve, l’avocat-rédacteur en chef d’Edmonton, remporte la victoire avec une majorité de 137 voix sur Maloney. Villeneuve sera aussi l’assistant commissaire pour le recensement dans le Nord-Ouest en 1901. En 1905, lorsque la paroisse de Saint-Pierre près d’Edmonton doit choisir un nom pour son bureau de poste, on adopte le nom de Villeneuve.
Dans le but de protéger adéquatement les droits de la communauté catholique et francophone, la communauté francophone d’Edmonton trouve important de réaffirmer sa position au sein de la Commission des écoles séparées. J.H. Gariépy est élu commissaire des écoles séparées. J.H. Picard est élu l’année suivante.
Les associations francophones de l’Alberta
J.H. Picard est président de la Société SaintJean-Baptiste qu’il a aidé à fonder en 1894.
Plus de 800 francophones se réunissent à Morinville lors de la célébration annuelle de la Saint-Jean-Baptiste. Ils acceptent une charte de la survivance exposant dans ses grandes lignes la marche à suivre pour préserver l’identité canadienne-française dans l’Ouest. On cherche les moyens de renverser la décision prise par l’Assemblée législative des territoires en 1892. Il est résolu qu’il est du devoir des Canadiens français d’exiger la publication en français des ordonnances. On exprime aussi l’espoir qu’à l’élection territoriale suivante, un Canadien français soit élu pour représenter l’élément français. Peu après Frédéric Villeneuve, l’avocatrédacteur en chef d’Edmonton est choisi comme le candidat francophone qui s’opposera à Maloney lors des élections.
Les services francophones
Les journaux
Le journal hebdomadaire de langue française L’Ouest canadien voit le jour le 3 février 1898. Publié sous les auspices de la Société de la colonisation d’Edmonton, organisme fondé par l’abbé Morin, cette société comprend Frédéric Villeneuve, jeune avocat arrivé du Québec, Joseph E. Laurencelle, gérant de la Banque Jacques-Cartier d’Edmonton, Joseph Cartier, comptable et Eugène Villeneuve, marchand de Montréal. Frédéric Villeneuve en est le rédacteur. Pendant sa parution de 1898 à 1900, le journal va servir plusieurs fonctions importantes don t le reportage des activités sociales, religieuses, économiques et politiques de la communauté francophone. L’édition du 22 février 1900 est la dernière.
Saint-Albert
Lors de la première visite de leur mère générale, mère Mathilde Hamel, les Soeurs grises de Saint-Albert ont une ferme de 900 acres, une école publique de 200 élèves et une école industrielle de 85 pensionnaires.
Le théâtre
Le premier journal francophone l’Ouest canadien fait référence à la fondation d’un cercle dramatique sous la direction de Joseph Bilodeau, également directeur de chant à Saint-Joachim, la première église catholique d’Edmonton établie en 1854.
1899
Le Canada
Fondation du Canadian Northern Railway.
Les Territoires du Nord-Ouest
Le 1er avril 1899 des élections générales ont lieu dans les Territoires et celles-ci favorisent M. Haultain.
L’Église
Mgr Langevin, l’archevêque de Saint-Boniface, et Mgr Augustin Dontenville, évêque de NewWestminster, se sont rendus à Edmonton pour les fêtes du jubilé d’or du père Lacombe. La date exacte de l’anniversaire est le 13 juin. Le père Lacombe reçoit les hommages et un cadeau de la reine Victoria. Le premier feu d’artifice en Alberta a lieu en son honneur.
Le 10 décembre 1899, quatre religieuses de la Providence arrivent à Blackfoot Crossing dans le sud de l’Alberta. Elles ont fait le voyage depuis Montréal et sont accompagnées de Mgr Legal.
La paroisse Saint-Joachim d’Edmonton
Le père Lemarchand rapporte que la population catholique de Saint-Joachim atteint 555 âmes composées de 87 familles don t 195 Canadiens français, 116 Irlandais 175 Métis, 29 Anglais, 16 Allemands, 9 Français, 10 Polonais, 2 Galiciens, 2 Belges, 1 Suisse. Étant donné l’hétérogénéité linguistique et culturelle des paroissiens, les prédicateurs se font un devoir de prêcher en trois langues : le français, l’anglais et le cri.
La bénédiction de la pierre angulaire de la quatrième église de Saint-Joachim a lieu le 24 septembre 1899. Cette première pierre est placée à quelques pieds du sol dans le mur de façade sur le côté nord-est et porte l’inscription O M 11899. La quatrième église de Saint-Joachim est bénie et ouverte au culte en 1899.
L’architecte est F. Deggendorfer. La nouvelle église en briques de 46 pieds sur 94 y compris le sanctuaire, a été commencée au printemps de 1899. M. J. Langlais dirige les travaux. Mais les travaux de l’église sont arrêtés en décembre faute de fonds. La construction continuera petit à petit dans les années qui suivent. Les pères Leduc, Jan, Hétu et Naessens vont y contribuer. Les coûts de la construction sont évalués à 15 000 $. La congrégation des pères Oblats y contribue avec 2 000 $.
Le père Leduc quitte Saint-Joachim et est remplacé par le père Joseph Lestanc. Il sera de retour à la paroisse de juin 1900 à 1905.
Les politiciens francophones
J.H. Picard est élu commissaire des écoles séparées, poste qu’il occupe jusqu’en 1912-13, année où les districts de Saint-Joachim, SaintAntoine (Edmonton-Sud et Saint-François (Edmonton-Nord) sont réunis pour former la commission des écoles catholiques d’Edmonton. Picard est le premier président de cette commission scolaire amalgamée et en occupe le poste pendant neuf de ses douze années de service. Picard participe à l’administration scolaire pendant vingt-cinq ans soit de 1899 (certaines sources disent 1898) à 1924.
Saint-Paul-des-Métis
Les Soeurs de l’Assomption arrivent à SaintPaul-des-Métis pour aider les missionnaires et s’occuper de l’éducation.
Villeneuve
La fondation du village de Villeneuve situé à quelques milles à l’est de Saint-Albert remonte à 1899. Les premiers colons de cette paroisse étaient Philippe Frénette, Henri et Pierre Michelot et Hermas Marois.
La musique
M. J. Bilodeau est nommé nouveau directeur de la chorale de Saint-Joachim. Il est réélu en 1900. La révérende mère Bond est l’organiste.
1900
Edmonton
La population d’Edmonton est de 2 626 personnes.
Le premier pont d’Edmonton, le Low Level Bridge est ouvert le 4 avril 1900. Deux ans plus tard, le Edmonton Yukon and Pacific Railway traverse le pont reliant Edmonton au chemin de fer pour la première fois.
L’Église
Mgr Grandin fonde le petit séminaire de Saint-Albert pour recruter un clergé indigène. Le 21 janvier, Mgr Grandin bénit et inaugure le petit séminaire diocésain. Trente-cinq jeunes se destinent à la prêtrise.
Quatre Soeurs de la Miséricorde arrivent à Edmonton avec le père Leduc. Leur couvent est situé sur le coin de la 111e rue et de la 99e ave et elle sert de crèche pour les filles-mères. Les religieuses établissent les fondations de l’Hôpital de la Miséricorde au début du mois de mars 1905. L’hôpital est situé sur la 111e rue entre la 99e et la 98e ave.
Les politiciens francophones
Emile Tessier remplit le poste de secrétaire de la Commission des écoles séparées de 1900 à 1913.
Les services francophones
Les journaux
On commence les fondations d’une troisième cathédrale (l’église actuelle) à Saint-Albert. La pierre angulaire est bénie par Mgr Falconio, délégué apostolique.
Les Soeurs grises de Saint-Albert ouvrent un jardin d’enfants Elles ont aussi construit la « maison jaune ». En 1908, on ajoute une aile et en 1919 la maison jaune est déménagée. En 1949, la maison devient le Foyer Youville.
Saint-Albert
La fondation du village de Villeneuve situé à quelques milles à l’est de Saint-Albert remonte à 1899. Les premiers colons de cette paroisse étaient Philippe Frénette, Henri et Pierre Michelot et Hermas Marois.
1901
Le Canada
Le 12 décembre 1901, à Cornouailles en Grande-Bretagne, Guglielmo Marconi transmet un premier signal TSF à Terre-Neuve : trois points représentant la lettre S en morse. C’est le début de la radiodiffusion.
Les Territoires du Nord-Ouest
Les lois
En 1901, on adopte une nouvelle ordonnance scolaire selon laquelle toutes les écoles relèvent d’un commissaire de l’Éducation assisté d’un Conseil de l’Education composé de cinq personnes dont au moins deux catholiques. De plus, l’ordonnance stipule
1. que l’anglais serait la langue d’usage dans toutes les écoles, mais que toute commission scolaire de district pourrait autoriser l’usage du français au cours d’une année de l’élémentaire;
2. que la commission scolaire de tout district pourrait, sous réserve des règlements du département de l’Education, engager une ou plusieurs personnes compétentes pour enseigner, dans les écoles du district, toute langue autre que l’anglais, aux élèves dont les parents ou les tuteurs en auraient manifesté le désir;
3. que la commission scolaire aurait le pouvoir de se procurer l’argent nécessaire pour payer le salaire de ces professeurs et que tous les frais et les dépenses occasionnés par ces cours seraient défrayés par la commission scolaire au moyen d’une taxe spéciale imposée aux parents ou aux tuteurs des enfants qui bénéficieraient de tels cours.
L’Église
En 1901, le grand vicariat apostolique d’Athabasca-Mackenzie est divisé en deux. Mgr Gabriel Breynat hérite de la partie nord, soit le diocèse de Mackenzie-Fort Smith et Mgr Grouard hérite de la partie sud soit l’archidiocèse de Grouard-McLennan. Au début, Mgr Grouard réside à fort Chipewyan mais en 1902 il transfère le siège de son vicariat à Lesser Slave Lake Post dont on change le nom en 1909 pour celui de Grouard.
En 1914, on croit que Grouard a un bel avenir. Il y a déjà 22 magasins, plusieurs hôtels et restaurants. Mais cette année-là, la compagnie Edmonton, Dunvegan and British Columbia Railway décide que la voie ferrée passera au sud du PetitLac-des-Esclaves plutôt qu’au nord. L’avenir promis à Grouard va à High Prairie. Le siège episcopal demeure à Grouard jusqu’en 1943 alors que Mgr Langlois décide de le déménager à McLennan où il construit son évêché et sa cathédrale.
1902
L’Église
Mgr Grandin est décédé. C’est le Dr Aristide Biais qui le soigne durant sa dernière maladie. Mgr Legal lui succède et devient le deuxième évêque du diocèse de Saint-Albert.
Trois pères basiliens, un frère et quatre Sisters of Mary arrivent à Edmonton. Les religieuses vont habiter le deuxième étage de la troisième église Saint-Joachim en attendant que leur couvent soit construit à Mundaire. C’est le résultat de plusieurs démarches faites par Mgr Legal et le père Lacombe dans le but de répondre aux besoins spirituels des nouveaux arrivés en provenance de la Galicie, une province ukrainienne de l’empire autrichien. À cause d’événements historiques vieux de plusieurs siècles, ils se méfient du rite latin.
On fait des démarches auprès de leurs chefs religieux et par deux reprises le père Lacombe se rend en Europe afin de plaider leur cause à Rome, avec les évêques ruthéniens de Galicie et avec l’empereur Franz Joseph II d’Autriche.
Les Filles de Jésus, nouvellement arrivées de France, prennent le service domestique de l’évêché. Membres d’une congrégation française de Bretagne établie en 1902 au Canada et dans l’Ouest canadien, les Filles de Jésus se sont vouées, dans les années passées, à l’éducation de la jeunesse et aux soins des malades dans plusieurs hôpitaux. Dès leur arrivée, elles se mettent au service de l’évêque de Saint-Albert et en moins de deux ans, elles ouvrent deux pensionnats, l’un à Pincher Creek et l’autre à Morinville. Elles oeuvrent aussi à la mission du Lac-la-Biche (1905-1964), à Beaumont (1932- 1971), à Plamondon (1936-1981), à Vimy (1944- 1975) et à Picardville (1947-1969). Elles vont aussi travailler à Saint-Joachim et au séminaire Saint-Joseph d’Edmonton sans oublier les hôpitaux de Pincher Creek et du Lac-la-Biche, le travail à Whitecourt, à Athabasca et à Spirit River, à Lewiston au Montana etc.
Les politiciens francophones
Lors des élections du 21 mai 1902, Frédéric Villeneuve est remplacé comme député de Saint-Albert par L.-J.-A. Lambert. Né à Terrebonne le 31 novembre 1858, Lambert est venu s’intaller en Alberta au début de 1900. Après avoir travaillé pour LaRue et Picard, il s’établit sur une ferme près de Saint-Albert. Plus tard il fonde des écuries de chevaux de louage, les Ecuries impériales.
Beaumont
L’éducation
Le district scolaire Fouquet de Beaumont, fondé en 1894, est dissout pour en former deux autres, Beaumont et Clearwater. La majorité des élèves à l’école de Beaumont sont de langue française et catholiques. En 1908, il est question de bâtir une nouvelle école. Au lieu, on loue la maison de M. St Pierre. On construira une nouvelle école en 1949.
Le 9 septembre 1902, le district scolaire numéro 741 de Beaumont, des Territoires du Nord-Ouest est établi. Le premier professeur, le père Quévillon, reçoit un salaire de 50 $ par mois.
En 1909, le district scolaire de Beaumont change d’un district de village à un district rural. En 1947, on commence le transport par autobus des élèves du secteur rural à l’école du village. En septembre 1963, le district municipal numéro 75 de Leduc, le district scolaire 741 de Beaumont et la division scolaire numéro 49 de Leduc sont incorporés et deviennent le Comté de Leduc numéro 25.
Saint-Paul
L’éducation
Une école-pensionnat est terminée en 1902 à Saint-Paul. Mais le 5 janvier 1905, un incendie anéantit l’édifice en quelques heures.
Le théâtre
Fondation à Saint-Albert du premier cercle dramatique. Le Docteur Arthur Giroux en est le directeur.
Une personnalité intéressante
Mgr Maurice Baudoux est né en Belgique le 10 juillet. Il arrive au Canada à neuf ans en 1911. Il fait ses études primaires au couvent de Prud’homme Saskatchewan. Il est ordonné prêtre à Prud’homme le 17 juillet 1929. Il sera un des principaux artisans dans la lutte pour l’obtention de la radio française dans l’Ouest.
1903
L’Alberta
En 1903, l’Assemblée législative de PAlberta vote la création d’une université, projet qui ne se réalise que quelques années plus tard.
Edmonton
Première édition du Edmonton Journal.
L’Église
La paroisse Saint-Joachim d’Emonton
La population catholique de Saint-Joachim est de 781 âmes établies sur un territoire qui couvre toute la ville et s’étend bien loin dans la campagne. Sa population passe de 8 350 habitants au recensement de la ville de 1904 à 72 516 à celui de 1914.
Les politiciens francophones
L.-J.-A. Lambert, représente le comté de SaintAlbert au Conseil des Territoires du Nord-Ouest en 1903. Ce comté englobe tout le nord de l’Alberta. L.-J.-A. Lambert est le grand-père de Marcel Lambert, député d’EdmontonOuest à Ottawa à compter de 1957.
Calgary
Expulsées de France, les religieuses Filles de Jésus viennent se charger du ménage des missionnaires à Calgary.
Legal
La paroisse Saint-Emile de Legal est fondée en 1903. En 1898, l’abbé J.-B. Morin avait fondé un bourg qui portait le nom de Mgr Legal. En 1900, Legal comptait quelque vingt-cinq familles pour lesquelles on bâtit une église. Elevée au rang de paroisse en 1903, cette localité reçoit son premier curé, l’abbé Joseph-Aldric Normandeau, qui succède à un missionnaire du nom de S. Bouchard. Dès 1904, un village comprenant magasins, forge, hôtel et téléphone se forme autour de l’église et de 1903 à 1906, quatre districts scolaires sont établis.
1904
Edmonton
Edmonton est incorporée comme cité en 1904 et le 1er septembre 1905, la jeune ville devient la capitale de la nouvelle province de PAlberta. Le Courrier de l’Ouest du 18 avril 1907 annonce que les bureaux du gouvernement seront transférés sur la propriété du gouvernement, site du fort de la baie d’Hudson bien avant que le parlement soit complètement construit. En été, on a l’intention d’élever une bâtisse temporaire qui contiendrait des locaux nécessaires aux divers départements et une salle d’assemblée pour la législature.
Kenneth W. MacKenzie est le premier maire d’Edmonton.
L’Église
Douze prêtres viennent en Alberta après avoir été expulsés de leur école de Tinchebray en Normandie. Les Pères de Sainte-Marie de Tinchebray se mettent au travail sur des concessions pour assurer leur subsistance et attirent une centaine de colons français et canadiensfrançais sur leurs deux établissements, Tinchebray et Notre-Dame de Savoie, au nord de Stettler. En 1910, ces religieux déménagent à Red Deer. Ils en font leur nouveau centre, bâtissent une église, un couvent, un hôpital et une école. La paroisse compte soixante familles francophones en 1910. Les religieux oeuvrent dans la région de Red Deer jusqu’en 1924 alors qu’ils quittent la province à cause de difficultés avec leur évêque à Edmonton.
Les associations francophones de l’Alberta
En février 1904, alors que la question de l’autonomi e provinciale est débattue, la Société Saint-Jean-Baptiste d’Edmonton envoie un communiqué au premier ministre Wilfrid Laurier, pressant le gouvernement de garantir les droits légitimes des Canadiens français. La société demande que le français soit déclaré une des langues officielles de la nouvelle province et qu’elle soit garantie comme une langue d’instruction dans les écoles.
Pincher Creek
A la demande du père Lacombe, les Filles de Jésus fondent un couvent à Pincher Creek.
Red Deer
En 1904, le père Voisin célèbre sa première messe de Noël à Red Deer. Le point d’intersection de deux lignes de chemin de fer, Red Deer semble avoir de l’avenir. On y fait construire une petite église catholique en automne 1905. Les Soeurs de la Sagesse, congrégation fondée en février 1703, y ouvrent un pensionnat.
Saint-Albert
Le village de Saint Albert est incorporé et les habitants élisent leur premier conseil municipal. Les membres du premier conseil sont MM. Chery (Chéri) Hébert, maire, et les conseillers David Chévigny, Jos Léonard, Henry Cunningham, Lucien Boudreau, Nazaire Asselin et Fleury Perron. Le secrétaire est Félix Page.
Saint-Paul-des-Métis
On construit la première église catholique à Saint-Paul-des-Métis.
Trochu
Fondation de Trochu. En 1910, la population compte 300 habitants.
La musique
Le Edmonton Amateur Operatic and Dramatic Society présente son premier spectacle.