Joseph-Henri Picard

Joseph-Henri Picard est né le 18 février 1857 à Saint-Jean-de-Matha au Québec. À 15 ans il se rend à Wotton, comté de Wolfe chez son oncle Jacques Picard industriel et député au Parlement de Québec. Joseph-Henri y demeure 5 ou 6 ans à titre d’employé puis de gérant des diverses entreprises de son oncle.

Arrivé à Calgary le 14 juillet 1887, il se présente un dimanche matin après la messe au père Lacombe qui éveille son intérêt pour la région d’Edmonton. Une fois installé à Edmonton, Picard s’occupe d’abord de construction puis en 1889, il fonde avec Stanislas LaRue, la maison LaRue et Picard, magasin général qui fournit aux habitants toutes sortes de produits y compris les outils dont se servent les chercheurs d’or du Klondike.

Par la suite, ils ouvrent deux succursales, l’une à Grouard sur le Petit-Lac-des-Esclaves et l’autre dans la région de Rivière-la-Paix. Dans ces régions, ils s’occupent principalement du transport de marchandises par voie d’eau. Ils se rendent vite compte des gros bénéfices que peuvent rapporter le commerce des fourrures et de 1891 à 1899, ils en font une entreprise considérable.

Grâce à ces transactions, LaRue et Picard ouvrent un deuxième magasin à Edmonton à un emplacement beaucoup plus profitable que le premier. Ils sont à l’angle de l’avenue Jasper et de la 104e rue. On raconte que dans les années 1890 Picard aurait obtenu cette propriété par un échange avec Georges Roy, le premier fonctionnaire de la ville. Selon une version de l’histoire, Picard aurait dû renoncer à un pardessus pour obtenir la propriété; selon une autre, il aurait perdu un pantalon ou un veston et une veste ou encore un complet entier.

LaRue et Picard s’intéressent aussi à l’immobilier et aux titres fonciers et ils achètent des propriétés chacun pour leur compte à tel point qu’ensemble, ils possèdent un nombre important de propriétés résidentielles et commerciales dans la région d’Edmonton en 1889.

Le 25 novembre 1903, M. Picard épouse Marthe Voyer d’Edmonton et deux fils, Laurier et Robert sont nés de cette union.

En 1907, LaRue et Picard vendent tout le stock de leur magasin général et se retirent à peu près complètement de l’activité commerciale et consacrent la plupart de leur temps à l’immobilier. En 1914, toutefois, la fortune de Picard est presque anéantie.

Picard participe beaucoup au développement du village et plus tard de la ville d’Edmonton. Picard devient l’un des premiers membres du Board of Trade d’Edmonton et en 1893, il est élu au deuxième conseil municipal. Il y reste jusqu’en 1917 à l’exception d’une brève absence en 1899. En 1907, Picard brigue les suffrages pour la mairie d’Edmonton mais il est défait par W.A. Griesbach âgé de 27 ans.

Il est élu commissaire des écoles séparées en 1899, poste qu’il occupe jusqu’en 1912-1913, année où les districts scolaires de Saint-Joachim No 7, Saint-Antoine (Edmonton-Sud – No 12) et Saint-François (Edmonton-Nord – No 19) sont réunis pour former la Commission des écoles catholiques d’Edmonton. Picard est le premier président de la commission scolaire amalgamée et occupe le poste pendant neuf de ses douze années de service comme commissaire d’école. En fait Picard participe à l’administration scolaire pendant vingt-cinq ans soit de 1898-1899 à 1924.

Picard est aussi très actif au sein de la communauté francophone d’Edmonton. En 1898 il est élu président de la Société Saint-Jean-Baptiste qu’il a aidé à fonder en 1894. En 1910, la communauté francophone crée le Club Laurier. J.H. Picard en est le premier président. En 1912, il participe à l’établissement et à la direction de La Société de la colonisation de l’Alberta.

J.H. Picard est mort le 23 mai 1934. En avril 1971, la Commission scolaire catholique d’Edmonton donne le nom École J.-H. Picard à la nouvelle école bilingue qui regroupe les 191 élèves du secondaire du Collège Saint-Jean et de l’Académie Assomption.

Sources consultées et à consulter :

    • ACFA, Almanach franco-albertain, Edmonton: 1965, p.59-60.
    • COURRIER DE L’OUEST, No 22, le 3 mars 1910; No 1, le 10 octobre 1912; No 16, le 23 janvier 1913; No 2, le 16 octobre 1913.
    • HART, Edward John, Ambitions et réalités : la communauté francophone d’Edmonton, 1795-1935, Traduit de l’anglais par Guy Lacombe et Gratien Allaire, Edmonton : Le Salon d’histoire de la francophonie albertaine, 1981, pp. 22, 35, 39, 40, 70, 78, 80,81, 82, 84, 104,137, 138,
    • LA SURVIVANCE, le 21 juin 1939.
    • LE FRANCO-ALBERTAIN, le 11 mars 1970.
    • LE FRANCO-ALBERTAIN, le 17 mars 1971.
    • LEVASSEUR-OUIMET, F., Saint-Joachim, la première paroisse catholique d’Edmonton 1899 1999, Edmonton : 1999, pp. 55, 59, 147.
    • LEVASSEUR-OUIMET, F. “Les débuts de l’Association canadienne-française de l’Alberta” dans Variations sur un thème : La Francophonie albertaine dans tous ses états, sous la direction de Nathalie Kermoal, Edmonton : Salon d’histoire de la francophonie albertaine, 2003, p.37.
    • TROTTIER, ALICE, A., MUNRO, JK., ALLAIRE G., Aspects du passé franco-albertain : témoignages et études, Salon d’histoire de la francophonie albertaine, Edmonton; 1980 pp. 12 63, 74, 68, 69, 70, 72, 73, 95.