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À la douce mémoire Laurent Godbout (1938-2023)

Témoignage pour Laurent Godbout prononcé le 18 mars, 2023 par une amie et collègue, Lucille Mandin, PhD, lors du banquet de célébration du 50e anniversaire du Club Jean-Patoine.

Nous venons de perdre un grand homme. Sa présence, sa constance, et son intégrité, ne manquaient pas de toucher les gens autour de lui.

Ce soir, je m’imagine Laurent assis sur une chaise, dans cette salle, lors de nos nombreuses assemblées et rencontres. Que ce soit des rassemblements de tous les membres académiques et non-académiques, des soirées sociales, des conférences, c’est ici ce soir que je revois la grande place qu’occupait Laurent, mon professeur, mon collègue, mon ami. En longeant le corridor, sa photo figure comme élève au Collège Saint-Jean mais plus tard comme professeur. Je l’ai connu comme prof de philosophie mais aussi comme collègue. Il fait partie de notre bien-aimée institution. Il a collaboré avec bien des doyens, bien des collègues, et a inspiré beaucoup d’étudiants. La plupart des gens ici rassemblés l’ont connu dans une de ces capacités.

C’est un riche héritage que nous laisse Laurent. Quand nous pensons à Laurent, comment ne pas penser à un philosophe, un penseur, un ‘alllumeur de réverbère’. Laurent nous a laissé un précieux cadeau – ses enseignements, ses écrits, sa sagesse et sa profondeur. Il a dédié sa vie à nous faire comprendre la philosophie. Il nous a aidé à comprendre que la philosophie ça sert à bien penser et à bien vivre. Il a écrit un livre qui s’intitule : S’entrainer à raisonner juste : pour mieux se comprendre et mieux s’entendre. Il connaissait très bien sa matière, mais ce n’était pas qu’une connaissance livresque. Que ce soit dans des rencontres entre amis ou en famille, Laurent prenait plaisirs à discuter sur d’innombrables sujets, qui servait à nous aider à remettre en question nos perspectives. Il a inspiré beaucoup de gens dans sa vie.

Je me souviendrai toujours de son discours d’acceptation du Prix d’enseignement au Campus Saint-Jean. C’était un discours bref et à point. Il a choisi d’évaluer Socrates comme enseignant. Il a pris les critères d’évaluation de nos stages pédagogiques qui servaient à préparer nos étudiants en Éducation avant de mettre les pieds dans une salle de classe. Et vous avez peut-être deviné qu’il a fait échouer Socrates. Planification, Gérance de classe, Évaluation, Tenue vestimentaire… des critères mesurables ! Nous qui mettions tant d’attention au quoi et au comment, et le pourquoi? Il y avait là matière à réflexion pour nous les professeurs d’Éducation. Comme toujours, être en présence de Laurent était une belle occasion pour élargir nos horizons. Comme Socrates, Laurent savait »éveiller nos imaginations pour ouvrir nos esprits à de nouvelles idées », comme le dit si bien sa belle-fille Francine.

Son impact se fit aussi sentir dans la communauté francophone d’Edmonton par son dévouement inlassable, surtout pour la survie de la francophonie et dans le domaine du théâtre. Nous nous souviendrons de son travail assidu sur le livre : Plus d’un siècle sur scène! Histoire du théâtre francophone de 1887 à 2008 , écrit avec Gratien Allaire et Louise Ladouceur. On ne peut qu’imaginer les innombrables heures passées à la recherche pour accomplir ce chef -d’œuvre.

Un grand homme! Son attention aux gens, sa force tranquille, sa discrétion, sa bienveillance, sa passion pour la vie étaient la signature de sa vie. Il a fait une différence dans nos vies! Il a laissé une belle étincelle. Nous ne l’oublierons pas de sitôt! Nous avons connu une belle âme!

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