Chronologie

De 1659 à 1774

1670

La colonie

La Compagnie de la baie d’Hudson

L’Ouest est sous la seule juridiction de la Compagnie de la baie d’Hudson qui selon sa charte de 1670 détient le monopole du commerce des fourrures.

Fondée en 1670, l’idée de cette compagnie est venue de deux Français, Radisson et Desgroseilliers. Malmenés par le gouverneur de la Nouvelle-France parce qu’ils étaient allés chercher des pelleteries sans autorisation audelà du lac Supérieur, ils se tournent vers le
prince Rupert d’Angleterre qui persuade son cousin le roi Charles II de la rentabilité de cette entreprise.

De retour sur la baie, Desgroseilliers bâtit un poste de traite, le fort Charles. Il retourne en Angleterre l’été de 1669 après un excellent commerce avec les indigènes. Ce succès donne lieu à la fondation de la puissante compagnie de la baie d’Hudson. Le 2 mai 1670, le roi d’Angleterre octroie à cette nouvelle compagnie une charte des plus généreuses et met à sa tête le prince Rupert et d’autres nobles avec certains marchands de Londres. Cette charte donne à la compagnie des droits de traite exclusifs sur « toutes les mers, rivières, anses et golfes qui ne sont point déjà dans la possession d’un de nos sujets, ou des sujets d’un autre prince ou État chrétien. » (Morice, 1921, p. 22) Cela correspond en fait au nord du Québec et de l’Ontario et de tout l’Ouest canadien jusqu’aux montagnes Rocheuses.

1731-33

Les Territoires du Nord-Ouest

L’Eglise

Le père jésuite Charles-Michel Mesaiger (ou Messager) accompagne Lavérendrye dans ses voyages. Il passe un hiver au Fort Kaministiquia (devenu Fort William) sur le lac Supérieur; il passe le second hiver au Fort Saint-Pierre, sur le lac La Pluie, et le troisième au Fort Saint-Charles, sur le lac des Bois. Il est remplacé par le père Jean- Pierre Aulneau de la Touche qui après un séjour d’un seul hiver au lac des Bois, est tué avec 20 compagnons par les Sioux, en juin 1736. Le père Claude-Godefroy Coquart envoyé dès 1741 est retenu à Michillimakinac, entre les lacs Huron et Michigan. Il ne séjourne que de huit à neuf mois au fort la Reine (Portage-la-Prairie) de 1743 à 1744. Le père Jean-Baptiste de la Morinie séjourne au fort la Reine de 1750 à 1751 (certaines sources disent 1952). L’Ouest restera alors 65 ans sans la visite d’un prêtre.

1743

Les Territoires du Nord-Ouest

Les explorateurs

Le fils de Lavérendrye voit les montagnes Rocheuses pour la première fois en janvier 1743. Pierre-Gaultier de Varennes, Lavérendrye, est né à Trois-Rivières le 19 novembre 1685. En 1712, il épouse Marie-Anne Dandonneau. Le Gouverneur Vaudreuil lui octroie un permis de traite. En 1727, lors d’un premier voyage dans l’Ouest, il monte au lac Supérieur. Il se trouve alors à l’extrémité des terres connues. Son poste de commandant d’un fort de traite (le fort Kaministiquia) lui donne la chance de se renseigner sur les terres lointaines et de dessiner des cartes.

Il sollicite la permission d’aller à la découverte de la mer de l’Ouest. La Cour de France lui refuse l’argent mais l’autorise à risquer l’aventure à ses frais. Il parvient à intéresser des marchands de Montréal en leur cédant d’avance tous les profits de la traite.

Le 8 juin 1731, Lavérendrye quitte Montréal avec trois de ses fils ainsi que de son neveu Christophe Dufrost de la Jemmeraye et une cinquantaine d’avironneurs. Quatre-vingts jours plus tard, ils atteignent l’extrémité du lac Supérieur et refusent d’affronter les neuf miles de piste du Grand-Portage. Lavérendrye, son neveu La Jemmeraye et un de ses fils poursuivent le voyage jusqu’au lac La Pluie avec une poignée d’hommes choisis. Ils y construisent un poste, le fort Saint-Pierre (1731). Au printemps de 1732, le gros de l’expédition pousse la marche jusqu’au lac des Bois où Lavérendrye érige le fort Saint-Charles. En 1733, le groupe atteint le lac Winnipeg et bâtit un troisième fort, le fort Maurepas (1734).

En 1934, Lavérendrye doit retourner à Montréal car on lui a coupé les vivres. Il revient dans l’Ouest en 1735 avec son quatrième fils, Louis, âgé de 18 ans. En 1736, La Jemmeraye meurt. Plus tard, les Sioux massacrent 19 français, le Père Aulneau et le fils aîné du commandant, Jean-Baptiste. Il doit aussi retourner à Montréal pour plaider auprès des commerçants.

En 1738, il est de retour au lac Winnipeg. Il fonde le fort Rouge au confluent de l’Assiniboine et de la rivière Rouge, le fort la Reine au Portagela-Prairie (1738) et le fort Dauphin en 1741. Il commence l’exploration des plaines.

Parti des plaines en 1740, il y revient en automne 1741 et en 1742, il envoie son fils François avec quelques Français auprès d’une tribu qui a promis de les conduire à l’Océan. Le Ier janvier 1743 (certaines sources disent 1742), ils se heurtent aux Rocheuses. Le chevalier de Lavérendrye (François) établit un poste qu’il appelle fort Bourbon sur le lac aux Cèdres (Cedar Lake) tout près du lac Winnipeg ainsi que le fort Paskoyac (Paskoya ou Pasquia, aujourd’hui le Pas). Lavérendrye meurt le 5 décembre 1749.

1751

Les Territoires du Nord-Ouest

Les explorateurs

Jacques Repentigny Legardeur de Saint-Pierre est gouverneur des postes de l’Ouest et directeur des explorations occidentales. Il remplace Nicolas Fleurimont de Noyelles (1744) et sera lui-même remplacé par Saint-Luc de la Corne (1753). Saint-Pierre est administrateur du fort la Reine à l’emplacement de Portage-la-Prairie et son administration est marquée par la construction du fort Jonquière en mai 1751 (certaines sources disent 1754). De Niverville, le lieutenant de Saint-Pierre, se rend aux sources de la rivière Saskatchewan. Tombé malade, il envoie dix de ses hommes qui construisent un fort spacieux probablement sur la rivière de l’Arc, là où, croit-on, s’élève aujourd’hui la ville de Calgary.

1759

La colonie

La colonie

Le 13 septembre, très tôt le matin, Wolfe débarque avec ses troupes près de Québec. Quelques heures plus tard, la bataille des plaines d’Abraham bat son plein pendant à peine quinze minutes. Montcalm et Wolfe mourront de cet affrontement. Les Français se rendent. L’année suivante, ce sera au tour de Montréal de capituler.

1763

La colonie

La politique

Le 10 février 1763, le traité de Paris met fin à la Guerre de Sept Ans. La Nouvelle-France est cédée à l’Angleterre; la France ne conserve, en
Amérique du Nord, que les îles Saint-Pierre et Miquelon et une partie de la Louisiane. Les sujets français ont 18 mois pour émigrer et vendre leurs biens, et ont liberté limitée de culte religieux. Rien n’est dit à propos des droits linguistiques.

En 1763, le Canada devient territoire britannique. La proclamation royale émise de Londres le 7 octobre 1763 crée la Province of Quebec sur une portion seulement de l’ancien Canada. Cette proclamation est en fait la première constitution.

1774

La colonie

La politique

L’Acte de Québec accorde aux sujets français le maintien du régime seigneurial, le libre exercice religieux en plus du droit civil français. Le droit criminel demeure anglais. De plus, on inclut la région des Grands Lacs dans le territoire de la province de Québec.

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