Léon Harnois

Léon Harnois est né à Louiseville en 1837. Seize ans plus tard, nous le retrouvons à Montréal où il est employé au journal « La Minerve », alors dirigé par son cousin germain Ludger Duvernay, fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste.

Léon et Christine (née Lacombe) Harnois avec leurs fils.

Mais, la vie de ville n’a rien pour retenir ce jeune homme et vers 1855, il se rend au Montana. Là, il s’associe à un autre Canadien français du nom de Joseph Bourgeois avec qui il lance un commerce de bois pour les bateaux qui naviguaient alors sur la rivière Missouri. Comme bien d’autres, il se laisse attirer par la découverte de l’or en Californie; mais, c’est définitivement au Canada que Léon Harnois doit vivre sa vie d’adulte et en 1869, il se rend au Fort Augustus, c’est-à-dire à Edmonton. L’année suivante, il décide de devenir cultivateur et après avoir acheté un certain nombre de bêtes à cornes, il s’établit sur une ferme à Saint-Albert. C’est que Léon, en plus d’avoir entendu l’appel de la terre, a fait connaissance d’une jeune fille venue du Québec pour faire la classe aux enfants métis. C’est Christine Lacombe soeur du légendaire Père Lacombe, à qui il unit sa destinée en 1875. C’est là le premier mariage de blancs célébré à Saint-Albert et leur fils aîné est le premier enfant blanc né à Saint-Albert. Ce fils reçoit au baptême le nom d’Albert, nom qui a été illustré par son oncle et parrain, le Père Lacombe.

Quelques années plus tard, les Harnois ont le bonheur d’accueillir deux autres familles de la province de Québec qui viennent s’établir à Saint-Albert; les familles David et Louis Chévigny.

En 1885, le foyer Harnois a la douleur de perdre ses cinq enfants en moins d’une semaine, au cours d’une épidémie de diphtérie. Par la suite, trois autres fils naissent de cette union mais un seul va survivre, Antonio.

Bien que cultivateur chevronné, Léon Harnois ne manque jamais une occasion de voyager. C’est ainsi qu’au cours de l’un de ses voyages au sud de l’Alberta, il donna lui-même le nom de « Standoff » à un hameau près duquel s’était déroulé un combat contre les Indiens. Quelques mois plus tard, ayant perdu des tenailles dans un ruisseau situé au sud-ouest de Standoff, il donna le nom de « Pincher Creek » à l’endroit.

Qui ne se souvient de l’école Saint-Léon située au nord d’Edmonton sur la route de Saint-Albert? Cette école faisait partie du district scolaire no 2 des Territoires du Nord-Ouest, district organisé par Léon Harnois et qui portait le nom de Saint-Léon. En 1885, lors de la fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Saint-Albert, il en est élu le premier vice-président.

Parmi ses compagnons de voyage, Léon Harnois a réussi à attirer un nombre de familles qui sont venues s’établir sur des fermes à Saint-Albert : les Juneau, les Gagnon, les Mageau, les Bourgeois, etc. Nombreux sont les descendants de ces familles qui demeurent encore dans la région.

Léon Harnois est décédé à Saint-Albert le 24 janvier 1914 et son épouse l’a suivi en 1920. Ils reposent tous deux dans le cimetière paroissial, à côté de leurs enfants décédés en bas âge.

Texte d’Alphonse Sylvestre
(Adapté par F. Levasseur-Ouimet)

Source consultée et à consulter :

    • ACFA, Almanach franco-albertain, Edmonton : 1965 p. 57-58.