Le Courrier de l’Ouest : 1905-1916

La description

Le 22 octobre 1905, le Courrier de l’Ouest Publishing Company Limited est incorporé. C’est une entreprise au capital de 10 000 $ divisé en 100 parts de 100 $ chacune. Les actionnaires du journal le Courrier de l’Ouest comptent parmi leurs membres l’avocat Charles W. Cross et Frank Oliver, le propriétaire du Edmonton Bulletin. Le sénateur Philippe Roy détient douze parts de l’entreprise, Cross et Oliver dix parts chacun et Prosper-Edmond Lessard en détient sept. Théodore Revillon de la maison Revillon Frères, Joseph-H. Picard et James K. Cornwall, commerçant et politiciens, détiennent cinq parts chacun. Maurice Kimpe, ingénieur civil et consul belge à Edmonton possède deux parts. L’autre part appartient à Campbell Young, un comptable d’Edmonton.

Société historique francophone de l'Alberta

Le premier numéro du Courrier de l’Ouest est distribué le 14 octobre 1905. Les éditeurs sont alors Alex Michelet et Raymond Brutinel (du 14 octobre 1905 au 18 juillet 1907). Alex Michelet occupe le poste d’éditeur seul du 25 juillet 1907 au 31 juillet 1913. Il est remplacé par François-Xavier Boileau du 7 août 1913 au 6 janvier 1916.

De grand format, le journal compte huit pages et paraît tous les jeudis. Il contient un feuilleton, oeuvre littéraire publiée en tranches, une page féminine dirigée par Magali Michelet, des poèmes écrits par des Franco-Albertains comme Marie Boulanger, Georges Bugnet et plusieurs autres qui se cachent derrière les pseudonymes Églantine, Beaumont, et Georges Ryval. Le journal insiste pour avoir un correspondant régulier dans chaque paroisse française de l’Alberta et de la Saskatchewan et ceux-ci ont comme mandat de faire valoir les avantages de leur localité.

Le prix de l’abonnement est de 2 $ par année, 1 $ par 6 mois. Le journal utilise divers moyens pour accroître le tirage. On envoie des copies gratuites; on organise des concours d’abonnement. Lors d’un concours tenu en 1906, le lecteur qui trouve 1 nouvel abonné reçoit une photo en couleurs de Wilfrid Laurier; 3 nouveaux abonnés – un livre sur le Pape Pie X; 5 nouveaux abonnés – un album-souvenir de la ville d’Edmonton. Lors d’un concours organisé en janvier 1911, les gagnants se partagent 1 000 $ en prix.

Le journal déménage de locaux 3 fois en 10 ans. Les premiers bureaux sur l’avenue Jasper devenus trop petits en 1906, le journal déménage au 654 de la 2e rue et achète de nouvelles presses permettant aux ateliers du Courrier de rivaliser avec les confrères anglais. Un incendie en novembre 1911 occasionne un deuxième déménagement. Les dommages s’élèvent à 10 000 $. On s’installe alors au 49 de l’Avenue Howard (ave 100). Le troisième bureau se situe au 9334 de l’Avenue Jasper au coin de la rue Bellamy (ave 102A).

Le journal a pour premier but de combler le vide qui existe dans le journalisme de l’Ouest. Les francophones n’ont pas

pour les représenter, d’organe écrit en leur langue, et ce levier, si puissant de nos jours, un journal, leur manque pour faire connaître leurs besoins et défense, s’il le fallait, leurs intérêts politiques, économiques ou religieux. (TROTTIER, ALICE, A., MUNRO, JK., ALLAIRE, G., Aspects du passé franco-albertain : témoignages et études, Salon d’histoire de la francophonie albertaine, Edmonton; 1980 p. 104)

Le journal se veut aussi le porte-parole des catholiques et en politique, le journal se fait un devoir de soutenir le Parti libéral.

Entièrement dévoués au parti libéral et à son chef, Sir Wilfrid Laurier, nous avons mené une campagne des plus vigoureuses contre les conservateurs, ennemis de notre race, de notre religion. Grâce à cette campagne, les Canadiens-Français comprenant leurs devoirs et leurs intérêts, ont favorisé le parti libéral et montré par le succès éclatant de ce parti, de quel poids ils étaient en matière politique. La conséquence de cette démonstration a été l’élévation d’un Canadien-Français, l’Honorable Dr Roy, à la dignité de Sénateur (TROTTIER, ALICE, A., MUNRO, JK., ALLAIRE, G., Aspects du passé franco-albertain : témoignages et études, Salon d’histoire de la francophonie albertaine, Edmonton; 1980 p. 104)

On veut aussi faire connaître au monde francophone les avantages qu’offrent les plaines de l’Ouest.

Nous voulons faire de notre journal l’organe interprovincial de la population française des prairies; nous voulons également élargir notre champ d’action dans l’est canadien, aux États-Unis et en France pour promouvoir la cause de l’immigration française dans l’Ouest qui a toujours été une de nos constantes préoccupations. (TROTTIER, ALICE, A., MUNRO, JK., ALLAIRE, G., Aspects du passé franco-albertain : témoignages et études, Salon d’histoire de la francophonie albertaine, Edmonton; 1980 p. 108)

En août 1907, le journal publie un numéro spécial sur la colonisation qui est distribué au Québec, aux États-Unis et en France. En mars 1911, on commence à publier pendant plusieurs semaines une édition spéciale de 1 500 copies, numéro qui est distribué dans les centres franco-américains du Maine, du Massachussetts, du New Hampshire et du Rhode Island.

Il y a des abonnés un peu partout dans le monde. En 1911, la circulation atteint 2 300 copies et 3 000 copies en 1916. À titre de comparaison, soulignons qu’en 1908, le Edmonton Bulletin publiait 660 exemplaires et le Journal 1 800 copies. Le Courrier de l’Ouest ferme ses portes en janvier 1916 à cause de la crise économique engendrée par la Première Guerre mondiale.

où trouver le journal le Courrier de l’Ouest

Les numéros du Courrier de l’Ouest ont été numérisés et sont disponibles sur le site de Peel’s Prairie Province. Pour ceux qui s’intéresseraient aux numéros originaux du journal, un certain nombre de ceux-ci sont disponibles aux Archives provinciales de l’Alberta (APA) sur microfilm, au Campus Saint-Jean (CSJ) sur microfilm et au Glenbow-Alberta Institute Archives.

l’Index d’Éloi DeGrâce — Courrier de l’Ouest

Comme l’indique M. DeGrâce dans sa présentation de Index du Courrier de L’Ouest (1905-1916), le document « se veut un instrument de recherche pour les amateurs d’histoire, de généalogie et pour tout chercheur en quête d’informations sur le passé franco-albertain ». (DEGRÂCE, Éloi, Index du Courrier de l’Ouest (1905-1916), 1980, p.1)

L’auteur précise aussi que

tous les articles n’ont pas été recensés. Ce qui a retenu mon attention, c’est seulement ce qui concernait l’Alberta en général et les Franco-albertains. J’ai essayé de relever tout ce qui concernait les individus qui ont occupé une fonction quelconque dans la société franco-albertaine, soit dans le domaine politique, religieux ou social. Dans ce qui a été publié sur les différentes paroisses, je n’ai retenu que les grands évènements comme la fondation de la paroisse, la construction de l’église ou d’autres édifices, les réunions de diverses associations ou encore quelques événements qui ont marqué l’histoire de la localité. (DEGRÂCE, Éloi, Index du Courrier de l’Ouest (1905-1916), 1980, p.1)

Index du Courrier de l’Ouest